Chapitre 4

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Amaya

Rindou a insisté pour me déposer en moto, apparemment je lui ai fait pitié quand j'ai dit que je rentrais à pied.

C'était pas si pathétique que ça, il fait chaud en ce moment et la nuit vient à peine de tomber.

Enfin bon, mieux vaut ne pas débattre avec un Haitani décidé.

Rindou m'a déposée devant le konbini à cinq minutes de chez moi, j'avais besoin de faire quelques courses avant de rentrer. Des mecs entrent dans le magasin et font un boucan pas possible au passage, j'essaie de boucler mes achats au plus vite.

À l'extérieur le calme revient, du moins c'est ce que je croyais avant de me faire barrer la route par ce même groupe qui criait dans le konbini.

– C'est elle?
– Elle ressemble en rien aux Haitani pourtant.

Mon sang se glace, j'essaie pourtant de ne rien montrer et cherche une issue. J'essaie de les contourner comme si de rien n'était mais l'un d'eux ne l'entend pas de cette oreille et enroule fermement sa main autour de mon poignet.

C'est bien la première fois que ça m'arrive, de me faire agresser par, je le suppose, vengeance envers mes frères. Je pensais que personne ne remarquerait jamais nos liens, j'ai dû être trop naïve.

Cette naïveté va me valoir des coups aujourd'hui, apparemment.

– Tu sais pas parler?

Je le dévisage avec mépris, mon regard passe de son visage à sa main me retenant contre mon gré.

Moi: Lâche moi.
– Ah bah voilà, enfin un peu de résistance!

Il me tire vers lui mais je me débats tout juste assez pour m'éviter d'être attirée à son torse. Ses potes m'encerclent et je sens une boule d'angoisse se former dans mon ventre.

Et puis plus rien.

Quelqu'un charge sur ces mecs et les allonge tous un à un, ils n'étaient pas bien nombreux non plus, mais c'était suffisamment impressionnant pour dissuader n'importe qui de s'en mêler.

Rindou est revenu?

– La princesse n'a que de la langue finalement?

Je me raidis face à tant de condescendance déguisée. Il attrape le dernier homme et le plaque contre le mur.

– Elle est sous protection du Toman, enfoiré.

Je masse mon poignet déjà rougi, ma peau marque vite donc je prévois facilement le bleu qui m'attend à cet endroit là.

Il se tourne finalement vers moi, je ne préfère pas regarder plus longtemps l'air ravi qu'il arbore fièrement.

Inui: Pas besoin de me remercier, je n'le fais pas pour toi mais pour Draken.
Moi: Génial. Je remercierais Draken dans ce cas.

Gênée et honteuse d'avoir été vue dans une telle posture, je lui tourne le dos et presse le pas jusqu'à chez moi. Toutefois je suis obligée de m'arrêter quand il m'interpelle.

Inui: Eh la mécano, tu m'en dois une.

Trop la honte. Vraiment trop la honte.

C'est bien une chose que je me reproche et qui me pèse. Il m'arrive d'avoir, comme tout le monde, un caractère de cochon. Seulement j'aurais voulu apprendre à me défendre ou encore mieux, me battre pour pouvoir parler sans me faire recadrer trop facilement.

Je suis bien consciente que je n'aurais rien pu faire de toute façon, ces mecs étaient trop nombreux et forts. Je n'avais aucune chance même si j'avais su me battre.

MécanoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant