Les jours qui ont suivi l'accouchement de ma sœur on été très durs pour moi. Je me sentais de plus en plus seule bien que je voyais ma famille. Mais je sais pas pourquoi mais j'avais créer comme une barrière et une distance avec tout le monde. C'est comme si j'étais seule par choix et que je l'avais voulu.
J'avais pas envie de sortir et j'avais envie de voir personne. Je m'enfermais moi-même dans une bulle de solitude qui me tuait de l'intérieur. J'avais aussi du mal à manger, et donc je me forçais pour éviter de faire du mal au bébé. Mais c'était très dur mentalement de tenir le coup. Je voyais tout mon entourage heureux et j'avais qu'une question en tête: est-ce que je vais connaître ce bonheur un jour?
Avant, j'étais heureuse. Enfin c'est ce que je croyais étant donné que notre relation était fondée sur du mensonge. En fait c'était qu'une illusion qui m'empêchait de voir la réalité.
Et aujourd'hui, je sais très bien que je ne suis pas heureuse. Je suis même pas capable de ressentir des émotions tels quels. Dans ma tête, c'était tout simplement les montagnes russes. Un coup ça allait puis le lendemain ça allait plus. C'était comme ça et il fallait que je l'accepte.
Mais il fallait surtout que je me batte pour offrir à mon fils la meilleure vie possible. Il ne fallait pas que je me laisse mourir comme ça. Je le savais pertinemment, mais pour l'appliquer c'était un peu plus dur.
Le henna de Chaima était demain et j'avais prévu de l'aider à tout préparer car ils allaient faire ça directement chez ma tante à Amiens. Et le mariage allait être le lendemain dans un endroit extérieur. Mais là encore il fallait préparer etc.
Sauf que vraiment j'avais pas du tout le courage d'y aller. Je me sentais vraiment pas bien du tout. Déjà que le bébé faisait de la boxe dans mon ventre. En plus, je me sentais mal mentalement je sais pas pourquoi mais j'avais un coup de mou. Ça m'a empêché de prendre la route aujourd'hui mais j'ai quand même appelé ma cousine pour m'excuser. Heureusement elle était hyper compréhensive.
Du coup le soir j'étais posée dans mon salon devant la télé. J'avais préparé à manger vite fait et je me suis forcée à manger en zappant les chaîne à la télé.
Mais d'un coup, je tombe sur un match du Maroc contre le Portugal. Ça ma tout de suite intéressée et j'arrivais pas à changer. Je savais que c'était mal et que ça allait encore plus me rendre triste mais j'arrivais pas à me résoudre de zapper à nouveau. J'étais bloquée, les yeux rivés sur le match.
Et quand je l'ai vu, mon cœur a fait boom boom encore plus fort que d'habitude. J'avais l'impression de revoir quelqu'un qui m'avait grave manqué. Au fond j'avoue que c'était un peu le cas.
Il me manquait énormément.
En regardant le match, j'ai vite compris que c'était la coupe du monde. Celle où j'étais sensé l'accompagner à l'autre bout du monde. Ou j'étais sensé le supporter. Ou j'étais sensé être là pour lui et l'encourager. Ou j'étais sensé faire des bêtes de snap (tsais la meuf qui pense qu'à ça).
Bon en vrai j'avoue que ça m'a fait quelque chose. Bien sûr à l'écran on le voyait pas vraiment très bien mais c'était suffisant.
Putain il est beau ce batard.
J'arrivais pas à penser à autre chose. Je le détestais mais en même temps y'avait quelque chose en moi qui m'empêchait de le haïr vraiment de tout mon coeur. Peut-être parce que je portais son fils. C'était sûrement ça parce que ça me faisait toujours penser à lui.
Quelques minutes plus tard, l'équipe du Maroc a marqué un but et j'ai sauté de joie. Bon j'avoue j'ai pas dosé la réaction mais j'étais grave contente. J'sais pas en fait jme suis dis que ça m'a permis de penser à autre chose. J'avais besoin de le voir pour me sentir plus vivante. Et là je me rendais compte que j'étais réellement toujours attachée à lui. Comme si j'étais accro et que c'était ma drogue.
VOUS LISEZ
Soraya: Qui l'aurait cru?
RomanceUn évènement inattendu peut-il permettre aux traumatismes du passé de refaire surface? Chronique avec quelques passages fictifs.