Chapitre 23

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Amaya

Inui: Je te promets que c'est un malentendu.
Moi: Un sacré malentendu.

Je ne fais pas l'erreur de partir tout de suite sinon je penserai à une possible excuse qui justifierait la situation, je me force à rester pour l'écouter bousiller ma confiance.

Il se passe une main dans les cheveux, il est dans le même état que lorsqu'il m'a secourue l'autre jour, signe qu'il n'a aucun contrôle sur la situation.

Inui: On est venu récolter des infos sur un mec, il vient souvent ici alors on a payé une fille pour qu'elle nous dise tout ce qu'il a pu lui dire.

Je le regarde et cherche à démêler le vrai du faux, cette histoire tient la route. Je ne doute pas de son intelligence, enfin si totalement, mais il est certain qu'il n'aurait jamais pu inventer une telle histoire en quelques secondes.

Koko: C'est totalement vrai.

Il s'est calmé, lui.

La porte du bordel s'ouvre sur une fille, son sac à la main. Elle regarde les deux garçons.

– J'ai dit tout ce que je savais, pour plus d'infos faudra repasser la semaine prochaine.

Elle nous quitte sur ces mots qui viennent de trancher.

Inui: Tu vois?

Je hoche simplement la tête.

Inui

C'est vraiment adorable de la voir aussi gênée, elle qui a une fierté incroyable elle doit s'être sentie super blessée.

Et maintenant elle se sent bête.

J'ai pu comprendre avec le temps qu'elle avait laissé tomber sa carapace de fille agressive devant moi, je l'ai compris quand j'ai vu qu'elle se comportait avec Koko comme elle se comportait avec moi quand elle m'a rencontrée.

Moi: Tu vas où?

Elle reprend contenance et fait comme si rien n'était arrivé.

Ama: À la poste.

Amaya

Inui: Je t'accompagne.
Moi: Ça ira, merci.

Je les dévisage un à un.

Moi: À la prochaine.

Je les contourne et reprends mon chemin, gênée de ce qui est arrivé. C'est embarrassant, pire ça m'a faite prendre conscience que ce mec était désormais capable de me faire du mal.

C'est déjà trop tard et je ne peux plus faire machine arrière.

Je me retourne par curiosité et retiens un sursaut quand Inui apparaît dans mon champ de vision, plus proche que je ne l'aurais imaginé.

Moi: J'ai dit que ça irait.
Inui: Sauf que c'était pas une question.

Il hausse les épaules quand je rumine dans mon coin.

Moi: J'voulais être seule.
Inui: Justement, toi et moi on ne fait qu'un.

Un éclat de rire m'échappe. Ses techniques de drague sont à chier et c'est vraiment drôle, je pense qu'il l'a compris et que maintenant il cherche juste à me faire rire.

On entre dans l'enseigne, je fais glisser un ticket sur le guichet et attends un moment.

Inui: T'es venue chercher quoi?
Moi: Quelques pièces pour le garage.
Inui: Quelques pièces?

L'employé revient avec deux paquets qu'il a la gentillesse de mettre dans un sac.

Inui prend le sac de ses mains, nous quittons l'endroit.

Moi: Donne moi le sac.
Inui: Arrête, il est super lourd. J'arrive pas à croire que tu soies allée récupérer ça seule.
Moi: Arrête de faire ton mâle alpha et donne moi ça.
Inui: Je t'assure que tu vas basculer sur le côté dès que tu porteras ce sac.

Je m'entête et il finit par me le lâcher sur ma main tendue en sa direction, aussitôt celle-ci est emportée par le poids du sac qui retrouve le sol.

Ah oui.

Un silence s'est installé, je sais qu'il se retient de rire.

Moi: Le poids m'a surprise, c'est tout.
Inui: J'ai vu ça.

Je soulève le sac et marche comme si rien ne s'était passé.

Inui: Vas-y, rends le moi.

Pour une fois, je cède sans résister. J'ai trop la flemme de porter ce sac, vraiment.

Le garage est à une dizaine de minutes d'ici, si on passe par les ruelles.

Moi: Tu veux faire quoi l'année prochaine?

On a repris les cours il y a deux semaines déjà, le temps s'est fait plus frais et l'ambiance en cours est agréable. Je suis mieux intégrée et je dois bien avouer que ce n'était finalement pas une si mauvaise chose d'avoir changé de lycée puisque je dors maintenant une heure de plus la nuit. Ce lycée est beaucoup plus proche.

Inui: Aucune idée.

Il ne lui reste que quelques mois dans ce lycée, contrairement à moi à qui il reste encore une bonne année.

Moi: J'me posais une question.

Il ne répond pas, m'incitant à continuer.

Moi: Comment tu penses qu'on peut faire l'année prochaine?

Il arque un sourcil.

Inui: Je saisis pas ta question.
Moi: On se verra moins souvent, non? Est-ce que ça ne va pas tout gâcher?

J'ai vu plusieurs couples se séparer à cause de la distance, où de l'éloignement dû au départ d'un des deux de l'établissement.

Moi: Pourquoi est-ce que tu souris? Tu te fous de moi?
Inui: Totalement.

Il m'agace, à ne pas me prendre au sérieux.

Inui: Pour nous séparer, encore faudrait-il qu'on soit ensemble.

C'est vrai.

Il ricane de ma prise de conscience, je n'avais pas réellement pensé à ce détail, il me colle tellement que j'ai l'impression d'être avec lui sans l'être.

Alors qu'est-ce qui m'empêche de l'être officiellement dans ce cas?

Inui: Mais si c'est ce qui te freine, ce n'est pas quelque chose qu'on peut savoir à l'avance, il faut se laisser porter et voir ce que ça donne. Mais de tout façon on se voit moins au lycée qu'en dehors, c'est pas le fait que je parte qui pourrait nous éloigner.

Il a raison.

Nous arrivons au garage, j'ouvre la porte et vais poser le sac près du comptoir, je vérifierai son contenu demain.

MécanoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant