Chapitre 30 : Fin de la première partie. 1/2

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KENAN

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KENAN.


River a fait une erreur, une énorme erreur. Et je compte bien le lui faire regretter.

- Aller, décide-toi. Dis-je froidement.

River est facile à cerner, mais je dois avouer que, sur ce coup-là, je n'ai rien vu venir. Peut-être quelques doutes au début, mais je n'aurais jamais pu imaginer River faire ça. Même ma River en est capable. Je l'admets que c'est regrettable qu'elle ait l'intention de le faire, de me tendre un piège. Elle pensait qu'elle allait s'en sortir indemne...

- Soit tu me suis, soit tu part.

Elle lève automatiquement les yeux au ciel, River a changé. Muñequita se brise.

Elle prend une grande inspiration, une longue inspiration qui dure quelques secondes, puis expire. Elle encre son regard dans le mien, les yeux pétillants, son ego en prend tout autant que je le mien. Courir après une femme comme ça, ce n'est pas mes habitudes. Et ça ne l'a jamais été.

- Je te suit. Fit-elle l'air de rien.

Les mots ne sortent pas, aucun d'eux ne traverse ses lèvres.

- Mais ?

Elle souffle et avoue :

- Pour ce que tu viens de me faire, commence-t-elle en désignant son bras, je n'hésiterai pas à mettre ma peine de côté pour me venger. Fait attention à tes arrières, Kenan.

Je Ricane froidement, la raison prenant le dessus. River me menace.

- Ce sont des menaces ?

Le son de mes rires entre dans sa tête petit à petit, créant un regard brisé. Un visage brisé. Le bras couvert de sang, suivi de sa main droite tenant fermement la plaie. Une rage indescriptible s'installe sur ses expressions, une copie conforme de moi se crée.

- Une vérité, rien que la vérité. De toute façon, c'était le but. Menace-t-elle.

Elle veut m'énerver, me pousser à bout avec cette provocation. Rien d'excitant.

- Méfie-toi, tu ne me connais pas encore suffisamment pour me menacer de cette façon. Tu bosses pour moi, et non l'inverse.

Elle fronce les sourcils, de la terre recouvrant une bonne partie de son visage, ses cheveux blonds rejetés à l'arrière, accompagnés de quelques mèches collées contre son front.

- Aller, on y va ?

Je hoche la tête, je ne peux m'empêcher de voir une certaine autorité dans sa voix.


Flashback.
Kenan.

2...
4,...
6...
8,...

- Maman, commençais-je, est-ce que tu crois qu'un jour je pourrais toucher les étoiles ?

Je croise légèrement les bras attendant une réponse positive, je me prépare même à sautiller de joie.
Maman tourne le regard jusqu'à moi, des yeux tombant de fatigue me scrutant longuement. Un certain silence s'y installe, me mettant mal à l'aise, son regard devient même rapidement désagréable. Elle amène à ses lèvres maquillées d'un rouge vif qui déborde la dixième cigarette de la soirée. À mon tour de la scruter prendre une longue taffe, suivie de toussotement aigu, une légère peur s'installe dans mon ventre pensant qu'elle s'étouffe, mais un écho de rire malsain résonne. Une énorme boule prend place dans ma gorge, je me sens humilié, rien qu'en entendant son rire.

- Maman... répétais-je.

- Kenan ! Kenan ! Kenan ! Hurle-t-elle en saisissant fortement mes joues.

Les larmes me pèsent, presque impossible à retenir. Mon cœur s'emballe d'une peur bleue, je ferme immédiatement les yeux, m'attendant à recevoir un coup au visage.

- Tu voudrais que je t'appelle comme ça toute la journée ! ?

- Mais maman... pleurai-je.

- Quoi encore, putain, c'est toi qui me fait fumer autant. Tu vas me donner la mort, tu m'entends ? C'est toi qui vas me tuer, t'es comme ton père.

Je tente de baisser la tête, me sentant rabaisser, plus bas que terre. Des larmes brûlées coulent le long de mes joues, s'échouant sur ses doigts.

- Et arrête de pleurer, le son de ta voix, je ne peux plus me l'entendre.

Je tente de fermer la bouche pour empêcher mes sanglots et mes suffocations, ma poitrine se soulève me faisant hoqueter.

- Pardon, maman... essayais-je de dire malgré mes sanglots qui me froissaient la gorge.

- Bien, maintenant, approche, me fais un petit câlin. Dit-elle en empruntant un ton de voix plus calme et moins menaçant.

J'exécute, je me faufile dans ses bras déjà tendus, tout en libérant mes joues de ses doigts. Je colle ma tête contre sa poitrine, je sens son cœur battre.

- Maintenant ça n'arrivera plus, j'ai perdu la tête, excuse-moi, Kenan.

Je me retrace lorsqu'elle passe sa main sur ma plaie, au niveau de mon avant-bras. Une plaie faite au couteau vingt minutes plutôt, lorsqu'elle avait encore perdu la tête.

Fin Flashback.


- Hé Kenan ! Crie-t-elle.

Je cligne plusieurs fois des yeux et me concentre sur River. Je reste à moitié tétanisé de ce souvenir peu joyeux.

- Quoi, putain, arrête de me crier dans les oreilles. Râlais-je.

-Je. J'ai mal au bras... Je...

Ses yeux deviennent blancs quelques secondes, comme si elle s'évanouissait. Je la rattrape de justesse, ma main posée sur sa taille.

- Oh, hé, qu'est-ce que t'as ? La questionnais-je bêtement.

Je sais parfaitement ce qu'elle a, c'est même à cause de moi qu'elle se sent mal.

Elle a les lèvres bleutées, et elle est davantage très blanche. Ce qui pourrait être inquiétant.

- M... mon bras... articule-t-elle durement.

- Ça va aller, je l'ai juste mis au bord. Dis-je sèchement.

Qu'est-ce qu'elle dramatise ? Je saisis fortement son bras et la force à s'asseoir devant moi sur la moto. Le soleil commence à apparaître, le jour se lève.

- Aller, il faut qu'on s'en va.

- Lâche-moi, j'ai changé d'avis, je part. Dit-elle.

- Tu la fermes et tu me suivs.

J'enroule de force ses jambes autour de ma taille, elle tente de se débattre, mais je suis plus fort, alors je démarre la moto et part aussitôt. Ce qui l'oblige à se tenir à moi.

- Désormais, tu seras constamment avec moi. Dis-je les lèvres serrées.


~


Je jette la clé de la maison sur un petit meuble devant l'entrée, la fatigue commence à se faire sentir. River se tient à mes côtés, tenant fermement son bras blessé. Cette vision pourrait évoquer de la compassion, mais c'est tout ce qu'elle mérite. Elle vivra, mais elle souffrira.

- C'est quoi cette maison ? Me questionne-t-elle.

- Alex s'est chargé de l'acheter à ma place, on va rester ici un moment. Alors, habitue-toi à l'air de Tijuana. Dis-je dans une grimace, me remémorant les semaines passées ici.

- Kenan, je ne sais pas ce que tu veux faire exactement, mais...

- Mais quoi ? La questionnais-je un sourcil levé.

Voyant un lourd silence s'installer, je poursuis :

- Tu devrais soigner ta plaie et... te reposer pendant un bon moment. Le temps libre ne se maintiendra pas longtemps.

Je souffle de fatigue et passe une main dans mes cheveux noirs, je sens même mes yeux tomber de fatigue.

À bout de souffle, je murmure à peine audible :

- Ne tente rien de stupide, je te vois tout le temps.

Tout le temps, depuis ton arrivée dans la Muerte, sauf qu'un détail m'échappe : qui est Adam ? Et que veut-il à River s'ils n'ont aucun lien. Les Rodriguez sont redoutables, mais les Reyes les ont toujours vaincu. Aucun d'eux ne nous dépasse, enfin depuis l'arrivée de ce Adam qui prétend être le frère de River... mais je doute fortement qu'ils aient des liens de parenté. J'en suis sûr.

- Je ne tenterais rien, du moins, rien pendant que mon bras n'est pas guérit. Qui sait, la prochaine fois, ce sera une balle, n'est-ce pas ?

Je pouffe nerveusement.

- Dans le bras ?

- Oui.

- Non, la prochaine fois, River, ce sera en pleine tête.

Elle fronce les sourcils, je sais qu'elle a peur, mais elle ne le laisse pas paraître. Du moins, c'est ce qu'elle essaie de faire.

- Kenan, est-ce que pendant au moins dix minutes tu arrêterais de menacer les gens ? Me questionne-t-elle d'un ton ironique.

Je m'approche d'elle et saisit fortement son bras blessé. Elle grimace à la seconde près, tentant de se débattre.

