ELIZABETH
Je me réveille et je suis exactement dans la même position qu'hier. Je me lève rapidement de mon lit pour filer à la douche. Je ne sais pas quelle heure il est, mais franchement, je n'en ai rien à faire. On est samedi et je ne veux absolument rien faire de ma journée, mais une chose est sûre, je ne veux toujours pas les voir.
Après ma douche qui est digne d'un sauna encore une fois, je profite pour mettre des vêtements propres. Je me pose sur mon lit et je plonge ma tête dans mon oreiller. J'ai clairement envie de hurler contre le monde entier.
J'entends des pas qui se rapprochent contre ma porte et j'entends un très léger coup contre ma porte. Je n'ai pas envie de lever la tête, mais je sais très bien que c'est ma mère. La porte s'ouvre, mais je ne bouge pas d'un poil.
— Mon ange, je sais que tu es réveillé. Je sais également que tu nous en veux, mais ce n'est pas une raison pour ne pas venir manger. Elle bafouille légèrement.
Je ne lui réponds pas. Elle ne le mérite pas. Elle m'a blessé énormément et je ne compte absolument pas tout oublier en une nuit.
— Chérie ?
Rien.
— Chérie, répond moi s'il te plaît. Je t'en supplie.
J'entends sa voix qui se brise à la fin de sa phrase. Elle se met à pleurer et ça me pince le cœur, mais je ne changerais pas d'avis. Actuellement, je la déteste autant que je l'aime.
— Dégage. Réclamais-je.
— Je te demande pardon ?!
— J'ai dit dégage. Je ne veux ni te parler ni te voir !
— Liza s'il te plaît...
Je me lève violemment de mon lit et je lui fais face. Son visage est rempli de larmes, mais cette fois, je ressens vraiment de la colère parce qu'elle insiste beaucoup et ça m'agace.
— Non mais qu'est-ce que tu ne comprends pas ?! Je suis en colère contre toi et tu insistes toujours ! Je n'ai pas envie de te parler. Ni à toi et ni à papa ou plutôt grand-père. Vous m'avez menti et c'est sur un sujet très grave et je ne compte absolument pas vous pardonner comme ça ! La vérité n'a jamais existé dans cette maison à ce que je vois. Tu savais tout ce qui se passait dans mon sommeil, mais tu osais me mentir droit dans les yeux, chaque jour depuis que je suis petite. J'ai toujours été honnête avec toi, mais je vois bien que cela n'a jamais été réciproque. Hurlais-je.
Finalement, je prends mon téléphone et je mets rapidement mes chaussures afin de quitter cette maison. Si je reste ici encore une minute, je vais exploser. Automatiquement, quand je suis dehors, je me mets à pleurer. Je revois le visage dévasté de ma mère, mais moi aussi, je suis blessée. Je lui ai dit ces mots horribles pour qu'elle ressente la même douleur que moi. Quand je suis partie, elle n'avait pas bougé du tout. Elle était figée avec juste ses larmes qui coulaient sur son visage.
Je me balade sans trop savoir où aller. Je reçois cependant un message de Nick qui me demande de venir chez lui puisqu'il a besoin de me parler. Je l'ai totalement délaissé et je m'attends donc au pire. J'ai tellement de trucs dans la tête que j'ai mis mon copain au second plan. Je vois sa maison au loin et j'arrive devant sa porte. Je sonne et c'est lui qui m'ouvre cette fois. Dès que je vois son visage, je remarque sa mine triste. Il a les yeux rouges et il est toujours en pyjama. Il semble sortir à peine de son lit.
— Salut. Tu vas bien ? Je suis désolé du retard, j'ai quelques soucis même si cela n'excuse pas tout. M'empresserais-je de dire dès que je le vois.
Nick ne répond pas à mon salut et il ne répond pas à ma question. Mais il doit vraiment être dans le mal pour ne pas me faire la leçon sur mon retard.
— Entre on va se poser dans le salon.
Je fais donc ce qu'il me dit. Il ferme la porte derrière moi et on se dirige tous les deux vers son grand salon. Il s'assoit à côté de moi, mais ce que je remarque rapidement, c'est qu'il y a une grande distance entre nous. D'habitude, il adore se coller à moi et poser sa tête sur mon épaule. Je suis donc la première à prendre la parole pour briser la glace. Je n'aime pas quand c'est tendu entre nous.
— Tu voulais me parler de quoi ?
Je vois que son regard est posé sur le sol, il n'ose pas me regarder. Comme ma mère hier. Je comprends que la suite de la conversation ne va pas me plaire. Je pense vraiment que la terre entière est contre moi.
— Je... Je pense qu'on devrait rompre, c'était une très mauvaise idée qu'on se met ensemble.
Quoi ? Mais pourquoi ? Je fronce les sourcils.
— Pourquoi ? Si j'ai fait quelque chose de mal, je suis désolée. Nick, tu es vraiment tout pour moi. J'ai quelques soucis, mais je vais tout arranger et tout sera comme avant.
C'est faux. Rien ne sera comme avant et je le sais pertinemment, mais je ne veux pas le laisser partir, il est tout pour moi. Je ne comprends vraiment pas pourquoi il a pris cette décision.
— Tu es sérieuse de demander pourquoi ?! Elizabeth, tu me délaisses ! Tu ne te comportes pas comme une petite amie, je sais que tu n'as jamais été en couple, mais ce n'est pas une raison. J'ai l'impression que tu t'es éloigné de moi. Même en tant qu'ami.
— Non...
— Liza, c'est la vérité ! Tu ne passes plus de temps avec moi et je vois bien que tu me caches des choses. Tu me mens et je le sais. Je t'ai laissé du temps pour que tu puisses m'en parler, mais tu n'as absolument rien fait ! Tu n'es absolument pas présente pour moi. J'ai perdu Théo et maintenant, c'est toi. Plus rien n'est comme avant et je le sais et ça me fait mal au cœur.
— Je suis désolée, mais je...
— C'est bon, j'ai compris que tu as des soucis, mais moi ! Tu ne te préoccupes pas de moi ! Putain ! Moi aussi, j'ai des problèmes. Je n'ai pas de père, je ne vois pratiquement plus ma mère et mon frère est porté disparu sans doute même mort ! Je pensais qu'on se disait tout, je pensais sincèrement que tu serais toujours là pour moi, mais je me suis trompé. J'ai eu tort. Tu n'es pas le centre du monde. Si tu m'aimais un minimum, tu ne serais pas venue en retard. À chaque fois au lycée, tu me laisses seul. On se voit le matin puis plus rien. J'ai toujours été là pour toi depuis le collège, mais ce n'était absolument pas réciproque et surtout ces derniers jours.
Son visage est rouge de colère, mais je vois bien qu'il a les larmes aux yeux et je commence à sentir que j'ai également les larmes aux yeux. J'ai merdé sur toute la ligne avec lui. Je ne peux pas mentir, il a raison sur toute la ligne.
— On peut au moins rester amis ?
Il fait non de la tête et je pouvais sentir mon cœur se briser.
— Pas pour l'instant j'ai envie de rester un peu seul et je n'ai pas envie de te voir pour l'instant.
Une larme coulée sur mon visage puis je me lève du canapé. Cela ne sert à rien de rester ici, il a pris sa décision et je suis en tort.
— Comme tu veux. Mais sache que je suis désolée et que si un jour, tu souhaites qu'on redevienne ami, je te promets que je ferai des efforts. Je pense aussi que je n'était peut-être pas prête à me mettre en couple et qu'au lieu de t'en parler, je t'ai blessé indirectement. Bref... Je vais y aller et j'espère que tu me pardonneras parce que je suis minable et que toi, tu es une personne formidable.
Il est toujours assis et il ne me regarde pas. Je lui tourne le dos quand je me dirige vers la porte de sortie.
J'ai perdu ma bouée de sauvetage. J'ai perdu mon meilleur ami. J'ai perdu la seule personne qui pouvait m'aider dans mon côté "humain".
— Je suis égoïste... Une larme coule sur mon visage. Je me déteste.
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The Dark Hour T.1
RomantizmC'est étrange parce que depuis la disparition de l'un de ses meilleurs amis Elizabeth pense que tout est devenu différent. Peut-être même avant sa disparition. Entre ses parents qui lui cachent des choses et la bande de Marcus, elle sait qu'il se tr...