44. C'est trop dur

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Juste après, que nous nous soyons embrassés, Maxence part travailler.

J'ai l'impression de sortir d'un long sommeil. Notre baiser à éveiller quelque chose en moi qui était endormi depuis plusieurs mois. Mes petits papillons sont de retour au creu de mon ventre et j'aime les ressentir, les savoir de retour. Ça veut dire que je suis sur la bonne voie.

Je suis vivante.

Je passe l'après-midi à me poser tout un tas de questions. Comment suis-je sensée me comporter avec Maxence désormais ? Ce baiser suffit-il à dire que nous sommes ensemble à nouveau ? Je suis complètement perdue.

Nous avions une relation si fluide depuis que j'ai emménagé chez lui. Désormais, je ne sais plus ce que je dois dire ou faire le concernant. Je me vois mal faire comme si de rien était de toute façon. Donc, ce soir, quand il rentrera deux options s'offrent à moi. Soit je l'accueille de la même manière que nous nous sommes dit "bonjour" ce matin, soit j'opte pour l'option de me terrer dans ma chambre et de faire semblant de dormir.

Je finis par téléphoner à Océane pour lui demander conseil.

– Bien évidemment que tu ne vas pas te cacher dans ton lit Calie. Ça va pas la tête ? Rappelle-moi ton âge déjà ?

– Ah ah ah.

– Tu paniques à ce point ?

– Oui Cécé...

– Décidément, vous êtes trop mignons lui et toi. Bref, tu l'attends comme tous les soirs. Et tu n'as qu'à faire mine d'être occupée pour voir si lui vient vers toi et ce qu'il choisit de faire.

– Oh mais oui parfait !

Ensuite, nous discutons de choses et d'autres. Océane, comme à chaque fois que je l'appelle, me demande si d'autres souvenirs ont pu remonter depuis la dernière fois. Je lui réponds que non. Il me manque, encore et toujours, ce foutu visage. Pour une fois, j'arrive à parler de ce qu'il m'est arrivé sans que cela ne génère un début de crise d'angoisse. Je lui confie que je pense, tout compte fait, que je ne connaissais pas réellement cet homme.

– Quand on regarde bien, je n'ai pas une liste interminable de connaissances finalement. J'ai carrément lister tous les hommes que je peux fréquenter. Aucun ne pourrait correspondre.

– Tu as pensé à tous tes collègues ?

– Oui.

– Même les techniciens ?

– Oui.

– Depuis le début je pense à un fan sociopathe.

– Je suis d'accord avec toi.

– Plus de nouvelles d'ailleurs ? Plus de colis ? Rien ?

– Rien... Et mon alarme ne s'est pas déclenchée une seule fois depuis que je suis chez Maxence.

– La médiatisation de l'affaire a dû lui faire peur. Il va te laisser tranquille maintenant.

– Je l'espère.

Je raccroche quelques minutes plus tard, non sans m'être assurée que tout va toujours pour le mieux entre ma meilleure amie et mon cousin.

Je consacre les heures suivantes à ma reprise du travail qui est prévue pour la rentrée dans un peu plus d'un mois. Je commence à programmer les chroniques que je souhaite faire lors de la prochaine saison. J'envoie mes idées par mail à Hugo qui les valide avec enthousiasme dans l'heure. Ensuite, je m'attèle au script du reportage sur les loups.

Je ne vois pas le temps passer, ni la nuit tomber. Mes écouteurs vissés sur les oreilles, je n'entends même pas Maxence rentrer. Je sursaute quand il me tapote l'épaule et, tellement absorbée par ce que j'étais en train de faire, j'en oublie le plan d'Océane. Répondant sans aucun filtre à mon envie la plus primitive, je me lève et l'embrasse. Maxence répond volontiers à mon baiser, ce qui finit de me rassurer quant à mes questionnemments de la journée.

Le bal des papillons (Tome 2)    Après les cendres... le réveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant