Le lundi, je présente ma chronique sur les incendies et les feux de forêts qui sont de plus en plus nombreux et dévastateurs chaque année. Cet été, la France non plus n'a pas été épargnée. Dans la première partie j'ai tenté d'expliquer le plus simplement possible le lien entre le dérèglement climatique et ces incendies. Puis j'ai voulu axer la fin de mon reportage sur un terrain plus positif en mettant en avant ce qu'il est possible de faire pour diminuer le risque de déclencher des feux de forêts.
Le reste de la semaine se passe lentement. Très lentement... Chaque soir, il y a toujours un moment où je me mets à chercher voire à appeler William dans la maison. Lorsque je rentre du travail mercredi soir, je constate que ça y est, il est passé récupérer ses affaires. Comme c'est Will qui est venu vivre chez moi, je garde tous les meubles et l'électroménager qui étaient déjà présents avant son installation. En revanche, il a repris pas mal d'objets de décorations, ses bandes dessinées et ses romans graphiques et, bien sûr, tous ses vêtements. Il a laissé son trousseau de clé dans la boîte aux lettres et c'est tout.
Pas un mot. Rien.
Je crois que c'est le signal que j'attendais pour pouvoir commencer à en parler autour de moi. J'avertis donc Océane et Paul en premier. Puis j'appelle Noah avec qui je reste longuement au téléphone à parler de tout et de rien. Concernant Chloé, je me contente de la prévenir par SMS duquel s'ensuit plusieurs messages car, contrairement à certains, elle ne s'y attendait pas du tout. Je n'échappe pas au fameux "il faudrait que tu dises la vérité à Max sur ce qu'il s'est passé y a cinq ans".
Je garde Zoé ce week-end et je prends donc la décision d'en parler à Jade et Lucas de vive-voix lorsqu'ils viendront me déposer leur fille.
Je dois bien avouer que William me manque. Sa présence, ses petites attentions quotidiennes, nos conversations et même nos silences. Pour autant, je reste persuadée que j'ai pris la bonne décision même si elle peut me rendre triste par moment.
Le vendredi, je croise Maxence dans les couloirs du studio peu avant le début de la dernière émission de la semaine. Contrairement aux autres fois, je me dirige droit vers lui car je souhaite lui parler.
- Salut Maxence.
- Bonjour Calie, me répond-il d'une voix profonde.
Il me domine de toute sa hauteur et me fixe de ses yeux ensorcelants. J'essaie, autant que je le peux, de réprimer les frissons qui commencent à vouloir s'éparpiller sur chaque centimètre carré de ma peau. Je tente alors de regarder autre chose que ses prunelles turquoise qui me scrutent et me donnent l'impression de lire en moi comme dans un livre ouvert. Porter mon regard sur la bouche de Maxence ne m'aide absolument pas. La simple vue de ses lèvres a pour conséquence directe d'augmenter sensiblement mon rythme cardiaque.
Je me trouve tellement niaise et pitoyable de réagir ainsi après tout ce temps. Ça me donne l'impression d'être une camée en manque à qui ont proposerait un choix infini parmi toutes les drogues imaginables.
Ma seule option est donc de regarder partout autour de nous excepté Maxence. C'est donc avec un regard extrêmement fuyant que je poursuis :
- Je voulais encore te féliciter pour ton restaurant. De ce que j'ai vu il tourne déjà bien.
- On a de la chance car oui pour un début on a pas mal de monde et le bouche à oreille fonctionne déjà.
- Je voulais te poser une question...
– Oui..., me dit-il d'un ton agacé.
Maxence est très tendu, la mâchoire serrée et il manifeste même des signes d'impatience. J'ai l'impression de le déranger et il a clairement du mal à le masquer.
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Le bal des papillons (Tome 2) Après les cendres... le réveil
Storie d'amoreIl y a cinq ans, Calie a dû prendre la décision la plus difficile de sa vie : mentir et rompre avec Maxence. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts et chacun semble mener la vie dont il rêvait. Du moins c'est ce qu'elle pense. Mais lorsque Maxence...