chapitre 8: Rencontre à Al-Far

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Je m'enfonçais dans la ville, une pomme à la main, et petit à petit le bruit s'apaisa. J'étais arrivée dans les rues, je pense moins fréquentées d'Al-Far. La rue formait une impasse, et je décidai de m'asseoir enfin sur les caisses qui traînaient.

Pas un moment je ne regrettais de ne pas avoir suivi Camille et Salim. Si elle était toujours vivante. Parce que entre nous, cette fille etait un vrai problème ambulant.

- J'parie que tu l'as volée, m'apostropha une voix.

Je tournai la tête et me retrouvai nez à nez avec un jeune homme de mon âge.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? lui demandai-je avec un sourire.

- Tu ne serais pas en train de la manger ici, si tu l'avais prise honnêtement, répondit-il avec un sourire en coin.

Je haussai les épaules.

- Et alors?

Il eut un petit rire. Grand brun, ses yeux étaient de la même couleur et dégageaient une joie de vivre étonnante. Bien bâti, il avait un sourire charmeur.

Il attrapa ma pomme d'un geste et croqua dedans. Je voulus la lui reprendre d'un geste, mais je tombais en avant. Je trébuchai et me rattrapai à une caisse. Lorsque je me relevai, il avait posé une main sur ma droite, me bloquant le passage.

Il approcha son visage du mien, et m'observa curieusement quelques minutes.

Je ne pus m'empêcher de rougir. Finalement, il s'écarta et me relança la pomme que j'attrapai d'un geste habile.

- La prochaine fois, choisis une meilleure pomme, me dit-il en s'éloignant.

- Attends! lui criai-je.

Je ne savais pas ce que j'allais dire. Parler aux beaux garçons n'avait jamais été mon point fort.

- Oui? dit-il en se tournant vers moi.

- Tu t'appelles comment?

- Thoren. Et toi?

- Amalis.

- Alors au plaisir de te revoir, Amalis! me cria-t-il avant de s'éloigner les mains dans les poches.

Je regardai ma pomme, comme si je venais de vivre autre chose que la réalité. Finalement, la journée étant peu avancée, je décidai de me promener.

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Je passai une merveilleuse après-midi dans la ville, à flâner devant les boutiques. Je regrettais seulement le fait de ne pas avoir d'argent pour acheter tout ce qui s'étalait devant mes yeux, tant tout était extraordinaire.

Et puis, je me rendis compte que le fait d'avoir volé une pomme ici était plutôt monnaie courante. De mon œil avisé, je voyais parfois des gamins glisser une main dans une caisse, comme je l'avais fait. Des fois, le marchand les prenait la main dans le sac et les trainait pour leur donner une bonne correction. D'autres fois, le petit arrivait à dérober un bijou précieux et partait en courant le montrer à sa bande.

Alors que je quittai les grandes rues, pour traverser les ruelles, trois ivrognes m'interpellerent.

- Eh beauté, vient t'amuser avec nous !

Je les ignorait et passa rapidement devant eux. Mais l'un d'entre parvint à m'attraper le bras. Surprise, et par réflex, je lui décocha un grand coup de poing.

- Elle m'a frappé ! S'egosilla l'ivrogne en me lâchant.

Je ne pris pas le temps de me retourner, et paniquée par les trois hommes qui me poursuient, je m'enfuis au travers la ville. Je courais sans m'arrêter, ni sans regarder où j'allais. Je traversai le marché

Seul l'avenir nous le diraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant