chapitre 5: Attaqués

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Les larmes coulaient sur mes joues, insaisissables. Je voulais tellement rentrer chez moi... Je détestais ce monde cruel. Chez moi, je pouvais me promener librement, où je le voulais, sans que personne ne m'en empêche.

Des bruits de pas se firent entendre derrière moi, et m'apprêtais à me tourner brusquement, prête à frapper Edwin. Mais ce ne fut pas lui qui apparut, mais quelqu'un de pire.

- Encore vous ! lui criai-je, agacée.

- Écoutez, je veux simplement vous aider.

- Je ne sais même pas comment vous vous appelez.

Il s'assit à côté de moi au bord de la fontaine.

- Je m'appelle Alaric Yil'Dalon. Mais vous pouvez m'appeler simplement Alaric si vous le souhaitez.

Instinctivement, je reculai. Nous étions beaucoup trop proches à mon goût.

- Je vous appellerai seigneur Yil'Dalon.

Son air déçu fut vite remplacé par de la douceur. Il allait ajouter quelque chose, mais je l'interrompai

- Savez-vous qui est Edwin Til'Illan ? Demandai je de mauvaise humeur

Il eut l'air étonné.

- Edwin Til'Illan ? Bien sûr que je sais qui il est. Tout le monde sait est Til'Illan.

- Comment ça ? demandai-je, surprise.

- C'est le seul homme à être entré de son vivant dans le livre des légendes.

Je haussai un sourcil pour l'inciter à développer.

- Il est le maître d'armes de l'empereur, le général des armées alaviriennes, le commandant de la légion noire, le vainqueur de dix tournois, le seul homme à avoir vaincu quatre ts'liches, le...

- Ça va, j'ai compris...

Ma tête tournait, et milles informations tourbillonnaient sans que je ne puisse en faire le tri. L'homme sans doute le plus important de l'Empire m'avait accompagné ici, et je venais de lui crier dessus avant de m'enfuir... J'étais tellement stupide.

Sans que je ne m'en rende compte, Aric s'était emparé de mes mains, et surpris, j'oubliai momentanément son identité. Ma main pris le dessus, giflant immédiatement Alric.

- Je vous avais oublié... euh... Je... Je n'avais pas remarqué... que...

Je tentais de me rattraper, mais j'avais l'impression de m'enfoncer davantage

- Ce n'est rien, au moins je vois que vous êtes en capacité de vous défendre.

Il eut un rire, qui me semblait forcé et pas très naturel. Il se leva et me salua en courbant la tête.

- J'espère que vous passerez une bonne nuit, mademoiselle...

Puis il s'éclipsa dans la nuit, me laissant seule.

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Le soleil n'était pas encore levé, mais j'étais déjà debout. Mes cernes trahissaient mon manque de sommeil, malgré mes efforts pour les cacher. Après le départ de Yil'Dalon, j'étais restée quelques instants près de la fontaine avant de regagner l'auberge. Mais je n'avais pas non plus réussi à dormir, tant mes pensées me tourmentaient.

Après m'être assurée que mon poignard était bien rangé, je me dirigeai vers le petit jardin de l'auberge. L'air était frais, et l'heure matinale avait vidé les lieux, seuls quelques oiseaux commençaient à chanter.

Je sortis mon poignard et en effleurai la lame du doigt. Mon magnifique poignard... Un cadeau d'Edwin. Je ne savais plus comment le considérer. Était-il une bonne personne ? Un homme mauvais ? Non. Edwin ne pouvait pas être mauvais. J'en étais certaine.

Seul l'avenir nous le diraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant