Why You

Chapitre 5 : une couette comme carapace

Malya
Quelques semaines plutôt

On ne peut pas toujours tout planifier, même si j'aimerais que chaque instant de ma vie soit inscrit pour que  rien ne vienne bouleverser ma petite carapace.

Une carapace forgée avec soin, sans aucune fissure en apparence, recouverte de fond de teint pour camoufler les défauts.

Je songe à ma petite existence assise au bord de la cheminée où aucun feu ne brûle, dans cette immense salle lugubre qui nous sert de réfectoire.

L'orphelinat n'a rien de accueillant aussi bien dans l'apparence que dans sa manière de fonctionner.

Pourtant je ne pourrai échanger ma vie, c'est tous les travers de cette vie qui m'a aider à devenir le jeune femme que je suis.

Parfois je me surprends à penser que ma mère serait peut être fière de moi, qu'elle me câlinerait comme les mères parfaites qu'on voit à la télévision.

Je sais bien que ce n'est qu'une illusion, que les familles parfaites n'existent pas.

Pourtant la part de moi, l'enfant qui réside dans mon être, rêve en secret d'avoir une maman et un papa à qui elle pourrait en vouloir de l'avoir punit de téléphone, à qui elle pourrait se plaindre des professeurs ingrats de son école, à qui elle raconterait ses journées au milieu des autres enfants.

Sans être rappelée à la réalité à chaque instant, sans qu'elle ne soit surnommée l'«orpheline».

Ce surnom me poursuit, pire qu'un moustique qui souhaite te piquer.... Lui tu le tues et on est débarrassé.

Au contraire de ce surnom qui te ronge jusqu'à la moine, de marque au fer rouge.

On te le rappelle si souvent qu'il t'arrive de te présenter ainsi

"Salut je suis l'orpheline"

Je ne m'en rendais même plus compte. Je ne faisais guère attention aux autres.

Je souriais avec mon masque parfait.

Un masque gravait depuis l'enfance, si solide que je n'arrive plus à l'enlever si solide que seul mon esprit se rend compte de combien je souffre.

Rire de sois.

L'autorisation est devenue pour moi une arme d'attaque et de défense en grandissant.

J'ai appris à la magner pour contrer l'ennemi. Je préfère rire de mes malheurs me donnant ce mal moi même plutôt qu'entendre les autres me l'avouer.

Je connais la vérité, je connais cette tristesse qui ronge chaque partie de ta chaire.

Elle te dévore et te recrache pour venir se resservir plus tard, tel un en-cas 

Malya
Le présent

Je n'avais jamais réellement assisté à un repas de famille, mes anciennes familles d'accueil ne me donnaient que peu d'importance la seule chose qu'elles souhaitaient été amasser l'argent à la fin du mois.

Je devais bien leur raporter...même si parfois j'avais l'impression du contraire surtout quand....

-"tu sais la nouvelle tu peux allumer la télé c'est pas interdit." Aaron me sort de mes songes en m'interpellant.