Evolution

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Janvier et février sont passés à une vitesse.

Je m'occupe de la misstinguette, maman à la maison quelle joie.. Tout est prétexte à accaparer l'attention, une danse sur Mickael Jackson, une lecture de petit ours brun, une pièce de théâtre, une cabane à visiter, un repas au restaurant avec les doudous.

Mamaaaan, maaaaaman, tu me regardes hein.?! Maman tu as vu ? Regarde..? Maman.. Quoiiii (agacé) Je t'aime.. Et pouf que dire... A part moi aussi je t'aime ma princesse.

Simon toujours à fond dans son travail, il semble avoir trouver sa place.

Il est moins souvent à la maison, et pour souffler souvent à la pêche. On se voit moins, on fait moins de choses et si il a quelques jours de libre il repart en Bretagne.

Clairement ça me gonfle, je finis par faire tout le reste de la grossesse un peu de mon côté, sa mère l'engueule quand il refuse de venir ou de m'accompagner pour une écho. Je me sens un peu seule pour le coup.. Je fais de mon mieux.

Pour avoir des souvenirs, j'installe l'appareil photo sur le bureau avec un retardateur, j'appuie sur le bouton et cours comme mon corps le permet, me mettre face à l'objectif près du lit bébé pour une photo de moi enceinte. Je n'en ai aucune pour l'instant.

Autant la première grossesse, j'ai eu peu de temps et ce peu je l'ai caché, Simon était investi.. On a un paquet de cliché de la première grossesse. Là c'est quelque peu différent. Ça me peine. Mais la vie doit suivre son court, mais ça doit changer.

On a rien sans rien. Aujourd'hui Simon monte pour le travail à Monaco, on (je) choisit de l'accompagner.

Je profite qu'Annaëlle dorme pour essayer de crever l'abcès.. Visiblement le boulot lui prend du temps et la tête, il se met une pression folle, pour qu'on ait ce qu'il faut pour quatre, et réussir comme commercial, car ce n'est pas sa branche. Je n'ai donc pas à avoir peur. Il me glisse au passage que ça la rassure de savoir que je reste à la maison, j'ai moins de risque de rencontrer quelqu'un.
Je ne sais pas d'où il sort cette idée. Je n'ai d'yeux que pour lui,depuis que l'on s'est croisé là première fois quand j'avais treize ans. Rien a changé. Je mange, je dors, je respire et je vis Simon.
Le fait d'être avec des hommes dans le travail a peut être contribué à le mettre en insécurité.

Puis faut dire que depuis que je suis engagée, je me suis émancipée et devenue plus indépendante, ça n'aide pas forcément.

J'espère qu'il a conscience que je ne peux pas lui être infidèle. Je suis tellement fière de notre relation, et de ce que nous sommes.

C'est joli Monaco mais extrêmement cher.. Le café coûte la peau des fesses, la poupée souvenir que je voulais offrir à Annie coûte un bras (quarante cinq euros..) Alors qu'à hyères on peut avoir la même deux fois moins cher.

Des bateaux immenses partout, on en a profité pour faire un saut dans un parc de jeux pour enfants. Des activités low cost mais efficaces. On repartira avec une carte postale en souvenir.

Le bidon pousse bien, ça bouge dans tous les sens, c'est une bonne chose.

Je profite du beau temps pour faire des balades sur la presqu'île et prendre un bain de soleil au port du Niel. Oui oui ! On est en mars mais la météo est clémente j'en profite. Les locaux se sont habitués à ma routine, bain de soleil et bain, dans l'eau bleu azur. Au début, il me prenait pour une folle.. Puis un ancien est venu me voir pour me demander d'où j'étais originaire..

La Bretagne Monsieur.. Un mot magique pour rapprocher les gens. Depuis on se salue.

L'accouchement est prévu début mai. J'ai pris quelques kilos. De face on ne voit pas que je suis enceinte mais de profil, c'est débordant d'amour. Je mets une ceinture pour soulager un peu les tensions et le dos.

Ça ne soulage pas les envies de pipi, plus on avance près du terme plus la capacité de ma vessie est réduite.

Il est trois heures trente, du matin, je viens de perdre les eaux.. Impressionnant d'ailleurs. Je réveille Simon, il met deux secondes à passer du lit et en boxer à habillé dans l'entrée le sac de bébé deux, et Annaëlle sous le bras pour finir sa nuit chez la voisine. Un mois d'avance pour bébé.

Le temps d'arriver à la voiture je perds encore les eaux, Sim a fait un aller retour pour prendre toutes les serviettes et les mettre sous mes fesses.. On sait jamais..

Vingt minutes de route pour arriver à l'hôpital.

Facile dix de plus, pour trouver le service matérnite. C'est deux sages-femmes (hommes) qui m'accueillent. Salle d'oscultation, verdict poche rompue (c'était assez facile à deviner) dilatation à quatre.

Ils posent le monitoring, les électrodes et repartent tranquillement.On reste seul.

Avec Simon, c'est l'effervescence... On est heureux, on rit beaucoup.. Ce qui déclenche plus de contractions. Pas le choix de rappeler les sages femmes, le premier se veut rassurant et veut absolument me poser une péridurale...

"Vous étiez à quatre il y a trente minutes, c'est assez long, je vais vous installer une perfusion. "

"Honnêtement, je me connais, c'est maintenant, je vous invite à vérifier MAINTENANT !!"

(visage blême) "Merde en effet, vous êtes à dilatation complète, Arthur prépare le protocole, donne moi des gants"

"non en fait Arthur revient la tête est là"

Pas le temps de se mettre en tenue, ni de changer de salle pour celle d'accouchement, que bébé sort le bout de son nez avec une belle chevelure bien châtain, plutôt épaisse juste sur le haut de la tête (un peu comme les officiers militaires)

Encore un accouchement express et sans péri. Même gabarit trois kilos et quarante huit centimètres..

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