- Ecoute River, n'oublie pas que ta vie m'appartient. Elle m'appartient depuis le jour où tu as signé ce foutu papier.

J'ouvre les yeux et emprunte un ton plus menaçant.

- Tu n'es plus River Mendes, tu es simplement River qui travaille pour les Reyes. Claro ?

- Claro, de rien, je...

Je ricane amèrement, la forçant à arrêter de parler.

- Ou tu préfères, la puta del jefe ?

- La puta eres, tu. Me crache-t-elle.

Mes yeux se plisse longuement, un sourire malsain se dessine dans le coin de mes lèvres.

- Je suis plutôt heureux en ce moment, River, on ne dirait pas comme ça, mais depuis que tu es revenu, j'ai encore plus envie de toi.

- Lâche-moi... Ne commence pas à dire ce genre de chose, ça me fait peur.

- Regarde-moi ! Criais-je la faisant sursauter.

- Je t'ai dit de me lâcher ! Crie-t-elle.

Aussitôt tout devient calme, laissant simplement nos yeux parler, elle pince des lèvres et laisse tomber le long de son corps ses bras. Mes lèvres brûlent, et dans son regard se lit de l'inquiétude, elle lève les yeux accompagnée d'un sourire que je ne saurais décrire, mais qui est plus que sexy.

Sans attendre, sans écouter la voix dans ma tête qui m'en interdit, je plaque brusquement mes lèvres sur les siennes. Elle est retissante quelques secondes, puis elle rend le baiser tout en fermant les yeux. Sa respiration chaude s'abat contre ma peau, mon nez contre elle, hume son odeur. Presque à en perdre la tête.

Je détache mes lèvres des siennes, mais avant de prendre mes distances, River agrippe ma lèvre de ses dents, enfonçant celles-ci dans ma chair, assez pour voir des gouttelettes de sang jaillir. Puis elle introduit sa langue dans ma bouche, un sourire s'attache à mes lèvres. Ce désir malsain prend vie, il me consume. Je plaque ma main derrière sa tête pour qu'elle se colle davantage contre moi, j'aime sentir son corps contre le mien.

Elle descend une main jusqu'à mon entre-jambes, elle exerce une pression me forçant à ouvrir la bouche plus grande. Je saisis son poignet et relevai la tête de quelques centimètres pour pouvoir parler.

- Muñequita ne joue pas à ça, qui sait ce qu'il pourrait t'arriver...

- Qui sait, j'ai peut-être envie de savoir ce qu'il va m'arriver, mi corazon.

Je souris intérieurement, plaçant mon pouce près de sa bouche.

- Mi corazón... Ce n'est pas toi qui voulais me tuer ?

- Tu m'appelles Muñequita et tu as voulu le faire aussi, non ? Me questionne-t-elle le regard désireux.

Je ricane légèrement, sans la quitter des yeux, sans quitter ses yeux bleus ciel.

- On ne tue pas las muñecas, on les cassent.

Elle appuie plus fort, essayant de me faire mal, mais au contraire, j'apprécie.

- Et aux gens comme toi, on leur fait quoi, on les vénère ? C'est ça ? Si c'est ton but, alors ça ne marchera pas avec moi. Riposte-t-elle, le regard plein de mépris et de colère.

Je souris sadiquement, sous son regard de braise.

- River, regarde-toi, c'est ce que tu fais depuis le début...

Je sens mes sourcils se lever vers le ciel, mon visage se transforme en une expression de fatigue profonde. Les yeux tombant, le visage pâle. Un monstre veut sortir de moi, celui que je redoute chaque jour.

- Tu es marqué de moi, tu aimes ce que tu hais, tout en devenant une partie de moi.

Elle reste muette, le regard luisant, elle semble en état de choc.

- Je ne suis pas là, dis-je en pointant son cœur, ni là, je continue en déplaçant mon doigt sur sa bouche, mais ici dans ta tête. Finissais-je en pointant son front.

Je pose délicatement mon front contre le sien, je renifle longuement son odeur, et j'ajoute entre deux souffle :

- Je te possède.

Au fond, bien au fond de mon être, je souffre autant qu'elle. Je peux parfois regretter les choses, mais les apprécier lorsque je vais mal. Ces comportements horribles font partie de ces maladies atroces.

Je la tue, en espérant qu'elle me ramène à la vie.

River me touche profondément, et même malgré qu'elle veille à me trahir alors, qu'il en soit ainsi. Elle me trahira, pour tout ce que je lui ai fait. Et je me vengerai, pour ce qu'elle m'aura fait.

- Maintenant, va te reposer. Ordonnais-je.

Elle inspire longuement, très longuement, puis elle amène ses doigts à l'arête de
Son nez.

- Écoute Kenan, si je passe une seconde de plus avec toi, je crois que je vais... putain...

Elle souffle péniblement et fait un tour sur elle-même en essayant de retenir une crise de nerf. Sans même le savoir, elle devient ce que je voulais. Mais ce n'est que le début.

- Tais-toi, et va te reposer. Répétais-je d'une voix froide.

Elle lève les yeux, tombant de fatigue, et sourit froidement.

- Tu n'as rien à me dire, Kenan, je me repose si je veux.

Mon impatience prend violemment le dessus, je place mes mains sur mes hanches pour m'empêcher un acte que je regretterai probablement.

- Si River, parce qu'en attendant, c'est moi qui te protège de ta putain de famille. Je fais ce que ton père et ton frère devraient faire. Pestais-je.

Sans m'en rendre compte, mon doigt s'est déplacé devant son visage.

- T'avais qu'à me laisser crever si c'est pour me faire des reproches ! N'oublie pas ce que tu m'as fait ! Crie-t-elle en montrant son bras.

Mes lèvres s'élargissent froidement, formant un sourire glacial et colérique.

- Mis à part ça, qu'est-ce que t'as à me reprocher, moi qui t'ai sauvé, nourri, logé et putain River, tu vis comme une putain de princesse !

Ses yeux s'humidifient, laissant rapidement place à des larmes, son visage devient une expression de détresse.

- Arrête de mentir, tu me frappes sans cesse, tu me fais mal, Kenan, je t'en supplie, arrête ça. SANGLOTE-T-ELLE.

Mon visage s'adoucit brutalement, et pour la première fois depuis longtemps, mon cœur se serre violemment.

- Je... Je te fais mal ?

Tout s'effondre autour de moi, mon cœur bat à une vitesse phénoménale, ces paroles me rappellent les miennes lorsque je m'adressais à ma mère.

- Tu me fais vraiment mal. Chuchote-t-elle.

Mes genoux flanchèrent, me forçant à tomber à genoux. Qu'est-ce que j'ai fait pendant tout ce temps ? De douloureux sentiments envahissent ma poitrine, cela fait des années que mon corps n'a rien ressenti de tel. Mise à part de la colère, de la haine.

- Je te demande pardon, je suis désolé... dis-je la voix cassée.

- Je ne veux pas que tu me demandes pardon, je ne veux plus être en ta présence.

Mes genoux s'enfoncerent dans le sol, comme si j'étais plus bas que terre.

- Mais avant Kenan, je veux que tu me dises pourquoi tu me détestes. Qu'est-ce que je t'ai fait ? J'étais venue pour un travail, je débutais dans la vie d'adulte. J'ai cru bien faire en te soignant de cette balle, mais je me suis retrouvée imprégnée de toi. Mais qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu me laisses tomber et que tu arrêtes de me tenir constamment ?

Elle s'agenouille face à moi, je suis un peu surpris qu'elle s'abaisse à mon niveau.

- Non, River, lèves-toi. Je m'agenouille devant toi, je te demande de me pardonner. Je ne suis qu'un connard, je t'ai frappé et même poignardé. Qui va te sauver maintenant si même moi je me présente comme une menace ?

- La amenaza. Murmure-t-elle entre deux souffles.

Elle se lève doucement et ajoute :

- Maintenant, je vais m'en aller et tu vas me laisser faire. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi. Kenan Reyes.

Un sombre poids s'installe sur mes épaules, il ne faut absolument pas qu'elle parte. La Muerte reprend du service.



La première partie du tome 1 se termine avec ce chapitre 30, la deuxième partie arrivera la semaine prochaine, ou celle d'après sans date précise

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La première partie du tome 1 se termine avec ce chapitre 30, la deuxième partie arrivera la semaine prochaine, ou celle d'après sans date précise.

Je vous remercie énormément d'avoir pris le temps de lire jusqu'à présent. Vos votes et commentaires me font vraiment plaisir.


À très bientôt...xoxo💋
( Avec une intensité et une profondeur bien supérieures... )

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