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TRENTE-DEUX

Chapitre trente-deux

Vista las Palmas, Palm Springs, CA, États-Unis - Vendredi 3 décembre 2022, 01h20

BORIS

Lake... Lake... Lake.

Je sursaute alors que mon corps est parcouru d'un frisson. Quelque chose me gêne, je ne saurais dire si c'est mon mal de tête, ou le liquide chaud qui semble me couler dessus. Je grogne quand j'essaie de bouger mais je n'arrive pas à dégager mes mains de derrière mon dos.

Je n'arrive à rien, qu'est-ce qui se passe bon sang !

J'essaie d'ouvrir les yeux mais quand mes paupières papillonnent c'est à peine si je vois ce qui se passe devant moi. Je grimace en voyant le liquide rouge qui tache le sol sous moi.

Le sang, mes mains attachées... Putain Lake.

J'ouvre subitement les yeux, me forçant à dépasser la douleur et la fatigue qui m'envahit.

Ce connard d'Anton ne m'a pas loupé. J'ai mal aux côtes, à droite, signe certain qu'une côte à pris cher pendant que j'étais inconscient.

Mais où sont les autres bon sang ? On avait tous la même adresse !

Et s'ils m'avaient tous trahis ? Si ça n'avait été qu'une mise en scène pour me piéger moi finalement ?

Non... Elena n'aurait jamais...

Depuis combien de temps sont-ils partis ? Et où ?

Une rage sombre s'empare de moi quand je pense à Lake avec eux... Et si elle était déjà... ? Non, je ne peux pas penser à ça, ça ne peut pas être le cas.

Je regarde autour de moi et en voyant mon téléphone explosé à terre à mes côtés je laisse ma tête tomber en arrière, essayant de noyer ma rage, avant de me mettre à hurler. C'est l'enfer, j'ai amené Lake ici en lui disant qu'elle en sortirait saine et sauve, qu'elle était en sécurité avec moi. Et maintenant elle pourrait être n'importe où, à des kilomètres de moi, peut-être déjà morte... Tout ça parce que j'ai voulu suivre un plan débile !

Je tourne vivement la tête vers la porte du hangar quand celle-ci coulisse et se heurte à l'extrémité de l'ouverture. Le son résonne dans mon crâne comme s'il venait d'y avoir une explosion, ça me fait grincer des dents et fermer les yeux fortement. Quand je les ouvre de nouveau je vois deux silhouettes courir vers moi.

Putain, si c'est ces fous furieux de jumeaux, qu'on me donne la force de ne pas les descendre sur-le-champ, parce que je vais le faire. Je veux les voir mourant à mes pieds, patauger dans leur sang pour venger chaque goutte du mien qu'ils auront laissé couler mais aussi pour chaque secondes qu'ils auront passé à terroriser Lake. Seulement là, je suis attaché et si un des deux est venu finir le travail, je ne sais pas comment je vais...

— Boris !

Mes yeux s'ouvrent en grand quand je reconnais la voix.

Ils m'ont rejoint, ils ne nous ont pas trahi.

Un poids que je ne pensais pas avoir s'enlève de mes épaules comme par magie, mon cœur cogne moins contre ma poitrine. Je suis si soulagé qu'un sourire vient orner mes lèvres sans que je n'arrive à l'enlever, même lorsque Josh et Tyron arrivent devant moi.

— Tu croyais qu'on allait t'abandonner petit ingrat ?

Un rire me traverse mais je finis par grimacer en sentant mon sang affluer à mon crâne. Je vois les yeux de Tyron passer de mon visage au sol et je vois son regard s'assombrir.