Chapitre 35

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Méline

Je suis sous le choc des révélations que vient de me faire Nicolas. Je ne sais plus quoi dire. Ma tête me lance avec une douleur lancinante, ma respiration s'est coupée lorsque j'ai entendu le prénom de Baptiste. J'ai les larmes aux yeux.

Mon meilleur ami est-il un meurtrier ?

Comment ai-je pu passer à côté ?

Oui je sais que Baptiste a un côté sombre mais de là à l'imaginer assassiner quelqu'un ça m'est impossible d'y croire.

– Tu mens. Pourquoi tu fais ça !

Je crie que Nicolas, je m'approche de lui violemment, je le tape au niveau du torse. Il ne bouge pas, il me laisse faire ma crise de nerfs en l'insultant, en lui envoyant tout mon désespoir.

Il reste là stoïque face à moi. Ça me rend complètement dingue. Je sais que c'est injuste, mais je n'arrive pas à me contrôler.

Quand il finit par me saisir les épaules et me secouer en me hurlant dessus :

– C'est bon maintenant, ça suffit. Je suis là pour toi. Arrête de faire la nana choquée ok ? Tu savais bien que quelque chose n'allait pas avec ton meilleur ami, puisque tu as fait exprès de ne pas tout nous dire à « nous » « les flics » comme tu le dis si bien. Je n'ai jamais rien dit mais là tu exagères. Je comprends que tu sois bouleversée et crois moi je lui en veux d'être parti en me laissant le rôle du porteur de mauvaises nouvelles. Ose me dire que tu n'avais aucun doute sur lui ? Ose ! Je t'écoute.

Je renifle, les larmes continuent à couler le long de mes joues. J'essaie de me calmer comme je le peux, puis j'aboie, forcément je n'allais pas m'expliquer calmement sinon ça n'est pas drôle. N'est-ce pas ? Oui la mauvaise foi toujours :

– Comment voulais tu que j'imagine Baptiste en tueur. Oui j'avoue je sentais qu'il ne me disais pas tout, que parfois il était un peu plus sombre mais de là à penser au fait que mon meilleur ami est un meurtrier. Non, désolé je n'y ai pas pensé.

Nicolas se pince le nez, il souffle d'exaspération. Je me rends compte qu'il a le mauvais rôle dans cette histoire. Sauf qu'avec lui je n'arrive pas à me contrôler c'est plus fort que moi.

– Pourtant Méline, tu savais qu'il y avait un lien entre Baptiste et les premiers disparus. Ne me dis pas que ça ne t'a jamais effleuré l'esprit, je ne te croirai pas.

Il m'agace, je suis entrain d'exploser. Je suis folle de rage parce qu'il a raison :

– Bon Dieu, comment voulais tu que....

Je m'arrête en plein milieu de ma phrase, j'essaie de reprendre mon souffle en connectant mon cerveau ainsi que mes émotions.

– J'ai soupçonné quelque chose mais... tu sais j'avais juste l'impression.... Que ... c'était simplement mon imagination. Mais de là à me dire que Baptiste serait capable du pire. Désolé mais non ! Même si....

Oui je sais bien que Baptiste me cachait sa véritable personnalité. J'ai refusé de penser au pire. Ou plutôt j'ai occulté la réalité pour éviter la vérité. Je voulais non pas le protéger lui, mais me protéger moi. Je réalise que j'ai passé tous mes doutes sous silence. C'est de ma faute, j'aurai du affronter la réalité en face plus tôt que de me mentir à moi même.

Je comprends mieux pourquoi il m'a repoussé.

Et heureusement d'ailleurs. Je pense que si nous avions été plus loin lui et moi j'aurai été encore plus anéantie. Être amoureuse d'un assassin, ça me rend malade. Déjà me dire que mon ami d'enfance le seul sur qui je me suis reposée durant toutes ces années me cachait le pire de lui.

Je réalise petit à petit ce que tout cette histoire implique. Je manque de m'écrouler au sol, un vertige est venu me saisir, heureusement Nicolas m'a rattrapé avant que je m'étale au sol.

– Ça va ?

– Non.

Je vais mal très mal, comment vais-je continuer à me regarder en face sachant que mon meilleur ami a tué des gens ?

Nicolas m'enlace délicatement pour me rassurer. Je me love contre lui.

– À quoi penses tu ?

Je sens l'inquiétude dans la voix de celui qui a toujours été honnête et franc avec moi. Je bafouille, j'ai du mal à m'exprimer :

– À.... Cause... de moi. Il a tué ces personnes par ma faute.

Je fonds en larme.

– Calme toi. Ça n'est pas de ta faute, mais celle de Baptiste avec ou sans toi il aurait tué crois moi.

J'essaie d'entendre ce que Nicolas me dit :

– Tu penses qu'il a assassiné d'autres personnes ?

Je suis horrifiée en posant cette question. Je réalise maintenant l'ampleur de cette affaire. Je pourrai être considérée comme étant sa complice. Non ! Tout mais pas ça !

– Oui je pense qu'il a tué pas mal de monde. Mais Méline tu n'y es pour rien, c'est dans sa nature. Allez viens, rentrons à la maison.

– Est-ce à cause de lui que ces hommes me recherchent

– Oui, j'en suis persuadé. Je te promets de te protéger.

Nicolas embrasse mon front, ça me rassure instantanément. Je n'ai pas tout perdu dans l'histoire, j'ai pu rencontrer un homme génial. Sans lui je serai perdue.

Nicolas m'entraîne comme il le peut jusqu'à la voiture. Ça nous prend du temps, vu que je me suis barrée loin du salon de thé. Quelle conne ! Une fois dans la voiture. Je tremble comme une feuille, j'ai froid. Je suis en état de choc. Une fois de plus. Nicolas est toujours là quand je suis au plus mal.

– Ça va aller Méline dans quinze minutes environs nous serons rentrés. Par contre je vais devoir te poser quelques questions. Je ne vais pas te mentir je cherche à coincer Baptiste, pour ça j'aurai besoin de quelques informations de ta part.

Suis-je étonnée par sa demande ? Non ! Nicolas est un policier dans l'âme. Il veut protéger les gens du mieux qu'il le peut. Je ne peux pas lui en vouloir. Au moins avec lui je sais à quoi m'attendre. C'est reposant.

– Penses-tu que je suis sa complice ?

Il ne manquerait plus que ça.

– Non Méline je sais très bien que tu n'étais pas au courant. Mais sans le savoir tu sais certainement des choses. En attendant ne te prends pas trop la tête. Et s'il te plaît fais moi confiance. Je sais que ça va être difficile pour toi, mais j'ai besoin que tu crois en moi. Je ne te lâcherai pas, je te le promets.

– Nicolas je te fais entièrement confiance. Merci d'être toujours là pour moi. Désolée de m'en être pris à toi.

– Ça n'est rien Méline, j'aime savoir que tu peux être toi même sans filtre avec moi. Même si on se prend la tête ça me va. Ne t'inquiète pas, je suis un dur à cuire.

Baptiste est coupable de meurtres. J'ai encore du mal a l'imaginer pourtant au fond de moi je sais que c'est possible. C'est bien ça qui me fait peur. J'aurai fermé les yeux encore combien de temps comme ça. Aurait-il fini par me faire du mal ?

J'essaie de penser clairement mais j'ai du mal. Je nage en plein cauchemar. Tout ça n'est qu'un rêve je vais bientôt me réveiller et tout sera comme avant. Non ! Arrête de fuir, me répète ma conscience et elle a bien raison.

Au fond de moi, je me sens malgré tout trahie, j'ai la sensation que tout ceci n'est pas réel. Pourtant si, je suis bel et bien réveillée.

– J'ai envie de partir loin, de changer de boulot. J'ai la trouille en fait.

Nicolas pose sa main sur ma cuisse et me rassure comme il sait le faire :

– Ça va aller, pour le moment tu vies chez moi. Tu es encore en arrêt maladie quelques jours. De plus Baptiste ne te fera aucun mal. J'en suis certain.

Seul Nicolas a le pouvoir de me calmer.

Faux semblantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant