Survivre

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Je ne veux qu'une chose c'est partir, loin.. ne plus être ici.

Je tente de sortir par la baie vitrée il l'a fermé aussi à clé, je suis coincée..

Je n'ai plus de logique. Je monte à l'étage, et la solution la plus rapide pour moi de sortir c'est de sauter par la fenêtre du premier ou par le velux.

Il rigole.. se moque de moi, et me suis de près. Il tente de me maitriser. Je me débats.

Je me dérobe de sa prise, je descend les escaliers quatre à quatre, j'empoigne mon sac à main, mes clés, la clé de la baie vitré est toujours dessus, je la déverrouille.

Mon coeur bat à la chamade, mon cerveau ne fait plus de lien entre ce qui est bien ou pas, je suis obnubilée par ma fuite, et ma survie.

Il m'a rattrapé, me pousse sur le canapé, mes affaires tombent.

« Laisse moi tranquille, lâche moi. On ne doit plus se voir, c'est finit. Laisse moi partir! »

Je résiste, j'ai perdu la notion du temps, tout se passe si vite et en même temps c'est si long, interminable.

Il se met à califourchon sur moi, et me maintien les poignets.

Il lit la peur dans mes yeux et l'affront. Il sait qu'il n'a plus l'emprise qu'il avait sur moi..

Il lâche sa prise, puis recule.

« Tu as tout gâché Alice, comme à ton habitude ».

Je profite de ce laps de temps pour ramasser mes affaires en gardant un contact visuel sur lui.

J'ouvre la porte de la baie vitré, et je pars en courant, je traverse le jardin.

J'appuie sur les clés de voiture pour rentrer dedans. Je m'installe.

C'est finit. Je suis dans un trou noir, je n'ai plus de cerveau.

Je veux juste m'endormir et plus y penser. Oublier et oublier ce que j'ai subit depuis deux ans.

Je démarre, je vais à la pharmacie et je prend une boite de Doliprane. Mon mal de tête me lance de trop. Je n'arrive plus à distinguer Si c'est mon coeur, mon corps ou ma tête qui souffre. C'est un tunnel.

Mon cerveau veut juste dormir deux jours, ou trois. Je n'arrive pas à pleurer, je n'ai plus de larme. Je veux juste me laver, ne plus sentir son odeur sur moi. Prendre un doliprane et dormir.

Il est déjà dix-huit heures, finalement je suis restée longtemps chez lui.

J'envoie un SMS à Lucie pour annuler nos retrouvailles.

Je me douche, je me rhabille.

Je ère dans la maison, finalement je ramène la bouteille de vin, et je m'installe sur le canapé, dans le noir.

J'ai toujours mal à la tête, mon corps est douleur. Je me prends un comprimé, puis la boite car l'effet n'est pas immédiat. Puis une autre boite.

J'ai bu un peu de vin blanc, pour faire passer les cachets.

Je me sens me décontractée, et euphorique, je me détend.

Je lui renvois un dernier message.

« La plus grosse erreur de ma vie a été de te rencontrer »

Lucie n'a pas reçu mon message et passe comme prévu, je ne répond pas je me suis endormie dans le canapé.

Elle rentre dans la maison, et garde son sang froid.

Elle appelle les pompiers.

Avec douceur, elle me garde éveillée. Mes réponses incohérentes la font rire.

Mais elle a compris l'essentiel. Séquestration, emprise, mal-être, fatigue.

Je pars dans le cosmos par épisode.

Quand les pompiers arrivent, ils me reconnaissent.

« Putain Al' qu'est ce que tu as fait? »

« Il s'est passé quoi? »

Lucie « C'est moi qui vous ai appelé, elle a pris ces cachets là et visiblement a descendu la bouteille sans moi » clin d'œil et rire de connivence.

Elle leur explique la situation.

Ils sont atterrés par ce qu'ils entendent.

Jérémy arrive, il rentre comme si il était encore chez lui.

Lucie tente de le faire sortir.

Mais il insiste pour rentrer dans le salon.

« Je la connais bien, je suis avec elle. Elle fait encore des siennes.. »

Le chef d'équipe, le prend par le col et le fait sortir.

« Ne remets plus jamais, JAMAIS les pieds ici. Quatorze ans que je la côtoyé, c'est une bonne personne. Tu l'as détruit, reviens et je m'occupe de toi personnellement. Maintenant laisse la tranquille! »

Il me transporte dans le VSAV (véhicule de secours à victime) pour l'hôpital.

J'ai le droit à un lavage d'estomac..

Le soutien de mes anciens collègues, mais le jugement et les commentaires déplacés des infirmières.

Avec elles, je me suis sentie minable.

Une fois le lavage d'estomac fait, et les esprit retrouvés; je suis transférée dans le service de réanimation, car j'ai abimé mon foie.

J'ai vu passer psychologue et infirmières, beaucoup plus de compréhension, d'écoute et de compassions qu'aux services des urgences..

J'ai été mis en contact avec un service spécialisée sur les violences verbales.

Lucie vient me voir tous les jours, Simon a pris le relai pour les filles et l'organisation. Mes parents ne m'appellent pas. Adèle m'appelle tous les deux jours pour connaitre l'évolution.

Dans la chambre dans laquelle je suis, c'est comme un bocal avec des rideaux. Et une chaise pour faire ses besoins.

Je n'ai pas le droit de faire d'effort au risque que mon foie éclate.

Deux jours après mon arrivée, le médecin de la réanimation vient me voir, et Lucie est là.

« Mesdames, Bonjour! Vous vous sentez bien? vous savez que vous êtes un cas d'école pour nous? Vous devriez être entre quatre planches. Mais vous êtes consciente et en « presque » pleine forme. Votre côté sportive et tenante vous sauve la vie... »

Pas fière, je baisse la tête..

Je m'en veux pour les filles, car elles ne méritent pause maman défaillante. Je vais me battre pour elles et continuer à vivre et à vivre bien.

J'ai de la chance, Lucie (ma bonne étoile) me soutient, mon ex-belle famille aussi et les filles (même si elles ne savent pas tout) sont derrières moi.

Rien ne nous arrêtera.

Après une semaine d'hospitalisation, je vais pouvoir sortir et retrouver mon home sweet home. Et surtout les filles.

Les voisins viennent me chercher.

Au risque de me répéter, la vie est une chance et j'ai de la chance.

En sortant d'ici, je continue la thérapie pour m'en sortir.

Je suis libre et libérée de lui.

Plus qu'à écrire ma nouvelle histoire.

Les DécisionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant