Chapitre 16

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Baptiste

Je me suis éclaté à faire le montage de la vidéo, c'est réellement génial. Je suis méga fier de mon œuvre, bien entendu je ne montre ni mon visage ni aucun signe distinctif qui pourrait me trahir. Ma victime était juste parfaite.

Je me suis bien entendu pressé à la diffuser sur la dark, et ce fut un putain de succès. J'ai construit une vidéo avec des extraits bien explicites et l'argent a afflué à une vitesse record. J'ai reçu des tas de messages d'encouragement. C'est un succès monumental. J'adore mon nouveau Job. C'est parti pour cette nouvelle aventure.

Mon téléphone vibre une fois de plus, un message de Méline. Bon, maintenant je dois l'affronter. Elle n'arrête pas de me répéter qu'elle doit me parler en urgence. Pour une fois je décide de ne pas jouer au con avec elle.

« Ok, je suis dispo ce soir, tu veux que l'on se retrouve où exactement ? »

Elle ne tarde pas à répondre.

« Chez moi c'est mieux ».

Je veux clôturer notre histoire une bonne fois pour toute. Je lui dois bien. Surtout maintenant que je veux réaliser chacun de mes rêves artistiques morbides.

Je m'épanouis tellement que je ne peux rendre prisonnière mon amie de son amour à sens unique. Je ne suis pas dupe je connais ce dont elle veut me parler.

***

Cette fois nous y sommes, Méline est face à moi, nerveuse, alors que je suis calme, prêt à affronter ce moment qui va certainement nous dévaster tous les deux, enfin elle, bien plus que moi c'est évident.

– Tu voulais me parler ?

– Effectivement mais en ce moment tu es bien trop occupé pour m'accorder ton précieux temps.

Cela résonne comme un reproche. Méline n'ose pas me regarder dans les yeux, elle fait le tour du salon, elle agit toujours ainsi quand elle est nerveuse.

– Je te l'ai dit j'avais pas mal de boulot.

Elle sourit tristement, elle ne me croit pas.

– Oui, bien sûr. Si tu as quelqu'un dans ta vie tu es libre. Pas besoin de m'éviter. Je préfère que tu avoues les choses en face.

– Méline je n'ai rencontré personne. Je n'ai absolument pas le temps.

Je passe mon temps à chasser et à tuer.

– Mmmmm, je fais semblant de te croire alors. Pourquoi es-tu si froid avec moi ce soir ?

– Comment ça ?

– Je ne sais pas Baptiste, habituellement tu es beaucoup plus détendu en ma présence. Là j'ai l'impression de déranger. Je peux en connaître la raison ? Parce que je ne comprends pas.

– Il n'y a rien à comprendre. Je suis pas mal occupé. La fatigue que je ressens peut me donner une apparence un peu plus froide.

A cet instant, je suis pathétique de lui mentir ainsi. Mais comment lui expliquer.

– J'ai décidé de te parler que tu le veuilles ou non. Au moins ce sera une affaire conclue.

– Méline...

Je l'arrête, mais elle m'en empêche.

– Ça suffit maintenant, nous évitons tous les deux le sujet depuis longtemps. Tu ne me racontes jamais tout sur toi contrairement à moi mais ce n'est pas grave. Je n'ai jamais voulu te questionner pour en savoir plus, sauf qu'en ce moment tu prends une distance sans que je puisse le comprendre. Je souffre. Chaque jour je me demande ce que j'ai pu te dire ou faire pour que tu t'éloignes autant. En te posant directement la question tu me diras que tu vas bien, juste fatigué par TES nombreuses heures de travail. Or je sais pertinemment que c'est faux. Jusqu'ici je n'ai pas insisté en acceptant qui tu es sans jamais me plaindre. Mais là Baptiste c'est trop. Je n'arrive plus à simuler comme si de rien n'était. Je ne sais plus garder sous silence ce que je ressens. Je ne te réclame absolument rien mais j'ai ce besoin égoïste de te décrire ce que j'ai sur le coeur depuis toutes ces années. Je t'aime Baptiste, tu comptes pour moi plus qu'un simple ami. Je te soupçonne de l'avoir deviné depuis longtemps. Sauf que je veux que tu l'entendes.  tu réfléchis si tu nous laisses une chance d'être plus que ce que nous sommes. Tu tiens à moi  mais différemment et à ta façon tu m'aimes aussi. Je ne veux rien de plus Baptiste. Tu ne t'es jamais posé la question que si nous étions en couple, notre vie serait peut être mieux ? Moi en tout cas j'y réfléchis souvent. Nous nous entendons tellement bien. Je te comprends même si il y a des parts d'ombre dont tu me refuses l'accès. Je suis prête à ce que nous soyons plus. Voilà c'est avoué.

Je vois Méline au bord des larmes, elle m'a sorti tout son discours d'une traite, elle avait certainement peur que je lui coupe la parole ce que j'aurai préféré. Mais si je l'ai appelé c'est pour en finir.

– Baptiste ce qui me fait le plus souffrir aujourd'hui, c'est de constater que tu as l'air plus heureux et épanoui depuis que nous ne nous voyons plus. Alors que moi je n'en dors plus, j'ai perdu du poids, je traîne. Plus rien n'a de sens.

Je ne voulais pas qu'elle ressente tous ces sentiments, l'amour, l'attente, l'espoir, la tristesse... pas chez elle, pas de cette manière.

– Écoute Méline, toi et moi ce n'est pas possible, je ne suis un homme pour toi. Je ne suis que l'apparence de celui que tu dis aimer. Je ne t'aime pas de la façon dont tu l'espères, et je ne peux rien t'offrir dans la vie. Ce serait plus simple de nous éloigner l'un de l'autre pour que tu puisses rencontrer d'autres personnes et ensevelir les sentiments que tu crois avoir pour moi. Comme tu le dis tu ne sais pas tout de moi. Tu ne peux pas m'aimer, ce n'est pas plus compliqué que ça. Ne t'entête pas sur ce chemin qui ne sera jamais le nôtre. Oui je sais que tu as des sentiments pour moi depuis longtemps, mais je ne peux y répondre favorablement. S'il te plaît ne m'aime pas. C'est inconcevable.

Faux semblantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant