Prologue

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Tu penses me connaître mais en réalité tu ne sais rien de moi.

Tu me crois : joyeux, sensible, généreux... Je ne suis rien de tout cela. La seule chose vraie est que je suis capable de tout pour protéger ceux que j'aime. En réalité le mot « ceux » n'existe pas. Tu es la seule personne pour qui je pourrais arracher ma peau, mes tripes.

Ce que tu ne sais pas c'est que je t'aime au point de tuer ou de me tuer pour t'offrir le monde à tes pieds.

La moindre souffrance que tu exprimes me rend imperceptiblement fou. Oui la folie me gagne dès que je te sens morose, nostalgique, déçue ou triste... même lorsque je sens de la douleur t'assaillir. Je viderai les tripes de celui qui te fait mal, ce n'est pas une image mais bien la réalité. J'ai besoin que la personne qui s'en prendrait à toi souffre, pouvoir le torturer jusqu'à son ultime souffle.

La manière dont je t'aime est dangereuse. Je refuse que tu aimes un monstre tel que moi. Mon amour n'est pas voué à être partagé, bien au contraire, tu ne pourras jamais me rendre la folie dont je suis atteint depuis que je te connais.

Je m'évertue à te cacher le monstre que je suis pour rester à tes côtés. De là je peux mieux te protéger. Tu m'as offert ton amitié et cette place de meilleur ami que j'ai accepté avec un plaisir que tu ne saurais imaginer.

Bien entendu tu peuples mes fantasmes les plus cruels, ceux d'une jouissance que nous ne vivrons jamais pour ta propre sécurité. La violence, mes vices, mes ténèbres ne doivent salir ta perfection. Tu es mon yin, sauf que tu ne sais pas que je suis ton yang. Tu appartiens autant au paradis que j'appartiens à l'enfer. Deux êtres voués à ne jamais vivre quoi que ce soit de réel ensemble. Sinon je détruirai tout ce qui a autour de toi, je t'enfermerais loin de tout pour te garder à mes côtés sans que personne ne puisse t'atteindre, or j'ai pleinement conscience que c'est une folie que je me refuse à t'imposer.

Je suis malade de t'aimer ainsi, mais c'est ainsi depuis que j'ai posé les yeux sur toi. Tu m'as fasciné dès que ton regard bleu ciel a percuté le mien. Nous n'étions que des enfants et pourtant j'ai su que tu étais ma drogue, celle pour qui je donnerai tout au point d'en oublier de vivre par moi même.

Voilà quel détraqué je suis. Un homme maudit par l'amour de sa vie, car depuis que mon coeur s'est réveillé pour toi, la folie m'a littéralement englouti.

Mon amour est malsain j'ai la présence d'esprit de m'en rendre compte pour continuer à te protéger. Je fais le vide autour de toi, sans m'oublier le plus monstrueux de tous c'est moi et je le sais.

Ma violence et ma cruauté n'ont fait que se déployer. J'ai pourtant essayé de tout canaliser mais ça n'a jamais fonctionné. J'ai compris l'horreur de qui j'étais lorsque j'ai commis mon premier pécher mortel, si tu savais à quel point j'y ai pris plaisir.

J'ai bandé en cognant le premier qui t'avait blessée. Lorsque je l'ai vu, tel un simple insecte que je pouvais écraser, j'en ai joui. J'ai d'abord été étonné, je suis parti en courant envahi par un drôle de sentiment que je pensais être de la honte. J'avais l'intention de comprendre pourquoi battre quelqu'un presque à mort me donnait autant de plaisir. Je n'ai jamais trouvé la réponse, simplement je devais recommencer encore et encore jusqu'au jour où l'un de ceux que je frappais m'a fait basculer.

J'ai vu son regard s'éteindre, ce qui m'a rendu joyeux, euphorique. J'étais plus épanoui que jamais. J'ai aimé, bien plus que de raison.

Cette excitation, cette adrénaline, ce sentiment de pouvoir et de supériorité, mon dieu que c'était bon, bien meilleur que de la drogue, bien meilleur que du sexe...

Rien n'est comparable à ce que j'ai ressenti à ce moment là. J'ai su qui j'étais sans aucun doute. Alors comment pourrai-je te salir, toi la fille parfaite.

Tu es mon ange, je suis le diable.

Jamais je ne t'ouvrirai la porte de l'enfer. Je refuse de te faire croire que tu peux me guérir parce que c'est la première chose que tu essaierais de comprendre chez moi.

Tu me demanderas ce que j'ai bien pu vivre pour devenir ainsi. Or il n'y a aucune réponse je suis né ainsi et suis incurable.

Je me suis donc donné pour mission de te protéger, je veux que ta vie ne soit que lumière et pour cette raison, tu as besoin de l'ombre du démon, je me cache sous une apparence qui te convient. Pour toi je suis prêt à tout.

Une seule chose t'est interdite, celle de m'aimer... Jamais !

Tu ne peux franchir cette limite invisible. De toute façon celui que tu penserais aimer n'existe pas. De même le meilleur ami que tu penses posséder n'existe pas. Je l'ai créé simplement pour toi, pour que ma place puisse m'aider à t'offrir la vie que tu mérites.

Tu ne peux imaginer tout ce que j'ai déjà réalisé pour toi. Jamais tu ne le découvriras !

Je connais tout de toi, tandis que toi tu sais uniquement ce que je veux te faire croire. Je t'ai plongée dans une illusion maîtrisée pour ne pas que tu souffres. Tu es une merveille.

Est-ce de l'amour ? De la folie ? Je n'en sais rien.

Simplement toute personne qui osera s'aventurer sur le chemin scabreux de te causer du mal se retrouvera face à moi le monstre qui erre à tes côtés depuis presque toujours.

Dans notre bande d'amis, tu es la seule. Les autres n'existent pas. Je ne leur fais rien car tu tiens à eux. Alors je te respecte. Tu me retiens encore sans le savoir, c'est le pouvoir que tu as sur mes pulsions assassines.

Mon âme diabolique t'appartient depuis toujours. C'est comme ça, j'étais né pour te servir et rien d'autre.

Alors imagine à quel point je suis sur le point de devenir complètement dingue lorsque tu refuses que je m'occupe d'eux.

Parce qu'implicitement quand tu demandes à mon alter ego de te faire confiance parce que tu « gères ».

J'abdique, mais jusqu'à quand ?

Me tiendras tu en laisse suffisamment longtemps pour qu'ils puissent s'enfuir le plus loin possible des ténèbres ?

Où vais-je exploser lorsque j'aurai estimé que « tu ne gères rien en réalité » ?

Ma rage n'a de cesse de grimper de jour en jour, je pourrai tuer quelqu'un en dormant tellement la haine m'habite.

Aujourd'hui j'ai décidé d'agir bébé, même si tu refuses, même si tu n'es pas comme moi.

Cela suffit ! Ta lumière s'éteint de jour en jour, ça m'est insupportable. Je vais agir pour te préserver comme je l'ai toujours fait même si mon alter ego a peur que tu le découvres. Je m'en moque complètement.

Je te trouverai le bonheur qu'il te faut avant que tu ne puisses me découvrir et alors je pourrai partir car je saurai que tu n'auras plus jamais besoin de moi.

Faux semblantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant