– Vous vous foutez de moi j'espère ?
– Je n'ai pas pour habitude de perdre mon temps en me foutant des gens. Pour être honnête avec vous, je ne pensais pas vous revoir un jour. Et quand je vois le parcours que vous avez eu, j'en viens presque à regretter notre ancien arrangement.
– Nous n'avions aucun arrangement Monsieur. Vous m'avez fait du chantage tout simplement.
– C'est vous qui avez décidé cela Calie. Je vous ai fait parvenir un chèque avec un montant plus que confortable lorsque je constaté que vous m'aviez... obéi.
- Je ne vous ai pas obéi. Et je n'ai jamais encaissé votre chèque.
- C'est ce que j'ai constaté oui. Bon venons-en au but, si nous parlons trop longtemps cela pourrait éveiller certains soupçons. J'ai appris que vous feriez vos premiers pas en tant que chroniqueuse dans "le journal quotidien".
Comment l'a-t'il su ? Est-ce-qu'il m'épie depuis tout ce temps ? Je m'empêche de l'interroger à ce sujet car ce que je veux surtout c'est savoir ce qu'il me veut.
– Je vous ai sous-estimée Calie. En même-temps, rien ne pouvait laisser présager qu'une petite roturière dans votre genre arriverait à grimper les échelons si vite et surtout par ses propres moyens...
Cette fois, je ne peux m'empêcher de le couper.
– C'est peut-être ce qu'on appelle le travail ou le mérite tout simplement ?
- Visiblement oui, vous avez du talent dans votre domaine. Force est de reconnaître aussi que vous aviez raison concernant mon fils. Il est excellent dans son domaine aussi. Et je pense vraiment qu'il va finalement réussir à en faire quelque chose de fructueux. Comme je vous le disais, je vous ai donc sous-estimée. Finalement vous auriez fait un bon parti pour mon fils. Et j'en suis d'autant plus convaincu depuis que j'ai fait la rencontre de cette prolo des favelas que Maxence a ramenée dans ses bagages.
Je suis dégoûté de l'entendre parler de Lola ainsi. Elle a beau être la petite copine de mon ex, du peu que je l'ai cotoyée aujourd'hui, Lola est une jeune femme pétillante et très gentille. Elle ne mérite pas d'être traitée ainsi et les propos tenus par monsieur Chaillan me révulsent. Je n'arrive pas à croire que je vais devoir, moi, la défendre.
– Vous n'avez pas changé d'un pouce, monsieur Chaillan. Lola est une femme qui a le cœur sur la main. Le fait qu'elle rende Maxence heureux ne devrait pas être le plus important ?
– Non mademoiselle Bordier. Vous êtes encore bien immature. Des femmes qui pourraient rendre mon fils heureux, il y en a plein. Donc autant que ce soit en plus une femme avec une certaine... valeur ajoutée.
Je ne pense pas que cet homme puisse un jour arrêter de considérer les femmes comme des objets. La tournure que prend notre conversation me fait entrevoir l'issue vers laquelle il veut nous mener.
– Et j'ai maintenant moi-même une valeur ajoutée c'est ça ?
– Exactement et j'en viens donc au point crucial que je voulais aborder avec vous. Que puis-je vous offrir pour que vous les fassiez rompre ? Je pense que vous êtes la mieux placée pour parvenir à les amener à cette finalité. Et puis, je vous ai beaucoup observée aujourd'hui, je suis certain que vous en mourrez d'envie. Il vous plaît toujours. Je vous demande donc d'allier nos forces pour un objectif commun.
Je crois rêver. L'homme qui est à l'origine de ma séparation avec Maxence me demande désormais de partir à sa reconquête. Il souhaite que je mette fin au couple de son fils.
– Vous me prenez pour une briseuse de ménage ? Comment pouvez penser une seule seconde que je puisse accepter votre proposition abjecte ?
– Je peux vous ouvrir beaucoup de portes dans votre boulot. Vous aider à obtenir certains contacts, certaines interwiews.
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Le bal des papillons (Tome 2) Après les cendres... le réveil
RomanceIl y a cinq ans, Calie a dû prendre la décision la plus difficile de sa vie : mentir et rompre avec Maxence. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts et chacun semble mener la vie dont il rêvait. Du moins c'est ce qu'elle pense. Mais lorsque Maxence...