Faux semblants

Chapitre 36

Nicolas

Méline est sous le choc, je me dépêche d'arriver à la maison pour qu'elle puisse enfin se reposer. Cette nouvelle l'a complètement chamboulée, elle ne sera plus jamais la même après cette histoire j'en suis convaincu. Elle se remettait déjà de son agression, et Baptiste lui ajoute un coup supplémentaire. Ça me rend malade de savoir qu'il n'a pas réfléchi plus que ça, à ce que traverserait celle qu'il dit aimer.

Si je pouvais le tuer de mes propres mains. Je jure que je le ferai mais ça n'aiderait pas Méline qui a besoin de mon soutien, autant que j'ai besoin du sien pour ne pas sombrer dans cette affaire. Sans elle je me serai laisser engloutir par la colère.

Quand je lui ai demandé de me faire confiance tout à l'heure j'ai bien vu sa réaction. Le mot « confiance » l'a légèrement secouée. Je sais qu'elle a confiance en moi pourtant mais à l'avenir elle aura encore plus de mal à se faire des amis. J'ai déjà remarqué qu'elle avait tendance à s'isoler. Je le soutiendrai pour qu'elle continue sa thérapie.

Je me promets de l'aider autant que je le peux.

Ce qui m'inquiète malgré tout est de me demander si Baptiste tiendra sa promesse de ne jamais s'en prendre à Méline. Comment faire confiance à un psychopathe ?

Aimer n'est pas dans son ADN. Il a peut être cru un temps être « amoureux » de Méline, mais c'est un mensonge. Je ne peux pas avoir la garantie qu'un jour il ne change pas d'avis. Ce gars est dingue.

Nous avançons tellement lentement sur cette enquête que ça me frustre. Je sais qu'il y a d'autres victimes, beaucoup d'autres. Nous allons les retrouver mais ça nous prendra un temps fou. Pendant ce temps là Baptiste aura disparu des radars.

Enfin arrivé, Méline va pouvoir se reposer. Je gare la voiture dans le garage. Je réveille doucement ma petite rouquine. Elle émerge tout doucement. Ses yeux sont encore rougis par les pleurs de tout à l'heure. Je n'aime pas la voir ainsi.

Nous entrons tous les deux dans la maison. J'aime me dire que nous vivons ensemble, je souhaite que ça dure encore longtemps comme ça. En espérant que Méline soit sur la même longueur d'onde.

– Nicolas ?

– Mmmmm

– Je n'ai pas envie de dormir seule ce soir. Ça te dérange si...

Méline rougit légèrement, je craque une fois de plus pour elle.

– Non ça ne me dérange pas.

– Merci. Avec toutes ces histoires je ne me sens pas d'être toute seule.

– J'ai compris. Ne t'inquiète pas. Va prendre ta douche pendant que je te prépare un truc à manger.

– Je n'ai pas très faim.

– Je sais, sauf qu'il va falloir te forcer un petit peu. Tu as déjà perdu un peu de poids. Tu as besoin de carburant. Je te prépare une petite salade, c'est léger. Juste pour me faire plaisir.

Méline s'approche de moi, m'embrasse sur la joue pour me remercie. Mon dieu cette femme me rend dingue. J'en suis complètement amoureux.

– Tu sais que je pourrai m'y habituer.

Oui j'ose enfin aborder le sujet.

– De quoi ?

Je penche la tête vers la droite, je l'observe, je souris.

– À nous

Mon coeur s'emballe, j'ai peur d'être allé trop loin de ma confession, d'un autre côté je ne peux pas continuer à me retenir de ne pas lui dire qu'elle me rend dingue depuis la première fois où j'ai posé les yeux sur elle.

Elle me sourit :

– Moi aussi.

Je reste là face à elle les bras ballants, en me demandant si j'ai rêvé sa réponse. Pendant que je ne bouge plus. Elle s'en va dans la salle de bain.

Euh, elle m'a bien dit « moi aussi » ? Tout content je vais dans la cuisine nous préparer une salade vite fait, avec un petit sandwich. Méline n'a peut être pas faim, mais moi oui.

J'ouvre le frigo et je remarque que ma sœur est passait par là, elle nous a laissé plein de victuailles. J'adore ma sœur, elle est toujours là pour me sauver les fesses.

Je mets sur le plan de travail de quoi picorer, même si Méline n'a pas faim. Elle se laissera bien tenter par quelque chose.

***

Méline revient, vêtue d'un teeshirt extra large, un bas de survêtement gris tout troué. Ce style vestimentaire l'a rend encore plus adorable. Ses yeux sont rougis par les larmes qu'elle a dû continuer à verser sous la douche. Tout à coup, je la perçoit fragile, sans défense. Je n'aime pas la voir ainsi.