Why You

chapitre 36:Je songeai à t'aimer si fort que j'en ai oublié l'essentiel des mots

La peur, qu'est-ce que c'est vraiment ? Un sentiment qui nous étreint, douloureux et paralysant. Nous l'avons tous ressentie un jour, mais avons-nous vraiment compris ce qu'elle représente ?

La peur peut nous pousser à accomplir des actes que nous n'aurions jamais imaginés. Elle peut révéler des forces cachées en nous, mais aussi nos vulnérabilités. Elle surgit souvent dans les moments les plus sombres, transformant le courage en désespoir et semant le doute.

Mais que se cache-t-il derrière cette ombre glacée ?
Est-ce une lumière insoupçonnée qui nous pousse à dépasser nos limites ? Ou est-ce simplement un rappel de notre humanité, de notre fragilité ?

La peur nous défie, nous pousse à grandir et à explorer des territoires inconnus de notre esprit. Mais sommes-nous prêts à affronter ce qu'elle dévoile vraiment de nous-mêmes ?
Sommes-nous capables de transformer cette force paralysante en une source de courage et de résilience ?

Pensez-vous que notre vulnérabilité nous sauvera,
ou nous consumera ?

***

Rare on était les fois où j'ai aperçu Tony aussi blème, tremblant et comme dépassé.

Rare on était les fois où mes mots se retrouvaient bloqués dans ma gorge sèche.

Rare on était les fois où je l'entendis me demander:

-"Conduit moi à lui."

Au fait, je ne l'ai jamais entendu prononcer cette phrase, énumérer ces quelques mots, si simples pourtant.

Je l'ai vu rarement dans un véhicule, et toutes ces fois-là, il revenait paralysé par une peur que peu de gens connaissent. Une terreur qui semblait le dévorer de l'intérieur, le laissant vidé, brisé.

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé toutes ces fois où son ex-beau-frère le forçait à monter avec lui. Je sais juste que depuis, il est terrifié par n'importe quel véhicule, qu'il soit petit ou grand. Cette peur irrationnelle, mais si réelle, le hante jour et nuit.

Et moi, je me force à ignorer la vérité, par égoïsme ou par effroi. Je préfère ne rien savoir, car affronter la réalité serait trop douloureux. Je me cache derrière un voile d'ignorance, espérant que cela suffira à éloigner les ombres qui planent sur nous.

Je suis encore assis sur le matelas, Malya à mes côtés lorsque je comprends enfin sa requête.

-"Je n'ai pas ma moto...il vaut mieux un taxi..." Lui confié-je perplexe et perturbé.

Il opine du chef statufié sur le palier de la chambre du motel.

-"Viens avec moi...s'il te plaît." Me supplie -t-il sans me regarder.

Je me lève à une vitesse que je ne me soupçonnais pas jusqu'à lors.

-"Allons-y," rétorqué-je, je jette un dernier regard à Malya qui se met debout tout en nous observant.

J'ouvre la bouche comme pour parler mais aucun son ne traverse la barrière de mes lèvres.

Je voudrais seulement lui dire désolé, désolé pour tout, désolé d'être moi et désolé de vouloir autant qu'elle soit mienne.