Il me fait quoi là ? Non, non ! Je n'ai pas prévu d'avoir ce genre de conversation, ni ce soir ni jamais en fait. Mince quoi ! J'ai décidé de me retirer. De prendre sur moi. De faire en sorte d'éteindre les sentiments que j'éprouve, bien malgré moi, pour l'homme qui se tient devant moi.
Je suis dans l'incapacité la plus totale de répondre à la question. Alors j'utilise mon arme secrète :
– Et pour toi ?
– Je ne ressens pas la même chose que toi. Il voulait dire quelque chose ce baiser. Il avait un putain de sens en fait. Je ne suis pas du genre à embrasser la première personne venue Calie. Parce que oui, JE t'ai embrassée. C'est moi me suis jeter sur tes putains de lèvres parce que je ne supportais pas... J'avais besoin... Je ne sais pas en fait.
Wow... Je perds toute contenance, l'aplomb que j'affichais il y a quelques secondes s'est fait la malle. Je ne parviens plus à supporter le regard qu'il me porte et je me mets à fixer le sol, les murs, Foxie, le vide.
Tout sauf lui.
Il faut impérativement que je remette de la distance entre nous, que je fasse retomber ce qui est en train de monter là.
– Max, je ne sais pas trop quoi...
– Ne recommence pas s'il-te-plaît, me coupe-t'il. Pas là, pas maintenant.
OK, le coup du surnom est un échec cuisant.
– Tu as aussi dit que ça avait été un moment d'égarement. De mon côté, je n'avais pas l'impression d'être égaré pendant notre baiser. Ni pendant tout notre marche jusqu'à la voiture. Ni quand on est arrivé à la villa ensemble. Ni même quand on était autour de cette table à subir l'interrogatoire des autres. J'étais par perdu. Pour tout te dire, je ne me suis jamais autant senti moi-même à cet instant que depuis des années.
Oh mon Dieu ! Je ne sais plus où me mettre. Mon cœur bat la chamade. Mes émotions sont si fortes, si intenses que je suis incapable de les identifier. Sauf que Maxence ne s'arrête pas là :
– C'est depuis l'arrivée de Lola à la villa que je suis perdu. En fait non, même pas. C'est surtout depuis que tu m'as dit tout ça. Je voulais vraiment avoir cette conversation avec toi quand je suis venu te voir dans ta chambre. Mais les mots que tu m'as dits... Je suis perdu Calie, complètement. J'ai besoin de savoir ce que tu penses de tout ça, vraiment. Alors cesse de fuir, réponds-moi ? Est-ce que ce baiser ne réprésentait rien pour toi ?
– Maxence... Ce n'est pas aussi simple que...
– Si c'est très simple. Simplissime même. Un seul mot, je n'ai besoin que d'un seul mot Calie. Est ce que ce baiser ne représentait rien pour toi ? Oui ou non.
Je déglutis péniblement, et les yeux dans les yeux je lui réponds, sans détour, comme il me le demande :
– Non. Ce baiser ne représentait pas rien pour moi.
Maxence se passe alors la main dans ses cheveux, ce qui les décoiffe un peu plus et ne me laisse pas indifférente. Il se met à faire les cent pas dans mon salon.
– Merde... Ça change tout, finit-il par lâcher.
– Ça ne change rien. La situation reste...
– Je t'assure que, pour moi en tout cas, ça change tout. Absolument tout.
Il cesse soudain de marcher et rive ses putains de yeux, qui me torpillent le cœur, aux miens. Depuis son retour, je ne l'ai jamais vu aussi... à fleur de peau. Lui, cet homme si grand, si beau qui incarne la force et l'assurance à l'état le plus brut, me paraît soudain si fragile. Et ça me tue. J'ai envie de le prendre dans mes bras de faire n'importe quoi pour effacer la détresse de son si beau visage. Pourtant, je ne fais rien. Je ne bouge pas. Je reste immobile même lorsqu'il s'approche de moi. Je n'esquisse aucun mouvement même lorsque seuls quelques centimètres nous séparent. Je me laisse totalement faire quand, d'un geste d'un infini tendresse, il me soulève le menton.
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Le bal des papillons (Tome 2) Après les cendres... le réveil
RomanceIl y a cinq ans, Calie a dû prendre la décision la plus difficile de sa vie : mentir et rompre avec Maxence. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts et chacun semble mener la vie dont il rêvait. Du moins c'est ce qu'elle pense. Mais lorsque Maxence...