9. Ce con de Pius Thicknesse

25 5 2
                                    

William est déjà parti lorsque j'émerge le lendemain matin. Je me force à sortir du lit afin de promener Foxie qui manifeste des signes d'impatience. Cette balade me permet de laisser mes pensées voguer librement au départ. Puis, je suis à nouveau confrontée à une réalité qui ne me plaît guère. Je ne peux plus nier l'évidence : je dois quitter William.

Hier soir, durant nos ébats, je ne cessais de réaliser qu'il me manquait bien quelque chose. Cette petite étincelle. Celle qui est absente depuis le début de notre relation en réalité. Une première prise de conscience semble avoir eu lieu le jour de sa demande en mariage et, depuis, force est de constater que cela me saute aux yeux. Pour autant, je ne suis pas contrainte de le quitter là, maintenant. Par respect pour lui, je me dois de faire correctement les choses.

Mais comment quitte t'on quelqu'un à qui on n'a strictement rien à reprocher ? Je ne me vois pas lui dire qu'il manque quelque chose à notre relation depuis son commencement. Je n'ai peut-être pas besoin d'aller à ce point dans le détail ? Lui annoncer tout simplement, qu'après réflexion et malgré l'amour que je lui porte, je ne me vois pas l'épouser. Pour autant, je considère que la rupture, même si elle doit se faire rapidement, n'est pas non plus urgentissime. Alors, sûrement par lâcheté, je décide de remettre cela à plus tard. Je finirai bien par trouver les mots et le moment les plus propices.

Après avoir passé du temps avec Foxie, je me rends au travail en fin d'après-midi. Je suis beaucoup plus détendue que la veille. Mes chroniques n'ont lieu que les lundis. Aujourd'hui, je dois juste poser une question sur l'écologie ou la cause animale à notre invité : un joueur de football français de renommée internationale. J'apprécie grandement le fait qu'Hugo me fasse totalement confiance et m'accorde toute latitude pour choisir les questions que je souhaite réellement poser. J'ai donc prévu d'interroger le sportif sur ses choix délibérés de favoriser des transports en jet privé quant il pourrait parfois opter pour des moyens de locomotion ayant une empreinte carbone moindre. Selon sa réponse, je pense faire un éventuel parallèle avec les dons qu'il fait à certaines associations humanitaires venant en aide aux réfugiés en mettant l'accent sur la part des réfugiés climatiques.

A bien y réfléchir, je me sens aussi très sereine car je sais qu'aujourd'hui, je ne croiserai pas Maxence. Il n'est pas attendu sur le plateau avant vendredi.

Soudain, je percute... William, qui a pourtant suivi le direct et donc la présentation des différents chroniqueurs hier, ne m'a absolument pas touché un mot sur la présence de Maxence dans l'équipe. Son mutisme à ce propos me dérange quelque peu.

Je ne prends pas le temps de m'interroger plus profondément car je réalise en même temps autre chose... Parmi mes amis, seuls Océane et Paul ont évoqué le sujet hier. Tous les autres se sont contentés de messages élogieux visant à me féliciter pour ma chronique et mon professionnalisme.

Bordel... Ils le savaient. Ils étaient presque tous au courant et ils ont fait le choix de ne rien me dire. J'envoie donc un message sur notre conversation commune de laquelle seuls William, Paul et Jules ne font pas partie.

Moi : " Vous le saviez ! Vous le saviez et vous ne m'avez rien dit !"

Océane : "J'ai la réf !"

Moi : " Mais de quoi tu parles Cécé ?"

Océane : "C'est pas dans Harry Potter ?"

Noah : "Non la phrase exacte c'est "Vous le saviez, vous l'avez toujours su et vous ne m'avez rien dit""

Jade : "Je pense que Calie parle plutôt du fait que Max bosse avec elle ?"

Le bal des papillons (Tome 2)    Après les cendres... le réveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant