Mécano

Chapitre 15

Mon cœur devient tout mou avec ce média

Amaya

Retenez moi...

Moi: C'est de l'exploitation à ce prix!
Koko: Les gestes commerciaux!
Moi: C'est au bon vouloir du commerçant, pas du client!

Ce mec est complètement taré, il veut faire baisser le prix non pas de quart, pas de moitié, mais de trois quarts!

Koko: Je ne reviendrai pas!
Moi: Tu m'enlèves les mots de la bouche, ne reviens plus ici!

Il affiche un air mi-surpris mi-agacé et se tourne vers les deux spectateurs.

Koko: Elle est complètement nulle en affaires, comment ça se fait qu'elle n'ait pas encore fait faillite?
Moi: Tous les clients ne sont pas aussi radins que toi! On comprend tout de suite pourquoi t'es le meilleur pote de tête de poupée!
Koko: Tu lui as bien fait un prix, à vanille-fraise!

Ce dernier se crispe, surpris.

Inui: Eh! Pourquoi vous me tirez dess-
Moi/Koko: La ferme!

Koko me regarde mal. Sa moto est comme neuve et c'était vraiment pas gagné, c'est comme si je lui avais reconstruit une moto à ce stade et il se permet de vouloir faire son difficile?

Je souffle, agacée. En plus mon élastique s'est détaché à force de gigoter et avec une main je n'arrive pas à le remettre.

Je vais dans la réserve et récupère un pied de biche.

Draken

Je retiens un nouveau rire quand elle revient avec un pied de biche.

Koko la regarde, sans comprendre.

Koko: T'es pas assez débile pour essayer de me frapper, rassure moi?

Elle se poste à côté de la moto.

Ama: Ça va être simple. Ou tu me donnes mon argent, ou je détruis ta moto à tel point que même le plus grand mécanicien de la ville ne réussirait pas à la réassembler.

Koko est sur le cul, c'est vrai que quand on ne la connaît pas on ne pourrait jamais imaginer son sale caractère. Son visage est beaucoup trop trompeur.

Koko: Tu bluffes.
Inui: Je peux t'assurer que non.

Même lui l'a déjà compris, ça rend la situation encore plus marrante.

Ama: Tu as trois secondes.
Koko: C'est pas sérieux, tout ça...
Ama: Un.
Koko: T'as gagné.

Il lui tend une petite liasse, elle lâche le pied de biche et la prend dans sa main, laissant place à sa bonne humeur.

Ama: Je suis ravie de faire des affaires avec toi, Koko. Tu veux que je t'inscrive au programme fidélité pour les prochaines fois?

Je ne tiens plus et éclate de rire face au sérieux de sa phrase. Koko a l'air de se sentir souillé et Inui rigole aussi.

Quand on quitte le garage une dizaine de minutes plus tard, Koko n'arrête pas de rouspéter.

Koko: Hors de question que cette valkyrie soit ma belle-sœur!

Sa phrase sème le silence, Koko se calme en le remarquant.

Koko: Quoi?
Moi: Belle-sœur?

Il se tourne vers Inui, qui est impassible au possible. Je dirais même qu'il est crispé.

Koko: Merde.

Quoi?

Koko: Rien, laisse tomber.
Moi: Vous allez me laisser sur cette faim?

Inui finit par râler et tourner son visage vers un konbini, comme s'il était devenu l'endroit le plus désirable au monde.

Inui: Dis lui si tu veux, j'ai un truc à faire de toutes façons.

Il nous laisse en plan et entre dans le magasin, presque au pas de course et menace de casser la porte.

Moi: On l'attend pas?
Koko: Nah, il nous évitera. Il va attendre qu'on parte pour sortir.

Il rit, c'est vrai qu'il le connaît mieux que moi. Son amusement ne quitte pas son attitude quand il se rapproche de moi, rictus aux lèvres. Il prend un ton de confidence.

Koko: Il a des vues sur la fille.
Moi: Ama?!
Koko: C'est ça.

Je n'arrive pas à masquer ma surprise. Inui est tombé pour Ama? C'est vraiment la dernière chose que j'aurais pu imaginer arriver...

Je finis par éclater de rire. Le pauvre ne sait vraiment pas dans quelle galère il s'est fourré.

Moi: Il va en baver!

Amaya

Moi: Hors de question.
Ran: Je ne pense pas t'avoir demandé ton avis.
Moi: Tu te prends pour qui?

Il souffle et rejette sa tête en arrière, assis sur le canapé.

Ran: Je ne veux pas te mettre en colère alors assieds toi et réfléchis objectivement deux minutes.

Je m'assois sur le fauteuil et attends qu'il m'expose ses arguments.

Ran: Tu va jusqu'à Ikebukuro tous les matins, c'est trop loin maintenant que tu vis à Roppongi. Le lycée d'Harajuku est plus proche. En plus, je sais que ça te pèse de croiser Eiji dans les couloirs de ton lycée, j'ai entendu dire qu'il essayait de te parler.

Je me redresse, piquée au vif.

Moi: Tu me fais suivre Ran?
Ran: Non, on a un membre du Tenjiku dans ton lycée. Il m'a rapporté l'info de lui-même.

Bon.

Ses arguments sont convaincants, tellement logiques que je n'ai aucune raison de refuser en soit.

Mais je suis en pleine deuxième année, c'est chiant de devoir aller se caler sur un autre programme et rattraper si je suis en retard. Ce problème, ajouté à la difficulté que je vais avoir à sympathiser...

Moi: Je ne veux pas quitter ma zone de confort. J'aurais pas la force de créer de nouveaux liens.

Si je tombais sur un mec encore plus sournois qu'Eiji? Ça peut arriver très vite, je pourrais ne pas m'en sortir cette fois...

Il me fait un sourire serein, beaucoup trop serein.

Ran: Harajuku n'est pas n'importe quel lycée. Il y a déjà quelques personnes là-bas que tu connais, tu seras à l'aise t'inquiète.

Il me faut peu de temps pour tilter, je me lève complètement de mon fauteuil, horrifiée.

Moi: Jamais de la vie! J'irais jamais là-bas!

***

Moi: Je m'appelle Amaya Shinzo, merci de m'accueillir en plein milieu d'année.