17. Les gars, tenez-vous prêts !

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Je passe une nuit atroce durant laquelle je n'arrive pas à fermer l'œil. Je décide donc d'aller promener Foxie au petit matin, bien avant le lever du soleil. Je suis vidée. Epuisée, tant physiquement que mentalement.

Maxence sait enfin toute la vérité et je crois bien que la situation a empiré. Je craignais qu'il réagisse ainsi mais je me suis finalement laissée gagner par l'espoir qu'il me comprendrait. Quelle grossière erreur !

J'ai activé le mode automatique et j'effectue la moindre tâche comme un des zombies désoeuvrés de The Walking Dead.

Néanmoins, une autre part de moi décide de prendre le dessus et de ne pas me laisser abattre. Hors de question que je reste à me morfondre seule durant des jours. Il n'en ressortirait rien de bon.

Ok je me suis pris un mur en pleine face hier. Pas un petit muret en boue séchée non, une bonne muraille de Chine millénaire. Pour autant ce n'est pas une raison pour m'apitoyer sur mon sort. Maxence continue de m'en vouloir ? Sa haine s'est décuplée ? Et bien tant pis... Tant pis pour lui. Au moins je suis fixée maintenant et il ne me manquait plus que ça pour pouvoir enfin tourner la page.

C'est donc remotivée à bloc, que je passe à l'improviste chez Jade et Lucas. Après un rapide résumé de la soirée d'hier, j'ose enfin leur demander s'ils peuvent me trouver une salle de danse afin que je puisse m'y enfermer toute seule pour le reste de la journée.

C'est Jade qui arrive à répondre à mon petit caprice. Je passe la journée à danser et à expulser hors de moi toutes les émotions lourdes et pesantes.

Le lendemain, j'avertis Océane, Noah et Chloé que j'ai enfin avoué toute la vérité à Maxence. Leurs réponses ne se font pas attendre et sont diamétralement opposées. Si Océane s'agace de le savoir toujours aussi sanguin et immature, Noah lui trouve des circonstances atténuantes. Chloé, quant à elle, pense que cela faisait beaucoup à avaler pour lui en une seule fois et elle est persuadée qu'il changera vite d'avis, voire qu'il me présentera ses excuses. En revanche, elle me fait la promesse de se charger du cas de son mari concernant le fait qu'il ait donné mon adresse à Maxence sans même me demander si j'étais d'accord.

Je fais ensuite l'erreur de traîner un peu sur les réseaux sociaux ce qui m'amène à tomber fatalement sur les commentaires haineux dont m'a parlés Hugo plus tôt dans la semaine. Certains messages me font froid dans le dos. Puisque je ne veux pas me laisser envahir par la peine et la crainte, je décide de poser mon téléphone pour le reste de la journée.

Le lundi, je présente un reportage sur la qualité du réseau d'eau sur le territoire et sur le fait qu'à ce jour on comptabilise plus de 100 communes qui n'ont pas accès à l'eau potable en France métropolitaine. Sans compter les dom-toms et en particulier Mayotte qui vit un scandale sanitaire à l'état pur sans réelle intervention des pouvoirs en place.

Le reste de la semaine je pars visiter des laboratoires de la région parisienne qui pratiquent l'expérimentation animale, afin de préparer ma prochaine chronique. Ce que je vois me donne plus que la nausée et me rends réellement malade. Grâce à une source, je parviens même à obtenir l'horaire et le lieu d'aterrissage d'un avion qui amène une cargaison de singes commandés par ces mêmes laboratoires.

Comme d'habitude, je tiens à clôturer ce prochain reportage par une note plus positive et je consacre mon week-end à la rencontre et l'interwiew de personnes qui pratiquent l'expérimentation et la recherche "autrement" : sans cobayes et sans souffrance animale. Je trouve d'ailleurs les alternatives d'expériences in-vitro et de modélisation informatique particulièrement intéressantes et rassurantes.

Je préfère ne pas aller sur les réseaux sociaux après la diffusion de ma chronique et je rejoins Noah et Jules pour une soirée jeux vidéos chez eux.

Le bal des papillons (Tome 2)    Après les cendres... le réveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant