The Bastard Prince

11.

Saya

Le lendemain, Haayal n'est toujours pas revenue. Une infime partie de moi attend son retour, même si je souhaite le nier. Après avoir complètement perdu mon sang froid en sortant de l'Hermine Noire, je suis retourné au château et ai commencé à lire un des nombreux ouvrages que la Métamorphe m'a ramené pour me renseigner sur mes...capacités ? Aussi épais que la Bible, j'ai passé la nuit – et la journée – à lire cet énorme livre; intitulé Magie Ancestrale de la Pensée, avant d'enfin tomber sur ce qui me concernait. Dans le dernier chapitre du livre figurent des explications concernant la dernière des catégories de pouvoirs de la Magie de Pensée dont a parlé la mercenaire brune. J'y ai trouvé tout ce que j'avais besoin de savoir sur les pouvoirs que je détiens: La Magie Astrale, qui d'après le texte, prend source dans mes émotions, mes pensées, mon esprit... Dans ma lecture, un paragraphe en particulier m'interpelle: 

  "Certains détenteurs de Pouvoirs Astraux ne maîtrisent pas leurs pouvoirs grâce à une quelconque hérédité - normalement responsable de la détention de ces pouvoirs. En effet, dans certains cas exceptionnellement rares, ces pouvoirs peuvent naître chez des personnes ayant subi une enfance difficile, teintée de violence et de tristesse. L'explication la plus satisfaisante serait que l'esprit de l'individu se serait auto-conditionné à changer sa réalité pour mieux y faire face, les poussant à renfermer leurs émotions au plus profond d'eux mêmes pour se réfugier dans leur imagination."

Ces images, à jamais imprimées sur ma rétine, se présentent à moi, revenant me tourmenter. 

Leurs sourires mauvais... Leurs rires moqueurs... Leurs regards haineux sur mon corps, vulgairement allongé au sol, baignant dans mon propre sang...

Cette douleur, gravée pour toujours dans mon esprit et sur ma peau, surgit en moi, revenant me hanter.

Les brûlures... Le sang, tapissant ma peau... Viles cicatrices...

Cette sensation de vide, que j'ai tant essayé d'ignorer, se présente à moi, revenant s'insinuer en moi.

Je coule.

Coule... Coule toujours plus... 

Ce vide, s'enfonce en moi... 

Comme je m'enfonce en lui, souhaitant que tout s'arrête...

Ces mains, collées sur chaque parcelle de mon corps, m'apparaissent, revenant m'entraîner dans l'océan noir qu'était mon esprit.

Leurs mains, 

Cruelles mains... 

Causant des irrémédiables dommages...