Why You

chapitre 38: la larme de la vengence

Affirmer que l'on n'a pas peur de la mort, c'est ignorer la profondeur de notre propre existence. La mort, ce miroir sombre et insondable, nous force à nous confronter à nos vérités les plus intimes. Elle nous pousse à questionner nos choix, nos regrets, et ce que nous laissons derrière nous. C'est dans cette confrontation que l'on découvre la véritable essence de notre peur : la peur de ne pas avoir pleinement vécu.

***
Malya
1h00 avant l'embuscade au Hell

-"Je ne te demande pas d'être forte, princesse. Je te demande de te souvenir de comment tuer un être que tu aimes, comme tu l'as fait auparavant. Tu dois éliminer Aaron Odson. C'est le seul moyen d'avancer. Il est un obstacle à la mission." Jason ne me regarde pas. Il fixe ses documents devant lui, son sourire glacial figé sur son visage. Son regard, perçant et implacable, me paralyse un instant.

Mon cœur s'emballe, chaque battement résonne douloureusement dans ma poitrine. L'air devient lourd, oppressant, comme si les murs se refermaient sur moi. Les mots de Jason résonnent dans ma tête, implacables, inévitables. Mes mains tremblent, une sueur froide perle sur mon front. Je sens une boule d'angoisse se former dans mon estomac. Jason ne me laisse aucun choix. C'est un ordre : je dois éliminer Aaron Odson, ou il le fera lui-même.

-"Je le tuerai."

***
Présent

Je croise un instant son regard. Je sais qu'il m'a reconnu. Il ne pensait pas que ma détermination me permettrait de poignarder le garçon que j'aime. Camouflée sous ma capuche telle une assassin, je sens le poids de l'instant. Aaron vacille, ses yeux s'écarquillent de stupéfaction et de douleur, ses amis hurlent face à l'horreur. Il s'écroule au sol, ses mains agrippant désespérément sa blessure.

Je relève les yeux vers mon maître. Son regard étonné se transforme en fierté, même s'il reste d'une froideur impitoyable. Je te déteste, Jason Snaw. Son sourire glacial ne faiblit pas et il me fixe, jaugeant mes réactions. Le couloir, pourtant vaste, semble devenir étroit. Je me sens étouffer et je fuis...

La dernière chose que j'entends, c'est le coup de feu de Tony. Il m'a tiré dessus. Il ignore mon identité, mais même s'il savait, il aurait quand même tiré. La balle se loge dans ma côte droite, mais je continue d'avancer, ignorant la douleur sourde qui me submerge. Il faut que je me tire de cet hôpital.

***
Tony

Je ne me souviens plus très bien de ce qu'il se passe après que j'ai tiré cette balle sur l'inconnu.

Les médecins arrivent en trombe, embarquant mon meilleur ami. Jason rigole à gorge déployée, son rire résonne comme un coup de tonnerre. Mon poing frappe sa mâchoire, mais la douleur dans ma main est noyée par le chaos.

Rosie s'effondre, me suppliant de lui pardonner, ses larmes inondant son visage. Mon neveu arrive en pleurant, ses cris se mêlent à la cacophonie ambiante. Mon esprit s'embrume, chaque son devient un coup de marteau. Léonie hurle en voyant l'état d'Aaron, son cri perçant me transperce.

Les coups de fil affolés à ses parents, les voix paniquées se chevauchent. Les responsables soignants nous bombardent de questions : les papiers d'Aaron, son assurance... Si on a les moyens de payer...

Les pleurs de Charlie résonnent, amplifiant la confusion. Tout devient flou, les murs semblent se refermer sur moi. Il faut que ça s'arrête... Il faut que ça s'arrête...