On est sur la route du retour, je suis presque soulagée de rentrer. La route se fait bien, sans anicroche. Pas de discussion donc pas de risque de s'engueuler.
Je récupère les filles demain, elles ont passé la première partie des vacances chez papa, et quelques jours, chez mon ex-belle-famille. Pour que je puisse passer quelques jours de vacances... La gueule des vacances !!
Chacun range ses affaires, je lance des lessives, on retrouve nos marques.
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Aujourd'hui, je me suis levée avec les yeux bouffit et humides, je pleure sans raison aucune.
Il a reprit le travail, ce qui m'évite de le croiser et avec ma tête pour sûr j'aurai eu des réflexions.
Je suis épuisée. Mais j'ai hâte de retrouver mes princesses. Elles m'ont manqué.
Au programme des derniers jours de vacances, que des bons moments. On va dans des parcs de jeu couvert, on se fait des cinés, des balades, de longs câlins et je les écoute vivre, faut malheureusement mettre le nez dans les devoirs. Ces petits moments qui comme ça sont le quotidien, mais ça me reconnecte à la vie.
Je pleure toujours autant, la nuit, au réveil, la matin en journée, le soir. Pour rien, je suis en larmes et je n'arrive pas à les contrôler.
Bien évidemment pour lui, j'exagère tout, et j'en fais des tonnes, pour amener à moi de l'attention..
« Faut grandir ma pauvre fille, toujours à pleurnicher »
« Tu es folle, je sais pas ce que je fous encore avec toi »
« Tu me fais pitié »
Ça ne va tellement pas, que j'ai pris rendez-vous avec mon médecin.
« Vous faites une dépression , je vus mets sous antidépresseur »
Le couperet est tombé...
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Je fais ma reprise ce lundi, je vais enfin pouvoir retrouver un quotidien et mon collègue de bureau (mon homonyme).
Il m'accueille avec un café, et quelques viennoiseries. Il veut prendre le temps qu'on se raconte nos vacances.. Il est fan de voiture, il les retape, m'importe quel modèle ou marque n'a de tabou pour lui. Un passionné. Il a trouvé une jolie citadine décapotable pour sa femme. Il me fait défiler les photos de la voiture, l'escapade en amoureux qu'ils se sont octroyés vers Tours. Et c'est à mon tour.
Il voit bien que ça ne va pas.. Je me lance, je ne sais pas par quel bout dans le récit de ce voyage.
C'est la première personne à qui je dit tou, et sans rien caché.
Ses yeux s'agrandissent, rond comme des billes, il me dévisage. Mais me laisse raconter. Me tends le paquet de mouchoir (si déjà sans rien je pleure, alors en racontant!! Les chutes du Niagara). Il ne me juge pas. Il comprend que c'est seulement la partie émergée de l'iceberg.
Durant la journée, j'échange quelques mails avec Jérémy. Et comme un enfant qui a fait des bêtises, je rentre chez moi, la boule au ventre.
Heureusement que les filles sont géniales. Les voir bien me rassure. Je leur cache mon mal-être.
Il est dur avec elles par moment, surtout Annaëlle. Parce que c'est la plus grande et la moins malléable. Victoria est plus jeune, et il apprécie plus sa compagnie. Il n'hésite pas nous le dire. Je ne tolère cependant pas qu'il les fassent se sentir inférieur, et sur MES filles, leur éducation, PERSONNE n'aura le droit de mon vivant de les blesser.
Ce matin, Eric me prévient qu'il m'a prévu un repas « entre fille » avec sa femme. Ils ont tout organisé, elle a pris des sandwichs et vient me chercher...
En réalité, dans la voiture qui devait nous mener au parc, elle me dit qu'elle souhaite m'accompagner, si je le souhaite, au commissariat. Il faudrait poser une main courante..
Dans le hall de l'hôtel de Police, je me sens perdue, je me suis pas bien, mais je suis accompagnée. Je vais donc peut être faire ma première main courante.
L'Officier de police Judiciaire qui m'accueille est une femme. Elle m'écoute, et me laisse parler.
Elle m'explique mes droits, ce qu'est une main courante, et son but.
Elle me tend également des cartes de visite de psychologues pour violences (physique et psychologique) faites sur les femmes.
Pour L'OPJ, je suis en effet, sous emprise, et que c'est surement un pervers narcissique.
(Je vais regarder ce que ça signifie tout à l'heure, deux fois que ce mot sort).
Avant de prendre ma déposition, je lui montre les derniers SMS et la lettre manuscrite que j'ai encore dans mon sac.
Depuis le début de la séance, Isa me tient la main et je la voit discrètement s'essuyer les yeux.
Je signe le document, je retourne au boulot et je les remercie, tout en ayant peur des retombées. On ne sait jamais ..
J'ai enfin l'impression de ne pas être folle.
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Les Décisions
OverigFaire des choix, avancer dans la vie. Que l'on ait Dix-sept ans ou trente-six... Rien n'est jamais facile.. On doute, on essaie, on se trompe et on se relève. Alice a eu une éducation stricte et difficile. Elle prend LA décision qui va changer sa...