Seul l'avenir nous le dira

chapitre 2: Nouveaux horizons

En réalité, il n'y avait pas vraiment un trou noir. Certes, tout était sombre, mais à mon avis c'était parce que mes yeux étaient fermés. Étrangement, je n'arrivai pas à les réouvrir malgré mes tentatives infructueuses. Je sentais encore le parquet dur sous moi.

Soudain, sans prévenir, il se fendit.

Quoi ? Le parquet était entrain de craquer ? J'eus envie de crier, mais aucun son ne sortit. J'étais certaine que je ne rêvais pas, du moins je le pensais. Peut-être que si... Je n'étais pas certaine, je ne comprenais plus rien de ce qui se passait...

Je tombai encore, et ma chute semblait interminable. Mes yeux restaient obstinément clos, jusqu'à ce que je percute le sol de façon brutale.

- Aïe !

Je venais de heurter le sol. Ma chambre ? Apparemment non, puisqu'un brin d'herbe venait chatouiller mon visage.

Étant une grosse adepte de la paresse, je ne bougeai pas immédiatement. Un vent frais caressait mon visage, et lentement, l'herbe mouillée humidifia mes vêtements.

Finalement, je me décidai à ouvrir les yeux.

Il faisait nuit.

Et je ne me trouvais absolument pas dans ma chambre. Encore moins dans ma maison. En bref, cet endroit m'était totalement inconnu.

- Où suis-je ?

Eh bien, personne ne me répondit, mais je me retrouvai dans un champ. Rempli de fleurs, de beaucoup de fleurs, où aucun son n'était audible. Aucun bruit d'animaux, pas d'oiseaux, l'endroit semblait désert.

Je me relevai avec peine et m'assis en tailleur pour faire le point.

Il y a moins de deux minutes, j'étais dans ma chambre. Mon téléphone a fait quelque chose d'étrange et m'a projetée à l'autre bout du monde.

D'ailleurs, étais-je encore vraiment sur Terre ? Étais-je réellement dans le monde des rêves, ou avais-je atterrie dans un autre monde ? Et si j'étais capable de voyager dans le temps ? Peut-être étais-je revenue à l'ère des dinosaures... À moins que tout cela ne soit qu'un simple rêve. Pour en être certaine, je me pinçai le bras.

- Aïe ! Ah oui, ça fait vraiment mal...

Je me frottai le bras. Pouvait-on réellement ressentir une douleur aussi vive en dormant ?

Je fouillai mes poches à la recherche de mon téléphone. Un baume à lèvres... Une petite boîte de chewing-gum... Un élastique... Et trois tic-tac éparpillés...
Super... Ce kit de survie était vraiment utile...

Je n'allais tout de même pas mourir de faim au beau milieu de nulle part... Il n'y avait même rien d'héroïque... J'espérais quelque chose de mieux, pour être honnête...

Mon téléphone. C'était lui, le responsable de tout cela. Je fouillai fébrilement les poches de mon jean comme si ma vie en dépendait. Bien-sûr, le retrouver aurait été trop simple...

Avec autant d'énergie qu'un ours sortant de son hibernement, je me relevai alors et rangeai précieusement mes trois tic-tac dans ma poche.

L'herbe haute entravait ma progression, et la nuit sans lune limitait mon champ de vision. Le terrain était vallonné, et je me surpris moi-même à apprécier le paysage qui s'étalait devant moi.

Près d'une heure s'était écoulée depuis que je marchais dans la prairie, jusqu'à ce que j'aperçoive une immense forêt au loin. Je m'arrêtai, essoufflée et fatiguée. Encore une dernière colline à gravir et j'atteindrais la forêt.

Une fois au sommet, je m'arrêtai de nouveau, mains sur les genoux, et contemplai l'immensité de la forêt.

Soudain, un hurlement retentit. Semblable à celui d'un loup, mais bien plus puissant et glaçant. La réalité me rattrapa. Je me trouvais dans une prairie gigantesque, à découvert, à la merci de n'importe quel monstre inconnu.