Le bal des papillons (Tome 2) Après les cendres... le réveil

42. Tu sais quoi ? Démerde-toi !

Maxence ne travaille pas ce midi car Joshua est présent au Max'Sense. Mon ex passe donc toute la journée avec nous jusqu'au retour de Jade et Lucas.

S'ils sont étonnés de la présence de mon ex chez moi, ils n'en laissent rien paraître. Je leur explique que l'alarme s'est déclenchée en pleine nuit et tout ce qu'il s'est passé ensuite. Je culpabilise à mort devant l'air inquiet des deux parents mais Maxence les rassure en leur affirmant qu'il n'y avait effectivement personne et aucun signe d'effraction. Nous nous accordons tous les quatre sur le fait qu'un problème technique est sûrement à l'origine de toute cette histoire.

Après le départ de la petite famille, je me retrouve en tête-à-tête avec Maxence qui me propose de rester dormir ici ou bien qu'on aille tous les deux chez lui.

Je décline chacune de ses propositions. Me cachant derrière le fait qu'il y a eu un bug et que je n'ai donc aucune raison d'avoir peur de rester seule chez moi.

Lorsqu'il part pour assurer le service du soir au restaurant, je regrette très vite ma décision. La présence de Maxence dans ma maison me donnait une réelle impression d'y être en sécurité. Maintenant qu'il n'est plus là, c'est tout autre chose.

Mon calvaire reprend : insomnies, cauchemars, terreurs, nausées.

Le week-end suivant, nous sommes tous invités chez Jules et Noah. Ce dernier est passé plusieurs fois dans la semaine avec pour motif officiel m'apprendre à jouer à "EA Sports FC". Mais soyons honnêtes, je sais pertinemment qu'il s'inquiète beaucoup à mon sujet et qu'il ne souhaitait pas que je passe autant de soirées seule.

Chaque soir, il me trouvait des arguments supplémentaires pour me persuader d'accepter leur invitation pour samedi soir. Ses raisons allant de la moins convaincante possible, "pouvoir annoncer à tous que j'ai réussi à le battre, une fois, à notre jeu vidéo", à la plus persuasive, "ne laisse pas cette ordure, t'éteindre et avoir une telle emprise sur ta vie".

C'est notamment cette dernière phrase qui finit de me convaincre.

Je me retrouve donc le samedi suivant, vêtue d'une robe noire devenue assez ample sur moi, en présence de tous mes amis réunis. Maxence a pu se libérer à la dernière minute pour l'occasion. "L'occasion" en question étant visiblement le fait que je soit présente selon Noah.

Je regrette ma venue dès les première minutes. Je sens que mon corps est à bout et qu'un rien pourrait déclencher une nouvelle crise d'angoisse.

Je fais mon possible pour me calmer et cela fonctionne. Du moins au début. Mais lorsque Léo, évoquant le verdict rendu sur une affaire qu'il traite depuis très longtemps, tout s'effondre. Il aura suffit d'une seule phrase pour me faire basculer.

" J'ai attendu ça depuis des mois"

Une phrase qui fait beaucoup trop écho à l'une de celle qui hante mes nuits.

"J'ai attendu cette nuit depuis des mois."

Je tente désespérement de ne pas gâcher la soirée avec une crise de spasmophilie et supplie mon corps de ne pas lâcher cette fois. Cela me demande une telle concentration, un tel effort que j'en viens à hyper-ventiler et je perds connaissance.

Heureusement, je reprends assez vite mes esprits. Paul est au-dessus de moi, l'air très inquiet. Me savoir dans cette position, allongée avec un homme au-dessus de moi, réveille instantanément mon angoisse. Ses mains posées directement sur ma peau n'arrangent en rien mon état. J'ai beau savoir que c'est mon cousin qui me fait face, je suis incapabe de me maîtriser. Je me débats violemment, allant même jusqu'à le gifler pour qu'il me lâche.