Chapitre 45

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Amaya

Encore cinq...minutes.

Le temps de terminer mon rêve.

Ça devrait suffire.

Un grognement m'échappe avant que je ne puisse le contrôler, je couvre ma tête d'un coussin pour faire obstacle à la lumière de la pièce.

Seishu: Il est midi.

Heureusement qu'aujourd'hui c'est férié, jamais je n'aurais eu la force d'aller en cours.

Je me retourne sur le lit, mais c'est sans compter sur le blond qui m'arrache mon coussin. Je m'assois péniblement et le regarde mal.

Moi: J'en ai marre. Tu me fais chier.

Hier soir, lui et moi avons passé un cap. Je pensais qu'il me réveillerait en douceur, mais il a décidé d'opter pour la stratégie suivante:

"Je l'agace à son réveil pour la laisser m'insulter et ainsi dissiper un potentiel malaise."

Quel barbare.

Seishu: Je t'aime aussi, allez debout. T'as une gueule à faire pâlir un clown.

Je t'aime aussi.

C'est tout ce que je retiens.

**

Je sors de la salle de bain, habillée d'un pyjama qu'il m'a balancée à la figure et le rejoint dans sa chambre après l'avoir cherché dans la cuisine.

Il a un bowl dans les mains, un autre est posé sur son bureau.

Seishu: J'ai apporté ça hier soir, mais j'avais zappé. C'est pas trop mal quand on le réchauffe.

Je récupère mon dû et mange sur son lit, face à lui.

Seishu: Comment tu te sens?
Moi: Génial, et toi?
Seishu: Bien.

Cette discussion n'a aucun sens et on parle pour parler.

Je préfère mettre à plat ce qu'il s'est passé hier soir, quand il m'a lâchement abandonnée pour sa mission douteuse. Je décide cette fois d'être honnête sans tourner autour du pot.

Moi: Je t'en veux encore pour hier, ça me dérange que tu fréquentes ce genre d'endroit.

Il me regarde et prend le temps d'avaler ce qu'il a dans la bouche, il a toujours la mauvaise manie de se remplir la gueule et se retrouver à mâcher super longtemps. C'est écœurant mais ça n'a l'air de perturber que moi.

Seishu: Compris, je dirais à Draken de choisir quelqu'un d'autre, il comprendra.

Je hoche la tête, satisfaite d'avoir obtenu justice aussi vite.

Moi: Pourquoi tu souris?
Seishu: Pour rien.

C'est pour tout mais surtout pas pour rien, il sourit comme s'il avait fait une bêtise dont il est fier et qui pour sûr m'énervera.

Je pose un doigt à l'endroit où ses yeux sont posés et ressens un léger picotement sur ma peau sensible.

Je me lève et vais me poster devant son miroir, il ne cache même plus sa satisfaction.

Moi: T'es inconscient...
Seishu: C'était pas volontaire, promis.

Une trace de morsure sur ma peau, elle a viré au bleu à cause du suçon fait sur une partie de la marque.

C'est visible...en enfilant un autre haut ça la masquera, puisqu'elle est près de mon épaule et que le col de ce t-shirt est trop large.

Il arrive derrière moi et enroule ses bras autour de ma taille pour venir embrasser la preuve irréfutable de l'évolution de notre relation.

Seishu: On mettra de la glace.

Je me tortille pour me retourner et le regarder autrement qu'à travers le miroir.

Moi: T'as pas intérêt à recommencer.
Seishu: Parce qu'on remet déjà ça?

Mais quel beauf. Le pire c'est sûrement que je rigole à sa remarque. Si j'avais vu ça derrière un écran ou sur le papier j'aurais sûrement trouvé ça hyper ringard, mais sur le moment ça passe tout seul. Je ne critiquerai plus ce genre de moment, enfin j'essaierai.

***

Moi: Quoi?

Qu'est-ce que je suis sensée faire?

Moi: C'est mon procès? Je ne vous dois absolument rien, et j'ai prévenu Kana.
Ran: Sauf que madame s'est endormie avec monsieur avant de nous prévenir et qu'on a passé la nuit à te chercher.
Rindou: On pensait que tu rentrerais juste tard!

Je lève les mains en l'air.

Moi: C'est en aucun cas de ma faute. Et vous êtes pas malin, vous n'avez pas vérifié si j'étais chez Sei...shu Inui alors que c'était la première chose à faire.

Leur agacement a disparu et je sens déjà la session vanne qui m'attend.

Rindou: Elle a prononcé le nom complet pour pas qu'on la grille?
Ran: Totalement.

Les rires s'élèvent et résonnent jusque dans mon cerveau, ça commence.

**

Quatre ans plus tard...

__________

Don't hate me.

Tout va bien se passer, promis.

MécanoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant