chapitre 32: Es-tu fou ?

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Parfois, ce sont les mots qui laissent les cicatrices les plus profondes, surtout lorsqu'ils sont prononcés par la personne que l'on aime. Ces mots peuvent briser le cœur et éteindre la lumière dans nos yeux, laissant une douleur silencieuse mais dévastatrice.

***
Malya

Aaron s'est éloigné de moi. C'était nécessaire... c'était la promesse que j'avais faite pour sa sécurité.

Alors pourquoi cela me fait-il si mal? Pourquoi ai-je l'impression qu'on m'a arraché le cœur, laissant un vide insupportable et une douleur éternelle?

Mon Dieu, Aaron Odson, même après toutes ses horreurs, mon cœur souffre encore en pensant à toi. Je me souviens des larmes qui ont coulé près de toi, de tes bras qui me réconfortaient, de tes mots qui me touchaient aussi bien pour me tuer que pour me soulager. Je n'arrive pas à me dire que tout cela n'existe plus.

Pourtant, ma raison est fière d'avoir fui, mais mon cœur, lui, hurle sa douleur, sans cesse.

Mon esprit est enfermé dans une cage, loin de tout, dans le noir, où la solitude seule l'étreint et la peur l'accompagne sans savoir où l'emmener. Une avalanche fonce sur moi sans jamais m'atteindre, laissant un vide de tristesse, un sentiment si lourd qu'on ne peut pas vraiment l'exprimer.

Je marche dans le couloir de la fin, là où la lumière se distingue au bout du tunnel, là où les cris deviennent des murmures et où les larmes disparaissent. Je ne sais pas où je vais, je ne fais qu'avancer dans un espace qui n'est pas mien.

Le froid me gèle jusqu'aux poumons, qui sont enflammés par ma tristesse. Je ressens le mal sans posséder la faculté de le toucher du bout de mes doigts bleutés.

Ma vision tremble tel un torrent qui percute les parois fragiles de mon épiderme. Mon corps lutte sans user de ses capacités comme s'il avait abandonné tout espoir de survivre

Le tunnel sans fin, où mes pieds me mènent, devient translucide. La lumière qui n'était qu'un point se transforme en feu brûlant créant une image chaotique de l'environnement.

Je ne recule pas, je force mes articulations à s'enclencher jusqu'à ce que je fende l'air, que mon souffle s'amenuise, que mon coeur se compresse, et que mes jambes s'écroulent de fatigues.

Les sons résonnent de manière inquiétante. Le silence est entrecoupé de bruits étranges et menaçants. Des gouttes d'eau tombent sporadiquement du plafond, résonnant comme des tambours lointains dans cette atmosphère étouffante.

Puis, soudainement, un sifflement aigu perce l'air, semblable à celui d'un serpent prêt à attaquer. Ce son glacial me fait frissonner, éveillant une terreur instinctive. Juste après, des clapotis se font entendre, comme si quelqu'un marchait lentement dans de l'eau stagnante. Chaque pas est lourd, résonnant dans l'obscurité, et l'eau semble visqueuse, ajoutant une dimension de malaise à cette scène déjà terrifiante.

-"Qui est là ?" murmuré-je, ma voix tremblante d'angoisse. Mon cœur bat la chamade, une sueur froide coule le long de mon dos.

Je tente de discerner quelque chose dans cette obscurité oppressante, mais mes yeux ne perçoivent que des ombres mouvantes et cette lumière aveuglante.

L'odeur nauséabonde s'intensifie, me retournant l'estomac à chaque respiration. Je sens la puanteur s'infiltrer dans mes poumons, s'accrocher à mes vêtements et à ma peau, me suivant partout où je vais. Elle s'insinue dans mon esprit, éveillant des peurs primordiales. Des créatures rampantes, des choses informes et visqueuses se cachent dans l'obscurité, attirées par cette odeur de mort.

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