chapitre 33: Nuit magique

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- Bon courage ! Nous lança Ilian Polim avant que nous touchions la terre ferme.

Chose faite, nous nous étions occupé des vêtements d'hiver, nécessaire à notre survie. Le vent était glacial, et il fallait superposer les couches de laine pour ne pas trembler.
Je m'occupai de vêtir Eden, d'une cape en fourrure un peu trop grande pour elle, mais qui suffirait à la tenir au chaud. Je m'habillai moi-même d'une cape courte en grosse laine noire, bordée de fourrure blanche.

Le vent soufflait parfois en dessous, mais cela suffisait pour le moment pour ne pas que je meurs avant d'arriver à Al-Poll.

Nous nous mimes en marche, et je retrouvai avec plaisir Lorient, qui semblait impatient de partir. Edwin connaissait parfaitement le pays et faisait office de guide. Nous avancions dans les plaines, où la végétation était rare, et les plantes rases. J'avais la nette impression d'être parti en excursion au pôle Nord.

La nuit tomba rapidement, et Edwin nous mena jusqu'à un gros rocher qui nous offrait un abris pour le vent.

- Nous camperons là, annonça t-il

Les tentes, nécessaire pour les nuits dans la région, furent rapidement montées.

- Les nuits sont glaciales dans cette région, expliqua Edwin. Le vent ne cesse presque jamais. Il descend droit de la chaîne du Poll, et les plateaux d'Astariul ne sont pas assez élevés pour l'arrêter. Il n'est pas rare de trouver du givre le matin, même en plein été.

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J'étais tranquillement entrain de soigner Lorient, à l'écart d'Edwin et Camille qui pensaient leurs propres chevaux. Je voulais avoir quelques moments seule, loin e l'agitation du camp. Et surtout, loin d'Alric, que j'essayais d'éviter un maximum depuis la scène sur le bateau.

Lorsque soudain, j'entendis un cri. Je me précipitai vers Edwin et Camille.

Un énorme tigre à dent de sabre pesait de tout son poids sur Edwin qui ne parvenait pas esquisser le moindre mouvement.
Mais Ellana était déjà là. Je me recula, jusqu'à me cacher derrière un arbre. Ellana poussa un étrange murmure, et le tigre lâcha Edwin pour se diriger vers elle. Il semblait comme hypnotisé. Ellana l'empoigna et continua à murmurer. Le tigre finit par s'éloigner du camp.

- Plus que deux ! Lança Ellana en s'approchant d'Edwin. Ce tigre était inespéré. Je commençais à croire que tu ne serais jamais en danger.

Ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre

- J'ai eus très peur, reprit Ellana d'une voix tellement basse que j'eus du mal à l'entendre.

Elle posa sa main sur l'épaule d'Edwin qui tendit le bras vers elle.

Je retins mon souffle, dans l'attente de ce qui allait se passer. Les deux semblaient extrêmement proches.

- Ne vous occupez pas de moi, s'excusa Camille. Je vais aider les autres à préparer le repas.

Je faillis pousser un juron. Cette fille avait encore tout gâché, mais Ellana éclata de rire.

- Nous y allons tous, petite soeur. Je meurs de faim !

Puis elle s'approcha de Camille

- Un secret ne vaut que s'il est gardé... D'accord ?

- J'ai déjà oublié ! Promit Camille.

Et moi non. Je n'avais raté aucuns détails de la scène, et je n'allais sûrement rien oublier.
Ellana et Camille s'éloignèrent vers le camp, laissant Edwin seul. Je restai l'observer.
Edwin passa une main pensive sur le mince filet de sang qui s'écoulait sur son cou, et finit par les suivre.

Seul l'avenir nous le diraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant