chapitre 6: Adolescents en vue

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Nous étions passés ce matin chez les rêveurs. Je les avais pris pour des moines, à tel point que j'ai appelé involontairement l'un d'eux "mon père". Il n'avait heureusement pas semblé trop comprendre. Cependant, je devais dire que leur talent était incroyable ! C'était de la magie ! L'un d'entre eux a posé sa main sur mon bras, et en dix secondes, la marque avait disparu, laissant juste une petite cicatrice blanche. Il avait ensuite voulu faire de même avec ma joue, mais je lui avais dit que je ne voulais pas, car c'était ma première cicatrice de guerre. Interdiction dy toucher.

Après avoir donc quitté les rêveurs, nous étions repartis en direction d'Al-Far. En ce moment, nous longions les Dentelles Vives, une montagne qui portait bien son nom à cause de sa forme. Nous passerons ensuite par la forêt de Baraïl.

Plus tard, en fin d'après-midi, nous entrâmes dans une forêt épaisse. Tout était sombre, éclairé seulement par quelques éclats de soleil qui perçaient les branches épaisss. Soudain, des bruits, comme des crissements d'araignées retentirent dans les bois.

JE DÉTESTAIS LES ARAIGNÉES !!!

Un hurlement, non le mien, retentit.

- Edwin, il y a quelqu'un ! M'exclamais je.

Il descendit de son cheval et se précipita vers l'origine du cri. Ne voulant pas rester seule, je le suivis prudente, de loin.

Lorsque j'arrivai, quatre ou cinq araignées géantes gisaient mortes à terre, à mon plus grand dégoût. Edwin jeta quelque chose à un autre jeune homme, accompagné d'une fille, visiblement tous les deux plus jeunes que moi, et qui semblaient choqués et terrorisés. Je fus paralysée. Ces deux adolescents revêtaient des vêtements semblables à ceux que je portais avant de venir ici. Le garçon, la peau sombre, les cheveux tressés, et habillé d'un blouson à la mode avec un pantalon large, accompagnait une fille, les cheveux blonds tirés sur le blancs, avec de remarquables yeux violets profonds, et une veste en jean.

- Désolé, elle était sur la trajectoire de ma première flèche, dit Edwin au garçon, lorsqu'il réceptionna une de ses tresses.

Il ramassa ensuite ses autres flèches.

- Je serais curieux d'apprendre les raisons de votre présence ici et ce que des jeunes gens comme vous ont à voir avec des marcheurs, mais ce n'est pas le moment idéal pour en parler. Nous devons d'abord nous éloigner. Les cadavres de ces créatures vont attirer des charognards qui ne crachent pas sur de la viande fraîche...

Il récupéra ensuite une flèche qu'il nettoya avec de l'herbe, et en jeta une autre trop abîmée.

- Je m'appelle Edwin. Suivez-moi.

Je lui emboîtai le pas, tandis que les deux adolescents restaient parler à voix basse derrière.

- C'est quoi des marcheurs ? demandai-je à Edwin.

- Des créatures pas très sympathiques si tu veux mon avis. Puis il ajouta en direction des deux adolescents, On peut dire que vous avez eu de la chance qu'on passe par là. Les marcheurs sont redoutables, les aiguillons de leurs tentacules sont empoisonnés et, pour ne rien gâcher, ils font le pas sur le côté !

- Qu'est-ce que... commença la fille.

Mais Edwin s'éloigna rapidement. Nous rejoignîmes les chevaux. Et je m'assis sur Aluro. Edwin ne monta pas le sien, sans doute par politesse.

Personnellement, je n'appréciais pas beaucoup la manière dont ces deux jeunes essayaient de parler à voix basse. Après une bonne heure de marche, la nuit tomba, et nous nous arrêtâmes dans une petite clairière. Edwin posa son sac et ordonna :

- Allumez le feu pendant que je place mes alarmes.

- Tes quoi ? demandai-je.

Edwin parti avant de m'avoir répondu, et les deux ados se regardèrent avec étonnement. Je leur lançai agacée :

Seul l'avenir nous le diraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant