chapitre 24: Confrontation

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- Ewilan, Salim, Amalis, s'exclama Edwin, que faites vous ici ?

- Ce que nous faisons ici ? Repetai-je méprisante.

L'empereur et Edwin entouraient un tas de vieilles cartes, et divers instruments étranges étaient disposés.
Je m'approchai d'un pas vif, jusqu'à me planter devant le général. Il faisait bien une deux têtes de plus que moi, mais je ne me laissai pas démontée et le regardai droit dans les yeux.

- Tu es l'être le plus abjecte que je connaisse. Crachai-je

- Amalis....

Camille le coupa

- Est il vrai que vous avez refusé le droit à Bjorn et à Ellana de nous accompagner ? Est il vrai que Maniel va se retrouver scotché aux portes de la ville à compter les passants ? Est il vrai que vous avez prévu de nous séparer, Salim et moi ? Finit elle par crier

- Ça suffit Ewilan, asséna le maître d'armes. Je sais ce que je fais et ton avis ne m'intéresse pas !

Sa déclaration jetta un froid dans la pièce. Je clignai des yeux. Alors c'était donc ça la vraie nature d'Edwin ? Un général qui était prêt à tout pour parvenir à ses fins, et qui se fichait de ce qu'en pensait les autres ?

- Je m'appelle Camille, cracha t-elle, pas Ewilan ! Et je refuse d'obéir à vos ordres idiots et arbitraires ! Je refuse d'abandonner mes amis !

- Je refuse aussi ! Lançais je très fort. Tu es égoïste, tu ne penses qu'à ta mission, et non aux envies des autres.

- La mission que je mène est destinée à sauver l'Empire !

- Alors ce sera sans moi.

- Ne sois pas stupide, lança Edwin en se dominant difficilement. Il ne s'agit pas d'amitié, mais d'efficacité. Bjorn, Thoren et Maniel, pour courageux qu'ils soient, en valent pas les hommes de la Légion noire. Duom est trop vieux pour continuer, Ellana et Chiam manquent de discipline. Quant à Artis c'est un rêveur, je n'ai pas à prendre de décision à son sujet. Peux tu comprendre ça ?

Camille croisa les bras, et le défia du regard.

- Non ! Vos légionnaires ne sont rien pour moi; ils ont beau être des surhommes, ils sont incapables de sauver l'Empire. Bjorn, Ellana et les autres ont fait leur preuves jusqu'ici, ils désirent continuer. Ils en ont le droit !

Je sorti un couteau, et les yeux fixés dans ceux d'Edwin, je le lançai sur le tas de carte. Il atteignit sa cible, et se planta dans le bois de la table, déchirant ainsi le papier.
Sans se démonter, Edwin récupéra le couteau et le jetta par terre.

- Taisez-vous ! S'emporta t-il. Vous n'êtes que des gamines capricieuses. Vous me faites perdre mon temps. Allez vous en !

Je serra les dents

- Je suis capricieuse ? Siffla Camille. Vous êtes un dictateur ! Vous voulez que je m'en aille ? Je ne demande pas mieux. Allez donc ordonner aux Sentinelles de se réveiller et, si elles n'obéissent pas, peignez les en bleu !

Elle releva la tête et attrapa sèchement le bras de Salim.
Ils disparurent.
Je me jetta hors de la pièce, Edwin sur mes talons. Comment pouvait elle m'abandonner comme ça ?

Edwin partit prévenir les autres, mais je ne m'attardai pas. Contrairement à lui, j'avais une idée de là où ils pouvaient être. Salim aimait la hauteur, et Camille était une dessinatrice. La tour des dessinateurs.

Je m'élança dehors. Les rues étaient bondées, mais avec une ambiance radicalement différente d'Al-Far. Il y régnait plus de la délicatesse et de la richesse. Aucun ivrognes ne se promenaient.

Je bousculai quelques passants, et, me précipitai vers la tour. Je montai rapidement à son sommet, mais ne vis personne, c'était vide.

Où étaient ils allés ?

Le sommet de cette tour géante n'était qu'une plateforme circulaire découverte, où le vent soufflait sans relâche. Je posai mes coudes sur le muret qui me séparait du vide.

Soudain j'entendis du bruit dans les escaliers, c'était eux !

Je me précipita, prête à les accueillir. Mais ce fut un homme, doté de la même armure qu'Ellana. Sans doute un marchombre. Je m'effacai pour le laisser passer. L'homme m'ignora et parti à l'autre bout de la plateforme. Curieuse, je tendis le cou. Il était de dos, mais je le vis sortir quelque chose de son mentaux.

Soudain je sentis quelque chose, la sorte de pincement au coeur, le même que lorsque Camille dessinait... Se pouvait il que l'homme était entrain de dessiner ?

Je m'avança discrètement vers lui. Je n'étais qu'à deux pas de lui, lorsqu'il se retourna d'un coup.

Il tenait une longue épée dans sa main. Une épée qu'il venait de dessiner.

Ils n'ont pas de signes distinctifs et c'est leur force. Ils sont capables de se fondre sans difficulté parmi nous. Ils sont rusés, mauvais et incroyablement pervers. Ils comptent dans leurs rangs de très bons dessinateurs et, sans eux, l'Empire ne serait peut-être pas dans l'impasse où il se trouve actuellement.

L'avertissement d'Edwin retentissait dans ma tête. Je recula lentement. Un mercenaire du Chaos. Un mercenaire du Chaos qui se tenait devant moi.
Je priais pour ne pas qu'il me remarque, mais évidemment, lorsqu'on était deux sur une plateforme, c'est un peu plus difficile.

Il me vit, et esquissa un affreux sourire. Je mis une main sur mon poignard. Cela cessa immédiatement de le faire sourire. La main tremblante, je sortis mon arme, prête à m'en servir au cas où.
Le mercenaire du Chaos me fixa avec un air de mépris dans les yeux. Son épée fraîchement dessinée étincelait sinistrement.

- Tu ne veux pas te battre, susurra-t-il d'une voix glaçante.

- Ne t'approche pas de moi, répliquai-je, tentant de dissimuler ma peur.

- Je sais ce qui tu es, poursuivit-il, s'avançant lentement. Dis-moi où est Ewilan, et peut-être que je te laisserai la vie sauve.

J'étais prise au piège. Les paroles du mercenaire me glaçaient le sang.

- Je ne sais pas où elle est.

Il se rapprocha davantage, son sourire sadique s'accentuant. Mon cœur battait la chamade, et ma main tremblait sur le pommeau de mon poignard.

- Tu vas le regretter, cracha-t-il, avant de fondre sur moi, son épée en avant.

Un combat acharné s'engagea sur la petite plateforme. Le mercenaire était rapide et expérimenté, mais j'avais pour le moment l'avantage. J'étais agile et parvenais à éviter ses coups avec une certaine adresse.
Cependant, la brutalité du mercenaire était sans équivoque. D'un coup rapide, il m'entailla l'épaule. La douleur me transperça, mais je ne pouvais pas reculer. Je ripostai en lui portant un coup au flanc, laissant une longue éraflure sanguinolente sur sa tenue.

La rage se lisait dans les yeux du mercenaire. Il dessina dans l'air avec une frénésie terrifiante, créant une énorme lame d'énergie noire. Il l'abattit violemment sur moi, et je fus incapable d'éviter entièrement l'attaque. La lame me frappa au flanc, provoquant une blessure profonde.

Malgré la douleur, je ripostai, frappant le mercenaire avec mon poignard. Mon attaque le blessa à l'épaule, et il grimaça de douleur. Dans un dernier effort désespéré, il créa un dessin mortel, une lame effilée d'énergie noire, qu'il projeta sur moi.

Je ne parvins pas à l'éviter cette fois. La lame me percuta de face et m'envoya valser sur le sol. Je sentis une douleur intense envahir mon corps, puis tout devint noir.

Le mercenaire, malgré sa blessure, s'approcha de moi. Il s'apprêtait à achever le travail. La dernière chose que je vis fut sa lame étincelante.

Seul l'avenir nous le diraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant