Regain Prestige

47 | À la recherche du prestige

Milann

Je me réveille avec la sensation qu'une météorite est venue m'exploser la gueule en pleine nuit. Je bouge mon corps dans les draps bleu nuit, à l'odeur de propreté mélangée à une odeur de sucre et à une autre encore plus familière. J'examine la pièce dans laquelle je me trouve autant que les sensations désagréables de mon corps. J'ai un horrible mal de tête. La place du lit à côté de moi est vide, pourtant je me souviens de ne pas avoir dormi seule cette nuit.

Jax était là, près de moi. Nous avons partagé pour la deuxième fois une nuit dans le même lit. J'ai senti son souffle se heurter contre ma peau, son bras serrer ma taille et ses baisers parcourir mon cou avant qu'il ne s'endorme à son tour. Bon sang, c'était vraiment réel, il était vraiment près de moi.

Après quelques minutes, je récupère mon téléphone sur la table de chevet et consulte mes messages. Jeston m'a envoyé des photos de sa soirée d'hier avec l'équipe qui avait l'air bien arrosée. Il m'a envoyé un message à 7 heures du matin pour me dire qu'il était bien rentré chez lui. Enfin, c'est ce que j'en ai déduit à la vue de son message composé d'un pouce, de lettres aléatoires, d'un dièse et d'un lit avec un émoji qui dort. Je me lève et vais m'arranger un minimum dans la salle de bain avant de suivre l'odeur provenant de la cuisine. Je porte toujours le t-shirt large de Jax, sans bas ni chaussons quand je le vois découper des fruits avec Noa sagement assise en face de lui et occupée à colorier.

— Elle est réveillée ! crie-t-elle dès qu'elle me voit.

Je salue timidement la petite fille, contente de revoir ce doux visage en pleine forme, alors que son oncle relève la tête pour me lancer un sourire bienveillant et attentionné. Jax Arvin bien luné ? Ça, c'est irréel.

— Bien dormi ?

Je hoche timidement la tête, trop gênée pour lui donner le moindre de contact visuel.

— Terrible mal de tête, ajouté-je.

— Rien d'anormal, assieds-toi je t'en prie

Une série de gargouillement se déclenche à la vue de l'assiette qu'il pose devant moi. Je grimpe sur le tabouret de l'îlot central de la cuisine en la dévorant des yeux. Des pancakes joliment doré et parsemé de morceaux de bananes, de fraises et myrtilles, accompagnés d'un cappuccino. Jax m'apporte ensuite un verre de jus d'orange pressé avec un comprimé qui sauvera le reste de ma journée.

— Ça va te faire du bien.

J'avale sans tarder la pilule blanche en le remerciant.

— Tu m'as préparé un petit-déjeuner.

— J'avais un peu de temps. 

Muni d'une fourchette et un couteau, je découpe un triangle sur l'étage de crêpe et savoure ma première bouchée.

— Un délice, dis-je en mâchant. Merci beaucoup.

J'obtiens un doux sourire pour réponse.

— J'ai terminé mon dessin, oncle Jax !

— Fais-moi voir ça, bébé.

La petite fille lui tend la feuille afin qu'il examine le dessin sous tous ses angles. J'aime le voir prendre tout son temps pour contempler le dessin avec un air sérieux, comme s'il explore une œuvre lors d'un vernissage.

— Pas de doute, tu as bien le talent de ta mère, affirme-t-il en me montrant la réalisation de sa nièce. Tes yeux d'experte en pensent quoi ?

J'hésite entre une espèce de dinosaure bossu ou un troll à trois têtes qui joue du tambour. Néanmoins, on peut lui accorder le sens de la mode, car Noa a dessiné des accessoires mettant en valeur... ? Hum ?