Le bal des papillons (Tome 2) Après les cendres... le réveil

23. Il faut que tu b...

Cameron attend ma réponse mais je constate que tout le monde également, à commencer par mes amis mais aussi toutes les personnes qui nous entourent.

Je me retiens de jeter un coup d'œil à Maxence qui, je le sens à la sensation de brûlure sur le côté gauche de mon visage, a les yeux fixés sur moi.

Mon plus gros problème c'est que je ne sais pas quoi répondre. Je suis totalement paralysée et même mon cerveau semble fonctionner au ralenti. Bon, il faut que je me ressaisisse.

Est-ce que je veux aller boire un verre avec Cameron : oui, c'était prévu de toute façon.

Est-ce que je voulais que ce soit sous les yeux d'autant de personnes et notamment de mes amis et en particulier de Maxence : absolument pas.

Est-ce que la présence de ce dernier me dérange encore plus que celle de tous les autres : bien évidemment ! Et c'est pour cette foutue raison que j'accepte.

Reprendre les droits sur mon cœur, ce n'est pas ce que j'ai souhaité tout à l'heure ?

Océane me donne un coup de coude tout sauf discret. Si je ne dis rien dans la seconde qui suit, c'est elle qui va se charger de répondre à ma place.

– Salut Cameron !, finis-je par dire. Avec plaisir !

Je me lève donc et m'apprête à le suivre. Ma meilleure amie m'interpelle dicrètement et je lis sur ses lèvres "rappelle toi, il faut que tu baises". Oh mon Dieu heureusement qu'elle s'est bien gardé de prononcer cette phrase à voix haute. Cependant, pas sûre qu'elle soit passée totalement inaperçu si je tiens compte du rire que Jade tente de masquer. J'espère que personne d'autre n'a pu capter le message que vient de me passer ma meilleure amie.

Quelques secondes d'inattention le temps de récupérer mon sac, il ne m'aura fallu que ces quelques secondes pour que mon cœur se mette à nouveau à contrôler mon cerveau : mes yeux partent à la recherche de ceux de Maxence qui, comme je l'avais ressenti, a bel et bien les siens fixés sur moi. Sa mâchoire crispée, ses traits tendus et son... regard me font comprendre qu'il n'apprécie pas du tout le moment.

Est-ce qu'il vient de faire un imperceptible mouvement de tête pour m'inciter à ne pas suivre Cameron ? Je n'en suis pas certaine. Par contre, la colère, la jalousie et même la peine sont très clairement affichées sur son si beau visage. S'il croit que je vais refuser pour ses beaux, si beaux, yeux...

Va te faire foutre Maxence Chaillan !

Quelques minutes plus tard, je suis donc attablée dans une petite alcôve à l'abri de la plupart des regards en face de Cameron Landry. Et nous discutons, nous discutons, nous discutons. Sans interruption, sans aucun moment gênant. En plus d'être un bel homme avec un sourire à tomber, une peau sombre magnifique et un regard profond et captivant, je découvre un homme drôle, à l'écoute, avec de la conversation et une décontraction qui lui sied si bien.

Il m'apprend qu'il est actuellement en tournage dans le coin pour une scène d'action de la deuxième saison de la série à succès dans laquelle il joue. Il est venu ici ce soir avec un partie de l'équipe de tournage pour se détendre un peu.

Il m'avoue aussi qu'il a reçu des offres plus que tentantes venant de grosses productions américaines. J'en apprends beaucoup sur lui mais il s'intéresse également à mon travail et à moi, tout simplement moi. Je suis d'ailleurs touchée et étonnée d'apprendre qu'il suit, en direct lorsqu'il est disponible ou alors en replay, toutes mes reportages du lundi. Il me confie également que, même s'il avait déjà une certaine fibre en lui, chacune de mes chroniques le fait avancer un peu plus dans sa réflexion et ses actions en faveur de l'écologie et du bien-être animal.