remèdes nocturnes

chapitre quinze

monaco.

Nerveusement, je tirais sur le col de ma chemise afin de le remettre en place avant de sortir de ma voiture. Au loin, j'apercevais un amas de personnes que j'identifiais rapidement comme des photographes. Je coupais alors le moteur de ma voiture et sortais de celle-ci avant de me faire accoster par le voiturier du restaurant dans lequel je me rendais ce soir.

Après lui avoir donner les clés et remercier, je glissais l'une de mes mains dans ma poche tandis que l'autre déverrouillais mon portable afin que je puisse lire le message que l'un de mes amis m'avait envoyé plus tôt. Il m'annonçait qu'il était déjà installé à la table que nous avions réservé et qu'il m'attendait.

Sous les flashs des appareils photos, je m'arrêtais pour prendre un selfie avec deux ou trois personnes qui me reconnaissaient avant de passer les portes du restaurant. L'un des serveurs m'accompagnait jusqu'à mon ami, avant de nous souhaiter une agréable soirée.

- Salut mec, je lui serai la main, ça fait longtemps que tu es là ?

- Du tout, il secouait la tête, cinq minutes à peine.

Je prenais place en face de lui, autour de la table ronde recouverte par une belle nappe blanche. Une fois mon portable posé et les mains libres, je jouais avec le pied de mon verre.
Nous devions être rejoints par d'autres amis, qui n'habitaient pas à Monaco mais qui étaient de passage en ville. Tout comme Martijn qui avait atterri à peine plus tôt dans la journée.

- Tu es toujours dispo demain ? me demandait-il.

- Oui toujours, je hochais la tête. Tu es prêt pour le public monégasque ?

- Toujours ! C'est loin d'être mon public préféré mais c'est toujours agréable d'être ici, et puis moi je m'éclate en ville surtout !

- Je suis rapidement ça avec tes réseaux, ça a l'air d'être dingue mec.

- Je ne te le fais pas dire oui. Chaque soir est encore plus fou que le précédent, je ne réalise toujours pas même après autant d'année.

Je hochais la tête, ne pouvant que comprendre la sensation que l'ont avait lorsque l'on vivait chaque jours notre rêve de gosse.
Martijn et moi, nous nous étions rencontré quelques mois plus tôt lors d'un festival de musique à Ibiza. C'était lui qui mixait à ce moment là, devant cette énorme foule en feu, et j'étais à ses côtés tout le long. J'avais été impressionné par son travail et, étant un amateur de cet univers, j'avais été ravi de voir ce dj que j'écoutais depuis pas mal de temps de mon côté, mis à l'œuvre.

Nos deux amis, Yvan et Oliver arrivaient rapidement et le repas débutait dans la bonne humeur. Ça faisait longtemps que nous nous étions vus tous les quatre, et je devais avouer que ça faisait plaisir. Demain soir, nous serons tous les trois aux côtés de Martijn lors de la soirée à laquelle il participera dans l'une des plus grandes boites de nuit de la Monte-Carlo.

Lors de l'arrivée du dessert, l'écran de mon téléphone s'allumait et en y jetant un coup d'œil, j'arrivais à lire le prénom de la tempête anglaise qui secouait toutes mes pensées dernièrement.
Je me retenais de lui répondre, par respect pour mes amis qui étaient en pleine discussion mais j'avais soudainement hâte de quitter la table et de lire ce que Noah avait à me dire.

- Lando ? Tu es avec nous ? me demandait Yvan.

- Oui, excusez moi. J'étais dans mes pensées.

- Ah oui ? Et comment est-ce qu'elle s'appelle ta pensée ?

Je mordillais l'intérieur de mes joues alors que trois paires d'yeux me fixaient. Finalement, je finissais par abdiquer.

- C'est vrai que depuis peu de temps je vois une fille avec qui je m'entends plutôt bien. ils m'écoutaient attentivement. Je l'ai rencontré à un mariage de deux de mes amis et depuis on apprends doucement à se connaître, sans se prendre la tête.

- C'est cool mec, on est contents pour toi. me souriait Martijn.

- Il ne s'est encore rien passé entre nous vous savez, on est amis.

- Pour le moment, oui. Yvan faisait danser ses sourcils.

- J'ai envie de prendre mon temps. je haussais les épaules.

- Traine pas trop, les femmes n'aiment pas trop ça.

Je posais mon regard sur Oliver. Mes sourcils se fronçaient alors que toute l'attention de la table reposait sur lui désormais.

- Vous le savez bien, c'est compliqué à comprendre les femmes. Lando tu avais voulu prendre ton temps avec ton ex et au final regarde où ça vous a mené..

- Ça n'a rien à voir avec ça. On avait prit notre temps mais c'est à cause du manque de temps qu'elle m'a quitté.

Je sentais que je commençais à me tendre, mes doigts écrasaient la mie de mon morceau de pain afin d'en faire une petite boulette. Je n'aimais pas que l'on me parle de mon ex copine. Surtout avec mes amis qui, je le savais, ne l'aimaient pas beaucoup. Moi, j'avais beaucoup de respect pour elle et notre relation et égoïstement, je refusais que quelqu'un d'autre qu'elle et moi n'en parle.

- Oublie ce qu'il dit, s'empressait de continuer Martijn. Profite avec cette fille, tu sauras ce que tu dois faire ou non.

- Merci les gars. je souriais doucement.

- Et tu peux lui répondre tu sais. il riait doucement.

Je pinçais mes lèvres et une fois qu'un autre sujet de discussion était lancé, je saisissais mon portable pour répondre à Noah.
Mon sourire s'effaçait très vite lorsque mes yeux tombaient sur la photo qu'elle m'avait envoyé, suivie d'un message qui me plombait le moral.

On ne dirait pas ton sosie ? Il est super gentil mais qu'est-ce qu'il danse mal !