chapitre 13: Deviens forte

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- Ducoup, tu sais où c'est ?

- Oui... Là-bas, au fond de la rue à gauche, me répondit le petit garçon.

Je la remerciai et fendis la foule d'un pas pressé. Ces informations n'étaient pas tombées dans l'oreille d'une sourde... Et tant pis si Thoren ne voulait pas que je risque le tout pour le tout afin de le sauver.

"Tu es la fille la plus têtue que j'aie jamais vue", m'avait dit Edwin avant que je parte. C'était en effet peut-être le trait de caractère qui me correspondait le mieux...

Je me dirigeai vers la grosse bâtisse de pierre grise, où affluaient les patrouilles de soldats de l'empire. Tous leurs équipements étaient marqués par le sceau royal. On ne pouvait identifier chacun d'entre eux qu'à condition qu'ils enlèvent leur casque. Pile ce qu'il me fallait.

Je me glissai derrière un tonneau et me faufilai le plus discrètement possible entre les gardes. Ceux-ci ne firent à peine attention à moi, tellement ils étaient occupés à se hurler dessus sans s'écouter. La grande porte s'ouvrit et j'en profitai pour pénétrer dans le bâtiment où régnait un grand calme. Le soldat qui venait d'y entrer avait déjà disparu, et après quelques minutes de recherche, je tombai sur une salle d'équipement.

Mes yeux brillèrent un court instant, et mon cœur s'emballa, devant la tentative totalement folle que j'allais faire.

Le plus silencieusement possible, j'enfilai lentement l'armure alavirienne. J'eus quelques difficultés pour rentrer dedans, mais y parvins finalement. Fière du résultat, j'attrapai une lance.

La porte claqua à ce moment-là.

- Soldat, que faites-vous ici ? Pourquoi n'êtes-vous pas avec les autres ? Demanda le soldat d'une voix autoritaire.

Il attendait une réponse. Finalement, je balbutiai et sortis de la salle.

- On salue son chef avant de partir ! Me hurla-t-il pendant que je m'éloignais au pas de course. Sous le regard d'un autre gradé, je sortis dans la cour où se tenaient les autres soldats en armure.

Et en plus, il avait fallu que je tombe sur un jour d'entraînement !

- Soldat, marche ! Cria une voix sèche.

Tous se mirent au pas, la lance bien positionnée vers le ciel. J'imitai les autres et me rangeai dans la ligne qui venait de se former.

Un homme en armure étincelante descendit de son cheval et commença son inspection par le fond de la ligne. À ma plus grande horreur, chaque soldat retirait son casque devant l'homme.

Mon estomac se tordit sous la peur. Mon plan allait échouer ! Si je ne faisais pas quelque chose, j'allais mal finir...
L'homme, vêtu d'une grande cape, s'approchait inexorablement de moi. Je ne pouvais plus faire marche arrière.

Il s'arrêta devant moi, et là, à ma plus grande stupeur, je le reconnus.

Alric Yil'Dalon !

Je me mordis la lèvre et respirai un bon coup.

- Soldat, enlevez votre casque, me demanda-t-il.

Le plus lentement possible j'obtempérai et enlevai mon casque. Mes deux tresses tombèrent, et je n'osai lever les yeux.

Il y eut un grand silence.

- Vous ?

Je me crispai et tentai de maîtriser la panique qui menaçait de m'emporter. Je levai la tête, croisant ainsi son regard. Il me dévisagea rapidement avant que je ne fasse un geste pour replacer mon casque.

- Non. Attendez, me dit-il en m'arrêtant d'un geste de la main.

Je m'arrêtai net. Peur et confusion se mêlaient dans mon esprit. Je le vis s'emparer de mon casque et me le poser sur la tête à l'image d'une couronne. Je reculai d'un pas, et sentant le regard de quelques curieux sur moi, j'ajoutai clair et fort.

Seul l'avenir nous le diraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant