Chapitre 12

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Baptiste

Ce type pense réellement pouvoir m'acheter. Si je le laisse espérer que se passera t'il ? Vais-je prendre du plaisir à voir l'espoir briller dans ses prunelles pour ensuite lui faire comprendre que tout est fini pour lui et voir la terreur prendre le dessus.

J'adore ce sentiment de toute puissance. Dire qu'il y a peu de temps, c'est lui qui pensait avoir le dessus sur un gamin et maintenant il est face à plus fort que lui.

C'est plaisant, hâte de passer aux choses sérieuses. Ce mec me donne envie de vomir, je me demande si je vais réussir à jouir avec lui. Je ne suis pas aussi exalté qu'avant.

Je suis parcouru par une toute nouvelle sensation, je me reconnais à peine mais ça me plaît. J'ai l'impression d'être dans la maîtrise et non dans le plaisir sexuel, comme si mon crime m'apportait une information supplémentaire sur ma personnalité.

C'est un peu ce que j'ai ressenti avec le meurtre précédent, un changement. J'évolue dans la manière d'assassiner et d'aborder mes différentes victimes. Peut-être est-ce parce que je me détache de Méline, je deviens indépendant.

L'excitation sexuelle venait certainement du fait que je vengeais Méline, pendant ces moments, je bandais pour elle et non pour ma proie, comme si par mes actes, je pouvais l'atteindre au plus profond de son âme.

Aujourd'hui je suis maître de mes mouvements et de mes choix. J'aime. C'est différent, moins enivrant mais tellement plus précis. Cette œuvre doit atteindre une forme de perfection. Ma nouvelle création m'interpelle en regardant attentivement l'homme en face de moi. Cet inconnu que j'ai choisi parce qu'il s'en prenait à un pauvre gamin, me donne envie de le blesser. il faut qu'il se sente impuissant face à plus fort que lui.

Qu'il intègre cette leçon avant de quitter ce monde ! Pour une fois je n'ai pas d'offrande pour Méline. J'agis pour moi, pour mon projet sans avoir recourd à ma muse.

Je respire enfin... enfin libre, une douce sensation de légèreté, comme si un équilibre venait de naître en moi. Je suis soulagé de ne plus impliquer Méline.

Elle m'en voudra de la quitter, mais elle devra m'oublier avant que je m'en prenne à elle. Je ne sais pas de quoi je suis capable, j'évolue tellement vite que je pourrais oublier ce qu'elle a représenté dans ma vie.

Je fredonne « 1, 2, 3, nous irons aux bois, 4, 5, 6, cueillir des cerises, 7, 8, 9 dans un panier neuf... » Pendant ce temps le type vocifère des grossièretés qui ne m'intéressent absolument pas. Il évacue sa peur, grand bien lui fasse.

Je commence par ôter mes chaussures. Je refuse de tuer habillé, je salirai mes vêtements, je déteste laisser les traces de mes méfaits. De nouveau, je retire mon ceinturon, mon jean et mon sweat-shirt. Le gars gesticule de plus en plus, il a peur d'être violé. Désolé mec ce n'est pas mon truc... J'ôte mon caleçon. Je bande une fois de plus, même si je suis maître de mes actes et non excité comme la dernière fois. J'aime les émotions différentes, moi qui ai du mal à ressentir les choses en temps normal. Là je découvre un florilège de ressentis. J'ai l'impression d'être vivant, tout simplement. Je me sens à ma place ici, nu face à ma victime terrorisée, qui comprend petit à petit qui je suis et ce qui l'attend.

C'est tellement puissant et revigorant, ce n'est que dans ces moments là que je m'estime pleinement libre d'être qui je suis, sans jugement,.

L'homme continue à beugler je ne sais quoi, remarque-il que je ne l'entends même pas. Je suis bien ancré dans ma transe.

Enfin je suis prêt. Je récupère mon poignard fraîchement aiguisé pour cette occasion.

Je commence tout doucement par lui saigner doucement la peau, j'aime voir les petits filets de sang s'écouler. La peau de ce mec est bien tendre. Ce spectacle me plaît. Même si mon excitation sexuelle n'est pas aussi puissante que face au bûcher.... mais ce n'est rien.

C'est la toute première fois que je suis aussi calme et autant à l'écoute de ce que j'inflige à ce type qui vocifère. J'observe la terreur qui l'anime dans ses yeux complètement exorbités. Je souris à cette image des plus plaisantes qui s'imprime sur mes rétines.

L'homme continue à se déchaîner, pour le moment il n'a pas mal, il est surtout agité par la peur de mourir dans d'atroces souffrances. Si j'étais normal j'essaierai peut être de le comprendre. Qui sait ? Mais j'aime trop ce que je vois. Il est ma toute nouvelle œuvre.

Je pense aux flics qui trouveront les morceaux de son corps éparpillés un peu partout comme pour Marcel. Je me demande combien de temps ils mettront cette fois pour retrouver cette enfoiré.

Est-ce que j'aurai déjà plié bagage ?

Tout en me questionnant je continue mon petit manège pendant plus de quatre heures, la douleur s'est intensifiée au fur et à mesure des entailles de plus en plus profondes.

Jusqu'au moment où j'ai estimé que le jeu n'était plus aussi drôle, je voulais en finir avec lui. Je dois avouer que sa résistance n'est pas mal, d'ailleurs je le félicite pour cela. Il est à bout, essoufflé, à moitié conscient, il se vide de son sang petit à petit.

Je réfléchis à admirant mon spectacle. Ai-je envie de l'égorger ? Où est-ce que j'attends qu'il se vide complètement.

Finalement j'opte pour la seconde solution. J'aurai dû apporter des rats avec moi, le spectacle aurait été plus impressionnant. Je le note pour une prochaine fois.

Je m'installe sur la chaise face à ma victime qui vacille de plus en plus. Je lui ai tailladé le poignet. Il n'est plus aussi vaillant que tout à l'heure. J'observe la lueur de son regard disparaître peu à peu.

La mort est en train de le cueillir. Quelle beauté, je bande de plus en plus. J'allume ma cigarette tout en me délectant des derniers instants de vie de cette homme. Je me branle face à mon œuvre.

Le sang a autant giclé dans cette pièce que ma jouissance,

C'est officiel, l'homme en face de moi n'est plus. Son cadavre est prêt à être découpé en petits morceaux. Ce travail me prend pas mal de temps, mais c'est un détail. Cette partie de travail est mon défouloir. J'imagine la tête des policiers face à mon nouveau cadeau.

« 1, 2, 3, nous irons aux bois, 4, 5, 6, cueillir des cerises, 7, 8, 9 dans un panier neuf... »

Faux semblantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant