Projet

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J'ai pas dormi de la nuit. J'avais trop peur que Selim sache où je suis et vienne. Parce que je suis assez bien placée pour savoir que quand il a une idée en tête, il ne s'arrête pas avant de l'avoir abouti. Et pendant que je tente de le fuir, il est à mes trousses.

Une chose était sûre, j'allais changer de numéro de téléphone. Si je voulais m'échapper de lui, il fallait qu'il trouve aucun moyen de rentrer en contact avec moi. Parfois, j'avais l'impression d'abuser un peu, puis je me rappelais ce qu'il avait fait et je me rendais compte que c'était justifier.

En fait, je pouvais plus me le voir. Mais vraiment à chaque fois que je me souvenais de nos moments à deux et de ses mots doux...

« Saches que je regardes que toi. Et même si je suis dans une foule remplie de femmes, tu seras toujours la seule qui compte à mes yeux et la seule que je verrais car tu es un diamant parmi toutes les femmes qui existent »

« À la femme qui a toujours compté pour moi. »

« Tu sais pas a quel point tu me rend fou »

« Je t'aime Aya. Depuis longtemps et pour toujours. Ne doutes jamais de mon amour envers toi. »

L'être humain était faible. Et je l'étais encore plus quand j'étais avec lui. J'étais tellement vulnérable qu'il aurait pu me briser le cœur sans jamais se retourner. Ah mais attendez, c'est ce qu'il a fait.

Dans ma tête, j'étais convaincue que l'amour était autodestructeur. C'était inévitable. Quand on aime on souffre. La souffrance et l'amour sont deux sentiments indissociables l'un de l'autre. Je m'étais rendu compte de ça quand j'étais dans l'avion. Et putain qu'est-ce que c'était vrai.

Du plus profond de mon âme, je détestais Selim. Pour tout le mal qu'il m'avait fait. Je ne méritais pas tout ça. Mais en parallèle, je l'aimais à en mourir. Une partie de moi ne pouvais pas s'arrêter de l'aimer. Au final, c'est la haine et l'amour qui sont indissociables.

Hier quand il m'avait appelé, j'ai ressenti quelque chose d'inexplicable. Mon cœur battait tellement fort mais c'était un sentiment que j'avais déjà connu. C'était tout simplement que je l'aimais encore. Et je sentais qu'il allait pas quitter mon cœur de sitôt. Je l'ai pas vu 4 ans et il avait encore une place dans mon cœur alors en portant son enfant, j'imagine que ça va encore plus se compliquer.

Je repensais à son corps près du mien dans le lit. Je m'en voulais de penser à ce genre de truc mais c'était impossible de contrôler son cerveau. Donc j'avais des images de nous deux dans mon esprit qui défilaient sans cesse. Je me rappelais de tout. De la chaleur de son torse quand je le caressais, de ses baisers dans mon cou ou encore de mes mains qui glissaient dans ses cheveux. C'était honteux pour moi de penser à ça. Mais dans un sens ça me manquait aussi un peu.

En fait c'est lui qui me manque.

**

Une semaine plus tard, je m'étais envoler pour La Mecque. J'étais partie seule avec mon frère. Ça me faisait plaisir de me retrouver avec lui et encore plus dans ses conditions.

Dans l'avion, j'avais mon cœur qui se réchauffait chaque fois qu'on se rapprochait un peu plus. La talbiya résonnait dans l'avion et tout le monde avait revêtu la tenue de pèlerinage. On était maintenant prêt à atterrir et à Medine.

On a passé quelques jours dans cette ville sainte illuminée pour avoir en son sein le corps du meilleur des hommes. On a visité la mosquée An Nabawi (la mosquée du prophète sws). C'était tellement beau et apaisant, les pèlerins y marchèrent avec le regard rempli de quiétude et de sérénité. Je ressentais que du respect dans ce lieu si important en islam.

Soraya: Qui l'aurait cru?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant