Épilogue

23 0 0
                                    

Milann

Deux ans plus tard

« C'est arrivé. »

Le message d'alerte de Jax m'a fait bondir de mon bureau pour prendre un taxi sur le champ.

— Jax ? crié-je en entrant chez nous.

Je quitte rapidement mes converses et traverse le salon pour le trouver dans le couloir, devant la porte fermée.

— Elle y est depuis deux heures, m'informe-t-il désespéré.

Il a dû annuler tous ces rendez-vous de la journée pour gérer de la situation, enfin là de suite parler à travers cette porte.

— Ça va aller, je m'en occupe, le rassuré-je en frappant deux coups au battant. Noa ? Princesse, c'est moi, je peux entrer ?

Je fixe Jax dans le silence en attendant qu'elle me réponde.

Noa est en pleine phase préadolescente, à neuf ans elle sait comment rendre dingue son oncle qui lui cède toujours tout. Ces derniers temps, les questions concernant sa mère sont particulièrement difficiles à gérer. Jax a beau lui parler de Hailey pour qu'elle apprenne à la connaitre à travers ses souvenirs, ça ne suffit pas. Il y a des choses qu'on ne peut pas résoudre et le manque de sa mère dans son petit cœur en est un. C'est difficile pour nous tous de ne pas pouvoir combler ce manque. À cela s'ajoutent les questions concernant son corps en plein changement et c'est la raison de ma présence.

— Bon, cette situation a assez duré Noa, ouvre cette porte tout de suite ou tu n'en ressortiras plus, la menace son oncle.

— Jax, attends.

Je le retiens pour tempérer son agressivité lorsque je le vois s'impatienter.

Il ne comprend pas qu'elle traverse beaucoup de choses en même temps et j'essaye de lui apporter toute mon aide pour surmonter chaque phase avec lui. Il aime sa nièce plus que tout et je sais que cette dernière ressent la même chose, c'est juste qu'elle a besoin de passer par certaines étapes, de comprendre chacune d'elles et nous sommes là pour la soutenir au mieux.

La jeune fille finit par déverrouiller la porte et l'entrouvre juste assez pour nous fixer.

— Noa, bébé...

— Arrête de m'appeler comme ça ! s'énerve sa nièce. Je ne suis plus un bébé !

— Tu t'enfermes dans ta chambre au lieu de discuter avec moi, tu m'as tout l'air d'en être encore un.

— Jax, soupiré-je.

Noa s'éloigne pour nous laisser entrer. Elle s'assoit sur son lit et fait glisser le foulard fétiche, celui de sa mère, autour de sa main. Sa grand-mère lui a également donné son pendentif qu'elle ne quitte jamais.

— Je veux lui parler toute seule.

— Tu sais très bien que tu peux tout me dire, mon cœur, lui répond son oncle.

— Mais pas ça ! le coupe-t-elle exaspérée. Tu comprends pas toi.

Rosie et moi sommes un peu son échappatoire, les seules personnes avec qui elles acceptent de se confier dernièrement.

Le début de ma relation avec Jax a été compliqué pour nous trois. D'abord, j'ai eu peur de prendre trop de place, puis nous avons a eu peur que la petite fille se sente à l'écart et enfin son oncle a eu peur de ne pas me donner assez de place, mais avec de la communication (vraiment beaucoup de communication) et beaucoup d'efforts nous avons réussi à trouver chacun notre place, notre équilibre, dans notre petite famille soudée.

Regain PrestigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant