The Bastard Prince

1.

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Vous trouverez les notes correspondant aux * en fin de chapitre !

Bonne lecture !

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Saya   
                                               
Lorsque j'ouvre les yeux, je me rends compte que ça y est.

J'ai dix huit ans.

Je vais être couronné Roi de Satylia. Dans quelques heures, j'occuperai le rôle pour lequel on m'a préparé toute ma vie. N'importe quelle personne qui se considérait comme normale serait nerveuse si elle se trouvait dans la même position que la mienne. Je le suis, mais je n'ai pas le droit de le montrer. Parce que je ne peux pas montrer ma vulnérabilité. Je ne suis pas vu comme un garçon – un homme maintenant – normal.

On ne cesse de me le faire remarquer, depuis que je suis en âge de comprendre, ce que ce mot veut dire. D'un autre côté, porter le poids de la couronne et celui des responsabilités qui vont avec sur mes épaules ne m'effraie pas. C'est étrange, mais je dois avouer que je trouve cette perspective plutôt enthousiasmante. Je sais que j'en suis capable, même si tous ont l'air de penser le contraire. Après tout, pourquoi craindre quelque chose qu'on ne peut éviter. Certains appellent cela le destin, d'autres considèrent ça seulement comme étant la façon dont vont les choses.

Pourtant, quand j'y songe, je sens que quelque chose va venir troubler ma tranquillité. C'est un pressentiment profond, que je n'arrive pas à ignorer même avec toute la bonne volonté du monde.

Au loin, un grondement sourd se fait entendre, comme si le tonnerre avait frappé. Je tente de ne pas y penser. Quand j'ai le malheur de laisser mes émotions me dominer, d'étranges événements se produisent. Des tempêtes se créent, des incendies se déclarent, des tremblements de terre ravagent le royaume...

Les Satyliens et moi sommes physiquement opposés : je mesure environ un mètre quatre-vingt alors qu'eux n'en mesurent qu'un mètre soixante cinq, peut être soixante-dix pour les plus grands. Ma chevelure, aussi sombre que les leurs sont claires, me tombe sur les épaules dans une cascade d'ondulations. Mes yeux, brillent d'une étrange lueur rubis, dans lesquels se reflète la lumière tandis que les leurs, luisant d'un éclat bleuté, pourraient s'apparenter à des saphirs. Ma peau est olivâtre et les leurs, aussi pâles que le lait. Que ce soit au niveau mental ou physique, tout nous sépare.   

Selon eux, en fonction de votre couleur de peau, vous êtes utiles...ou non.
           
Leurs esprits sont étroits et étriqués, et clairement régis par le racisme.
           
Alors on vous accepte...ou non.
                               
Si ce n'est pas le cas, vous occupez les postes que personne ne veut.

Vous vivez, ou plutôt, survivez.

Les plus chanceux ont la possibilité de choisir entre travailler dans une manufacture, chez de riches aristocrates ou travailler la terre.

Le reste, soit la majorité des Satyliens "de couleur" finissent par travailler dans des tavernes miteuses...ou finissent par se vendre pour joindre les deux bouts.
                                   
C'est tout...ou rien.

Il n'y a pas de changement possible.

Pas d'évolution.
           
Pas de porte de sortie...