C'était étrange.
Je veux dire par là, que la poussée soudaine de fleurs et d'herbe verte qui poussaient sous les sabots du cheval d'Amalis était inhabituelle.
Cette dernière n'en avais sans doute pas conscience, et j'étais assez irrité contre elle pour lui faire part de mes observations.
Cependant, l'herbe verte éclatante continuait de pousser au fur et à mesure que nous avançions.Qu'était donc parti faire Amalis cette nuit ?
- Amalis attend ! Jeta Alric en rapprochant son cheval.
Je conserva mon air indifférent bien que je ne souhaitais qu'une seule chose: éloigner le plus loin possible le seigneur qui tentait sans espoir de draguer Amalis depuis le départ.
J'avais des doutes quand à leur relation. Amalis était toujours rongée par la mort de Thoren, mais en même temps elle semblait attirée par Alric.
Même pas par moi.
Mon cheval fit un écart sur la route, et je dû me ressaisir.
Être aux aguets, surveiller les alentours à l'affût du moindre danger. Surveiller le chariot et garder un œil sur Amalis pour prévenir une nouvelle fugue.
Amalis, les cheveux attachés dans un chignon mal fait et emmitouflée dans sa cape riait à gorge déployée de ce que racontait le seigneur. Elle était belle, bien plus qu'elle ne l'imaginait elle même.
J'étais fou.
J'étais fou d'avoir engagé autant de femmes dans l'aventure. Camille n'était qu'une jeune adolescente, déjà amoureuse de Salim, dont on m'avait confié la garde. Elle était à la base la seule fille que je devais garder près de moi. Mais c'était sans compter l'arrivée d'Amalis, échouée de nulle part, comme sa jeune sœur. Amalis, elle, sortait tout juste de son adolescence, et rentrait dans la période adulte. Il faut encore qu'elle se construise, et qu'elle prenne confiance en elle, elle etait.
belle. Un peu trop belle pour moi, générale solitaire.J'aurais peut-être pu me rapprocher d'elle d'avantage si Ellana n'était pas arrivée. Ellana. Cette jeune femme, marchombre, si forte, puissante, mystérieuse et sauvage à la fois. Je devais m'avouer à moi même, Ellana m'attirait. Lorsque je l'avais vue allongée chez les rêveurs, inconsciente, j'avais du me retenir de secouer les rêveurs pour qu'ils la ressuscite immédiatement.
- A quoi penses tu ?
Je tournai la tête vers Ellana entrain de me scruter.
- Je pensais à comment retrouver les Figés, répondis je en ne laissant paraître aucune émotion qui ne me trahisse. Cela risque d'être difficile de les trouver, sans compter qu'il faudra combattre ce mystérieux gardien dont on ne sais toujours pas ce qu'il est.
Elle hocha la tête et dirigea son regard vers Amalis. Je dû me faire violence pour ne pas l'imiter. Ellana, finit par retourner vers le chariot sans un mot.
La journée passa lentement. J'étais inquiet, car nous avions du faire de nombreux détours pour passer avec le chariot, ce qui nous avait fait perdre du temps.Une fois le soir venu, je stoppai le chariot et le reste de la troupe.
- Nous planterons nos tentes contre ces rochers, déclarai je. Il nous faudra entretenir le feu toute la nuit et les arbres ne sont pas légion ici. Je veux un tas de branches, de racines, rapportez tout ce qui peut brûler. Mais auparavant, vous allez m'écouter attentivement. Les plateaux d'Astariul sont inhabités, et ce n'est pas sans raison. Les fauves qui y vivent rendent difficile l'implantation des humains. Je n'ai toutefois pas vu de traces de prédateurs depuis plusieurs heures et ce signe doit nous alarmer. Le brûleur que nous avons entendu la nuit dernière rôde peut-être dans les environs, ou alors...
- Ou alors ? Me pressa Bjorn
- Quelque chose de plus redoutable ! Il se peut que cette nuit nous soyons attaqués par une goule.
- La bestiole encore plus terrible qu'un ogre ? S'écria Salim
- Exacte, répondis je gravement. C'est une créature nocturne de la taille d'un homme qui se déplace sur deux pattes, et à ma connaissance, n'utilise pas d'armes.
- Mais alors...
Salim m'énervait à toujours m'interrompre
- Tais toi cinq minutes, me fachais je, si tu ne veux pas que je t'assomme. Les goules sont très rares et chassent toujours seules. Elles hantent Astariul depuis des siècles. Par malheur, une goule est indestructible ou presque. Elle ne craint rien, l'acier la traverse comme si elle était immatérielle et l'art des dessinateurs est sans effet sur elle. Son étreinte dégage un froid mortel et ses morsures du venin. En cas d'attaque nous ne pourrons compter que sur le feu, seules les flammes la font fuir. Des questions ?
- Les Raïs auraient peut-être été préférables, s'avança Bjorn
- Trop tard! Une autre remarque ?
Personne n'osa me questionner d'avantage, ni poser la moindre remarque. Après quoi, chacun s'activa à ramasser un maximum de bois.
Je me plongeai finalement dans les Spires, pas très loin, juste le temps de créer une petite flamme jaune vacillante.
Nous mangeâmes ensemble autour du feu, parlant à voix basse. Lorsqu'Amalis parut pour s'assoir aux côtés de Chiam Vite et sa sœur, je remarqua les petites violettes qui poussèrent sur le tronc où elle était assise. Comme si le simple fait de toucher la terre, la sollicitait pour faire renaître la nature.Cette mystérieuse chose m'intriguait, et je nota dans mon esprit de demander à Amalis ce qui se passait.
Ellana se proposa ensuite pour un premier tour de garde. Je décidai de lui tenir compagnie.- Comme tu veux, me souria t-elle tandis que chacun entrait se réchauffer dans sa tente.
Je sortis mon sabre, et entreprit de le nettoyer.
- Il est déjà propre, me fit remarquer Ellana en se glissant à côté de moi.
Je soupirai et le rangeai dans mon dos.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as l'air extrêmement inquiet depuis qu'Amalis a fuguée.
Je remarqua qu'elle avait volontairement appuyée sur le nom d'Amalis, de manière plutôt négative. Ellana ne devait pas réellement l'aimer...
- Je m'inquiète pour notre sécurité, mentis je
Il fallait à tout pris que je me ressaisisse.
Ellana haussa les épaules et d'une démarche féline, rajouta du bois au feu.- Je sais qu'il y a quelque chose d'autre, murmura Ellana en se rasseyant à mes côtés.
- Tu ne sais absolument rien
D'un mouvement brusque, Ellana tira un poignard et entreprit de me le passer sous la gorge.
Mais ce fut elle qui se retrouva à terre, son poignard pressé contre sa gorge.- La prochaine fois, que tu entreprend de me tuer, articulais je mot par mot, assure toi que ce soit pour une cause plus digne.
Je la laissai se relever et chacun s'assit à l'opposé de l'autre.
J'aimais Ellana. Je ne comprenais pas pourquoi elle devenait aussi... Jalouse ?Une tente s'ouvrit, et Amalis parut devant nous, toujours dans sa cape et pieds nus.
- Désolée de vous déranger, nous dit elle à Ellana et moi. J'arrivais pas à dormir, je vais prendre l'air.
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Seul l'avenir nous le dira
Fiksi Penggemar« Il y a des batailles qui nécessitent la fureur du feu, et d'autres qui exigent la patience de l'eau. La clé est de savoir quand embraser et quand attendre.» Pas besoin de connaître l'univers pour le lire, c'est accessible pour tous le monde ! Tir...