Chapitre 2

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– Amaya Shinzo?
Moi: Présente!

J'ouvre la porte au même moment, attirant tous les regards sur moi, je reprends mon souffle en fixant le prof.

Prof: De justesse, installez-vous.

Je soupire de soulagement et m'installe à ma chaise en sortant un simple stylo.

Parce que faire dépenser de l'argent à mon père pour un matériel que des pouilleux servant essentiellement de camarades volent pour "s'amuser", ça me débecte.

Le prof pose une feuille sur chaque table et je suis deux fois plus soulagée d'être arrivée à peu près à l'heure. Parce qu'une minutes de plus et il m'aurait refusée avant de me coller un zéro.

Prof: Vous avez une heure à partir de maintenant.

On retourne nos feuilles, et je pouffe de rire en entendant le gignol de la classe râler.

– Ma mère va me jeter dehors...

Je remplis la fiche avec les connaissances que je m'efforce à rentrer dans mon crâne depuis hier soir.

Quand la sonnerie retentit, je vais poser ma feuille sur le bureau du prof et sors de la salle avant de quitter le lycée.

Le prof avait son heure le seul jour où on a eu cours, pour un contrôle à gros coefficient qu'on avait pas intérêt à rater.

Il a d'la chance d'être mon prof préféré, autrement j'aurais eu des envies de meurtre...

Je soupire en descendant la jupe de mon uniforme beaucoup trop chiant.

Je marche une vingtaine de minutes et arrive au garage, j'entre par la porte arrière et ouvre les fenêtres hautes pour faire passer la lumière, j'allume le compteur et vais dans la salle de bain.

Je retire mon uniforme et ouvre un placard pour le ranger avec mon sac, j'enfile ensuite un t-shirt noir et une combinaison de mécanicien rouge qui me va trop grande, alors je n'enfile pas les manches et les noue juste autour de mes hanches. Je retire les mocassins noirs affreux du lycée et mets les baskets noires à protections en acier sur l'avant.

Je rattache mes cheveux en une queue de cheval haute et plaque les mèches rebelles avec un filet d'eau, puis retourne au garage et commence mon boulot de l'après-midi.

Ok, au programme on a deux caisses qui sonnent bizarrement et une moto qui demande un relooking.

Je termine le travail sur la première bagnole et soupire longuement en passant une serviette sur mon front pour essuyer la sueur.

Je sursaute quand des coups cognent contre la porte métallique du garage. J'ignore les coups et reprends mon boulot, le magasin est fermé alors la personne n'a qu'à repasser.

Sauf qu'elle continue à frapper comme une dégénérée...

Je jette la clé par terre et sors par la porte arrière, je fais le tour et vais à l'avant du garage.

Deux mecs se tiennent devant, deux blonds dos à moi. L'un d'eux frappe à la porte du garage, encore.

– Elle est peut-être pas là...
– Draken m'a dit qu'elle serait là, et j'entends du bruit à l'intérieure.

Mais il se prend pour qui?

Moi: C'est fermé!

Ils se tournent en ma direction et je reconnais l'un des deux gars, Takemichi, il était déjà passé avec Draken pour sa bécane.

Takemichi: B-bonjour Ama.
Moi: Hm.

Je fusille l'autre mec du regard, qui me regarde de haut en bas avec un mépris qu'il ne prend même pas la peine de dissimuler. Un blond aux yeux turquoise, avec une grosse cicatrice de brûlure sur le côté haut droit du visage.

– On frappe depuis tout à l'heure, pourquoi t'ouvres pas?
Moi: Parce que c'est fermé, t'es sourd ou quoi?

Je croise les bras alors qu'il relève le menton. Ce mec me prend de haut.

Je me tourne finalement vers Takemichi.

Moi: C'est Draken qui t'envoie?
Takemichi: O-
– Il m'envoie moi, pour ma moto, alors va chercher ton patron.

Une veine pulse sur mon front et je me tourne vers le mec qui vient encore de l'ouvrir.

Moi: C'est moi la patronne.

...il vient de pouffer d'rire?

Moi: Ok, démerde toi je ne m'occuperai pas de ta bécane.

Je lui tourne le dos et marche pour retourner à l'intérieur.

Takemichou: Attends! Pardonne lui il-
– Laisse, elle veut faire la princesse.

Je lui fais un doigt et retourne dans le magasin sans me retourner.

C'est qui ce type? Pour qui il se prend?

***

Moi: C'est mort.
Draken: Allez, il était pas dans son bon jour.
Moi: J'en ai rien à foutre.

Il soupire et se serre une deuxième brique de jus, je peste quand un boulon tombe de la moto que je répare et roule sous une voiture.

La flemme...

Draken: Je paierai les suppléments.
Moi: T'as l'air de l'apprécier ce pote.
Draken: C'est un bon gars.

Je reste silencieuse et me concentre sur mon travail.

Mon garage me rapporte un bon paquet de thunes, et je travaille pas toute la journée en plus. C'est plus une passion que je m'étais découverte, quand j'étais petite j'adorais collectionner les modèles réduits de voiture. Je pense que ça a commencé de là.

Moi: Y'aura pas de supplément, mais c'est toi qui m'apportes la moto.
Draken: Tu gères!

Il me sourit et sort du garage sous mon regard interrogateur. Il revient en poussant une F650 GS.

Moi: J'hallucine. En fait tu savais que j'allais dire oui.
Draken: Bah ouais.

MécanoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant