Chapitre 2

7 2 0
                                    

Marcel...

Je suis arrivé au rendez-vous donné par l'autre abruti. Pour qui se prend ce connard ! La petite Méline, j'en fais ce que je veux. Ce n'est pas son ami de pacotille qui m'empêchera de formater cette gonzesse à ma convenance.

Ce gars : Baptiste, j'ai du mal à le cerner, quelque chose me dérange chez lui mais je ne saurai dire ce que c'est exactement.

Il cherchait la confrontation, comme si Méline, lui appartenait, comme s'il était amoureux d'elle et que personne n'avait le droit de s'en approcher. En même temps il paraît inoffensif. C'est très bizarre. De plus je suis doué pour analyser les gens. Mais ce type je ne sais pas, Il y a un truc.

J'ai compris que ça ne lui avait pas plu que je me retrouve devant leur lieu de rendez-vous. J'ai interrompu leur petit tête à tête, c'est évident et je m'en réjouis. Je pensais que Méline aurait le courage de le faire déguerpir mais non, elle n'a rien dit cette conne. Je ne comprends pas leur relation. C'est ambiguë d'après moi, je déteste. J'aime manipuler pour jouer avec les femmes, les contrôler, les ravager psychologiquement. J'aime avoir le dessus, faire mal et vider complètement la personne de toute forme de positivité. Et cette Méline a l'air trop propre sur elle, telle une sainte je déteste ce genre de fille, je n'ai qu'une envie, casser leur illusion d'une vie de conte de fée.

Je sors de mes pensées, je suis devant une sorte d'entrepôt en attendant cet abruti. Je suis certain qu'il s'est débiné. Comme si un mec comme lui serait capable de se battre. Ça me fait doucement rire. Sérieusement, j'en ai déjà vu des mecs qui n'ont que de la gueule et ce mec a une tête qui ne me revient pas, c'est juste une grande gueule.

Lorsque j'entends des bruits de pas qui se rapprochent. Je cherche des yeux mon adversaire mais il fait tellement sombre que je n'y vois pas grand chose. C'est vraiment un lieu pourri qui me donne la chaire de poule. J'entends alors quelqu'un chanter :

« Promenons-nous dans les bois

Pendant que le loup n'y est pas

Si le loup y était

Il nous mangerait »

Suivi de sifflement. Je ne sais pas pourquoi mais le timbre de voix me donne des frissons désagréables dans le dos. J'ai un mauvais pressentiment tout à coup. Je n'avais jamais ressenti ce malaise glacial, qui me tétanise. Lorsque la personne éclate d'un rire sadique qui me hérisse les poils. « Putain c'est quoi ce bordel, il essaie de me faire peur ou quoi ». Pourtant je sens comme une menace.

Les pas continuent à s'approcher de moi, j'entends un crissement désagréable en plus de cette chanson ridicule. C'est comme si quelqu'un faisait crisser un bout de métal contre les parpaings qui entourent l'usine. Je me sens hyper mal à l'aise. Je m'apprête à fuir. Parfois le repli peut être tout bonnement vital, je sais abandonner ma fierté quand il le faut.

En constatant ma peur, la personne qui continue à avancer éclate de rire mais cette fois-ci c'est pour se moquer de moi. Piquer au vif, je décide d'affronter la menace plutôt que de partir. J'ai toujours mal à voir qui est devant moi, même si je suppose que c'est cet enflure de Baptiste, mais ce mec n'a pas de couille pour essayer de faire peur ainsi.

Quand j'entends à nouveau cette comptine grotesque :

« Promenons-nous dans les bois

Pendant que le loup n'y est pas

Si le loup y était

Il nous mangerait »

Toujours avec des sifflements ensuite.

J'avance et j'aperçois enfin la silhouette de celui qui a souhaité cette confrontation mais quelque chose me perturbe « son regard », il est complètement différent à tel point que je me demande si ça n'est pas le jumeau de ce connard. Imagine, ils sont deux, quelle horreur sérieusement.

– Tu pensais que je ne viendrai pas ?

Dit ce tordu en se moquant de moi. Je lui retourne un simple rictus. Quelque chose ne va pas. Ce n'est pas le même gars qui se trouve en face de moi « Impossible ». Il continue à rire comme un cinglé. J'ai l'impression d'être dans un mauvais film. Le mec se la joue cauchemardesque ou quoi ?

– Qu'est-ce qu'il y a ? je te sens décontenancé mec ?

Je fronce le front, je tourne légèrement la tête sur le côté droit pour mieux le percevoir. J'essaie de comprendre son comportement, mais je n'arrive réellement pas à cerner cet enflure. Je pense qu'une légère provocation pourrait m'en dire plus :

Je lui sers mon plus grand sourire d'hypocrite, j'essaie d'y mettre un peu d'autorité et de menace dans la voix :

– Tu joues à quoi ? au gros dur ? Tu penses que ça va t'éviter de m'affronter ?

Il éclate encore plus de rire. Il me fixe d'un regard sans vie, je n'ai jamais vu qui que ce soit arborer une telle expression. J'ai cette sensation que ce mec ne ressent aucune émotion. Il n'est définitivement pas le Baptiste que j'ai eu en face de moi plus tôt dans la journée. Il semble comprendre que je réfléchis.

– J'ai hâte de t'affronter. Mais malheureusement pour toi tu ne t'en sortiras pas indemne.

Là c'est moi qui rigole. Il se prend pour qui ? J'avoue que là, il me fait légèrement flipper mais si je me concentre sur celui que j'ai rencontré au côté de Méline, je pense qu'il se la joue. C'est officiel pour moi, ce mec n'a rien dans le bide tout cela est de la comédie.

Il continue à me fixer, cela me dérange j'ai l'impression qu'il essaie de sonder mon âme. Je déteste cette sensation. Il continue sa petite provocation :

– Penses-tu que je joue la comédie ? Intéressant !

Puis il crache au sol. Ce gars est un cliché. Je lève les yeux au ciel pour lui signifier que j'ai compris son manège. Malgré son changement, je sais que ce n'est qu'un masque.

– Â ton avis, suis-je celui que tu as vu ce matin ou celui qui est en face de toi ?

Putain, mais il devine mes pensées ou quoi ? Non, ne sois pas con. Il continue son petit jeu de duperie. A moi de jouer cette fois-ci, nous verrons bien qui rira le dernier.

– Je sais que tu te la joues. Aujourd'hui j'ai vu ta véritable nature, tu ne fais que provoquer. Tu es aussi fragile que ton amie.

Il explose de rire. Il se bidonne carrément. Franchement je ne comprends pas ce qui le fait rire comme ça.

Il continue avec sa comptine qui commence à m'exaspérer.

« Promenons-nous dans les bois

Pendant que le loup n'y est pas

Si le loup y était

Il nous mangerait »

Au lieu de siffler cette fois-ci il s'approche de moi tel un prédateur qui fonce sur sa proie je ne comprends pas ce qui lui prend. J'essaie de reculer mais en une fraction de seconde, il s'est positionné derrière moi, en bloquant mes mouvements et en me mettant une lame sous la gorge. Je l'entends à mon oreille me souffler « Tic... Tac... Mauvaise réponse mon gars ».

Je tremble comme une feuille, je réalise qu'effectivement je me suis trompé, ce mec est une véritable menace. Mon pouls s'affole, j'essaie de bouger mais il m'a immobilisé sans que je puisse réagir. Pour la première fois de ma vie, j'ai peur. Sa voix presque d'outre-tombe me fait penser qu'il veut me blesser. Mon estomac se noue, ma respiration se bloque, j'ai mal à respirer.

– Nous allons nous amuser maintenant... Puis il fait mine de réfléchir. Enfin surtout moi.

Il me pousse d'une force incommensurable à l'intérieur du hangar. Je me sens basculer vers le sol, face contre terre. Je n'ai pas le temps de m'aider de mes mains. La chute est brutale mais je m'en remettrais. Sauf qu'il me donne un grand coup derrière la tête et je perds connaissance.

Faux semblantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant