Regain Prestige

20 | Au centre de l'attention

Milann

Bienvenue à Washington D.C. Après quelques heures de vol, nous y voilà. L'oxygène de cet avion commence à me donner des aigreurs. Il m'est vital de retrouver la liberté pour irradier les spasmes acrimonieux produits par ma petite fraise qui s'active encore à les oublier. Comme au premier vol, la cible de mes envies de meurtre est identique.

Après sa petite victoire, je ne lui ai pas adressé un mot durant tout le vol. J'ai déclaré l'heure de sa mort au moment où il a osé me faire payer pour mauvaise conduite et je réclamerais de quelque façon qui soit les torts.

Pour ne pas l'avoir en visuel, je me suis isolée le plus loin possible de son siège, à l'avant de l'avion tout en me consolant avec de la musique. La sensation délétère qui me torturait s'est atténuée au bout d'un moment.

Je ne crois pas avoir vu Jax dormir. Il a travaillé dans son coin et les quelques fois où il se levait pour uriner en me jetant son sourire malicieux sur le passage, il a vite compris qu'il valait mieux ne pas me chercher. Le reste du temps, il ne m'a pas embêté et j'ai fini par m'endormir.

Dès l'atterrissage, je me lève de mon siège en rassemblant mes affaires dans le silence une fois l'arrêt du jet privé. J'ajuste ma robe et enfile ma veste quand Jax passe devant moi en refermant la sienne.

D'un geste de la main et sans prononcer un mot, il me laisse passer devant lui. Je lui jette un regard noir en me déplaçant vers l'entrée où les hôtesses attendent l'autorisation d'ouvrir la porte de l'avion pour nous y extraire. Son corps vient se coller derrière mon dos pour me châtier de nouveau.

- Tu as pu trouver un peu de repos ? murmure-t-il près de mon oreille.

Si je lui écrase sa belle gueule contre le sol, ça répondra peut-être à sa question. Je l'ignore en restant la plus calme possible même quand son rire vient me narguer.

- Permets-moi de te proposer une trêve, dit-il en me contournant pour se mettre à côté de moi.

Il me présente sa main toujours aussi soignée en espérant me faire capituler, mais il me faudra plus qu'une simple poignée de main pour accepter la fin des hostilités. Pour illustrer mes pensées belliqueuses, je laisse sa main flotter dans l'air.

- Je ne crois pas avoir été si désagréable quand tu m'as fait le même coup, lance-t-il en comprenant notre divergence d'opinions.

- Éloigne-toi de moi Arvin, ça vaut mieux pour toi.

L'entendre rire me met d'humeur irascible. Je suis à deux doigts d'imploser, mais la sonnerie de mon téléphone retient ma colère. Gids tente de me joindre en FaceTime. Avec le décalage horaire, il est 8h00 du matin.

- Les petites culottes dans ton bureau t'appartiennent ? demande cet abruti en me montrant l'une d'entre elles pendue à son index.

- Gids putain qu'est-ce que tu fous ?! Casse-toi de mon bureau !

Je vais tuer Gids ! Et ensuite Jeston pour le laisser utiliser mon bureau. Je vais tous les tuer putain de merde.

- D'où tu sors ces lingeries Saige ? Tu es une vraie cochonne en fait.

- C'est ton père qui me les a offertes, riposté-je.

Il grimace avant de s'attarder sur l'avocat à côté de moi qui s'introduit sur mon écran sans invitation.

- Arvin mon pote ! Ta protégée est une putain de dure à cuir, elle ne cède rien et tu sais de quoi je parle.

- Tu as mis en pratique mes conseils ?