Chapitre 32

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Le reste de la soirée se passe sans encombre et j'en suis presque étonnée. Lilith me dévisage ouvertement sans venir me parler à nouveau. Elle n'adresse pas non plus la parole à Samaël. Je reste la plupart du temps avec Alrune. Quand je suis revenue, elle a directement compris qu'il s'était passé quelque chose, apparemment j'avais les joues roses et les lèvres gonflées, je ne l'ai pas contredit. J'ai finalement décidé de quitter la fête, qui commençait à prendre une ambiance plus intimiste et plus alcoolisée. Je n'ai pas ressenti le besoin de suivre les démons dans leurs débauches. Samaël quant à lui est resté sous la demande de Belzébuth. J'ai cru percevoir une légère déception quand je lui ai annoncé mon départ, ses yeux ont parcouru mon corps avant de m'embrasser sur la joue.

Je m'endors rapidement en repensant à la soirée. Elle n'était pas si catastrophique que ceux à quoi je m'attendais. Je repense au baiser et me demande ce qu'il signifie et s'il change notre dynamique. En réfléchissant, Sam ne me dégoûte plus autant que quand je suis arrivée... Même plus du tout. Je ne comprends pas comment ce changement s'est opéré. Pourquoi m'a-t-il embrassé ? Je pensais que Lilith lui plaisait encore... C'est même sûr. Je ne sais pas à quoi m'attendre.



Depuis mon réveil j'anticipe de voir Sam. Je ne sais pas s'il m'a embrassé pour s'amuser ou pour extérioriser la pression qu'il avait ressentie avec Lilith. Dans tous les cas, je sais que ça ne doit aucunement changer mes plans. J'ai mangé avec une boule au ventre et je ne sais pas si je veux repousser la confrontation ou aller le voir directement pour que ce soit fait...

Je me dirige vers le balcon en me demandant quelle est la meilleure tactique. J'ai peur qu'il dorme encore donc aller dans sa chambre serait peut-être une mauvaise idée. Je n'ai pas à réfléchir beaucoup plus longtemps, il est sur le balcon, une tasse fumante à la main. Il regarde l'étendue de sable. Il me tourne le dos, il est torse nu et je détaille son dos musculeux. Il a deux cicatrices qui forment un V qui débute juste en dessous de ces omoplates. J'hésite entre repartir lentement dans la chambre sans un bruit ou lui parler. Il me devance :

— Tu veux du café ?

Il se tourne vers moi et s'installe dans une position nonchalante contre le muret du balcon. Il me tend sa tasse, je m'approche et prends une gorgée du breuvage amer. Il continue :

— Tu n'étais pas dans mon lit quand je suis rentré hier.

— J'aurais dû m'y trouver ?

Il hausse les épaules en me lançant un sourire en coin et un regard aguicheur. Je bois une nouvelle gorgée de café, mais il ne répond pas. Je demande :

— Tu aurais voulu que je m'y trouve ?

— Indéniablement.

Cette fois, il sourit franchement et je hausse un sourcil. Je ne sais pas pourquoi je me sens timide d'un coup. Je peux tuer sans scrupule, mais parler de ce genre de chose me terrifie. Il récupère la tasse dans mes mains et la finit d'une traite.

— Ok, aujourd'hui je ne travaille pas. Je t'emmène visiter les enfers.

— J'ai déjà visité les enfers.

— Tu as visité Shéoul. Là, ce sera différent, je t'assure. Va te préparer.

Il me sourit avant d'aller dans sa chambre sans rien ajouter. Je le suis, intriguée. Il ouvre une commode, sort des vêtements et jette une serviette sur son épaule avant de se retourner et de me surprendre en train de l'observer.

— Tu comptes te laver avec moi ? Ça ne me dérange pas.

Il plaque un petit air pervers sur son visage. J'ai un peu de mal à suivre le changement de relation qui s'est opéré entre nous. Je suis bouche bée, mais je retrouve l'usage de la parole.

Fall outOù les histoires vivent. Découvrez maintenant