Chapitre 26

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Amaya

La sonnerie retentit dans la salle, mon prof s'arrête de parler quand il remarque que plus personne ne l'écoute.

– Vous pouvez ranger vos affaires.

Il n'en faut pas plus pour que les autres se bougent. C'est l'heure de la pause déjeuner, j'ai décidé de manger dans la classe alors je prends mon temps pour ranger mon cahier après avoir fait un exercice supplémentaire qu'on avait en devoir.

– Il est mignon.
– Il est en troisième année non? Qu'est-ce qu'il fait là?
– Je le reconnais, c'est lui qui a ignoré Mei la dernière fois.

De quoi ils se mêlent?

La porte de la salle s'ouvre plus grand, j'étouffe et regrette mes pensées quand je reconnais le nouvel arrivant qui balaie la salle de ses yeux turquoise.

Je me fais toute petite et essaie de tourner ma tête à l'opposé mais c'est inutile puisqu'il vient prendre la chaise devant moi pour la retourner et s'installer, attirant sur nous l'attention de ceux qui sont restés.

Je mange en silence, comme s'il n'était pas là.

Inui: Pourquoi t'es pas venue manger avec nous?
Moi: Vous mangez à l'autre bout de l'école, rien que descendre deux étages à pieds et les remonter après m'a dissuadée de vous rejoindre.

Il se met plus à l'aise et sort un sandwich de son sac.

Moi: Qu'est-ce que tu fais?
Inui: Ah j'dois faire de l'audiovisuel en plus?

Je reprends mon repas.

Inui: T'es de mauvaise humeur aujourd'hui, il t'arrive quoi?
Moi: Ta présence n'est pas une raison suffisante?

Il m'offre un rictus, amusé.

Inui: Tu avais l'air de la tolérer la dernière fois, ma présence.

Je le regarde sans sourciller.

Moi: Je vais t'en mettre une.
Inui: Pourquoi? T'es gênée?

Je lui envoie un coup de pied sous la table mais il ne tique même pas.

Inui: Tu fais quoi cet après-midi?
Moi: Je travaille.
Inui: Tu veux pas sécher?

Sécher le travail, ce qu'il ne faut pas entendre sérieux.

Moi: Pourquoi?
Inui: J'veux sortir avec toi.

Évidement, il a fallu que cette phrase soit prononcée dans un moment de silence. Tous ceux qui ne nous écoutaient plus ont maintenant converti leurs oreilles en paraboles.

Je baisse d'un ton.

Moi: Dis pas ce genre de phrase.

Il comprend, trop tard je le précise, le double-sens de ses mots, pourtant il reste imperturbable.

Inui: C'est la vérité, dans tous les sens de la phrase.
Moi: Concentrons nous sur le sens propre.
Inui: Si tu veux.

Il me tape sur le système, à me parler comme un animateur qui doit gérer une maternelle colérique.

Inui: J'veux qu'on marche un peu.
Moi: Je n'ai pas besoin de marcher.
Inui: J'ai l'air de demander ton avis?

Bon.

Il est capable de me traîner de force juste pour son petit plaisir, j'en ai fait les frais la semaine dernière.

Je pousse un soupir.

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