Chapitre 19

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KENAN

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KENAN.


Je regarde la route défiler à grande vitesse, dans le rétroviseur j'aperçois River, le regard stressé.

- Comment tu sais que c'est Diego qui a manigancé tout ça ? Demande Alex.

- Ciudad Juarez, c'est Diego qui gère ce territoire et puis, Miguel m'a appelé à propos de ça. Du moins, j'en déduis que Miguel a essayé de me prévenir d'une certaine manière, mais je ne vais pas m'attarder sur ce détaille. Diego doit mourir, sinon, mierda les autorités : je brûlerais chaque maison de Juarez pour tuer ce pendejo.

River s'avance entre moi et Alex.

- Qui est Diego en fait ? Je sais que c'est en partie à cause de lui que je suis là, mais j'ai beau chercher dans ma mémoire et aucun de vous deux ne m'a dit qui c'était.

- C'est... mon frère adoptif. Dis-je froidement.

Un long silence s'installe, elle hoche la tête à plusieurs reprises, l'air pensif.

- AH, je sais ! Crie-t-elle me faisant sursauter.

- Eh calme-toi ! Tu veux qu'on fasse un accident avec tes cris ! Criais-je à mon tour.

- Pardon... Mais je sais !

J'arque un sourcil, qu'est-ce que ça peut m'agacer.

- Qu'est-ce que tu sais, toi ? Demandais-je.

- C'est une querelle familiale, c'est ça ?

Je ricane froidement.

- On peut dire ça.

- Ce n'est pas à cause de vos disputes entre frères que je me retrouve ici ? Oh putain, c'est quoi ce délire...

- Ferme ta gueule, River, je vais m'énerver. L'interrompai-je.

Elle se laisse tomber sur la banquette arrière en rigolant, c'est une folle ça.

- Je n'y crois pas, donc tout ça-là, c'est à cause de Diego, c'est ça ?

- Ouais. Dis-je en allumant une cigarette.

J'ouvre la fenêtre pour faire partir la fumée.

- Putain, avant de te tuer, j'attendrais que tu tues Diego alors. Sinon, ça reviendrait au même.

Je pouffe, elle, me tuer ?

- Tu veux me tuer ? River, franchement, change d'ambition, tu risquerais d'assister à l'enterrement de ton frère plus vite que prévu.

Elle est plutôt à l'aise, c'est bizarre. Je me tourne à l'arrière et je la vois contempler le plafond allongé sur les trois sièges.

- Qu'est-ce que tu fous, River, attache-toi. Dis-je.

Elle tourne enfin la tête vers moi, et ses yeux sont rouges. Comme si elle n'avait pas dormi depuis longtemps.

- Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens super bien.

Et merde. Elle est droguée.

- Putain de merde Alex, tu lui as donné de la cocaïne ! Demandais-je.

Il fronce aussitôt les sourcils.

- Hein ? Quel cocaïne, de quoi tu parles. M'interroge-t-il.

En plus, il fait l'ignorant, ça va mal se finir pour lui s'il ne me dit pas tout de suite.

- Alejando ! Ne me ment pas, je vais te le demander une dernière fois : est-ce que c'est toi qui lui a donné de la drogue ?

- Kenan, de quoi tu parles exactement ? Quelle drogue, et à qui ?

J'amène mon poing à ma bouche, il faut vraiment, mais vraiment pas, que je m'énerve par ce que ça risquerait de finir en bain de sang.

- PUTA ALEJANDRO ! A RIVER ! Hurlais-je.

- RIVER!? Crie-t-il sous le choc.

Il passe une main devant son visage en tenant le volant de l'autre, il demande d'un ton absurde :

- C'est une gamine, je ne vais pas lui donner de la drogue.

- Parler moins fort. Intervient River en se mettant entre nos deux sièges.

Je la scrute méchamment, elle a les cheveux dans la figure et les yeux rouges, j'apporte ma main à son visage pour dégager ses mèches de cheveux.

- Assoie-toi. Lui dis-je en scrutant son visage à moitié endormi.

Après ces mots, des larmes commencèrent à sillonner ses joues. Pourquoi elle pleure.

- Mais j'ai mal, regarde. S'écrit-elle en m'offrant une vue sur son bras droit.

J'attrape subitement son bras voyant une marque de piqûre, elle s'est faite piquer.

- Qui t'a fait ça ?

- Je ne sais pas... dit-elle en haussant les épaules.

Elle dépose sa tête sur mon épaule qui dépasse du siège avant de dire :

- Je ne t'ai pas menti cette fois, je t'ai dit que j'avais mal.

Je pouffe de rire avant de décaler doucement sa tête.

- Aller, attache-toi, on est presque arrivé. Dis-je en regardant l'horizon.


~


- C'est bizarre, du moins je ne comprends pas qui aurait pu la piquer. J'ai formellement interdit les drogues dans la villa, mise à part les semaines de livraison. Dis-je en soufflant péniblement.

- Moi aussi, je ne comprends pas, mais durant la route, j'ai pensé à l'un des gars. J'ai du mal à croire que l'un d'eux te désobéît, enfin, tu sais, à la base, ils sont très loyaux.

Je soupire longuement.

- Je ne fais confiance à personne, Alex, encore moins aux gens que j'ai engagés pour tuer et mentir. Alors oui, je soupçonne chaque personne qui m'entoure lorsque quelque chose arrive. Et le seul moment où j'ai laissé River seule, c'est quand je lui ai demandé d'aller chercher les gars.

- Et puis, qui serait aussi bête pour désobéir à un Reyes ? Et s'en prendre à la protéger du jefe.

- Tu sais, Alex, il y a beaucoup de gens qui aiment tenter le mal par le mal, c'est-à-dire qui attirent l'attention des mauvaises choses par la mauvaise provocation. Et ça, Alex, c'est très sournois. Il faut se méfier des gens qui aiment le danger pour éviter les coups bas, mais dans des cas comme le notre : c'est le papillon qui renferme la vilaine chenille.

Je jette mon mégot par la fenêtre de la voiture, je poursuis :

- Faisons comme si River était dans son état normal, nous verrons qui tentera à nouveau quelque chose, soyons très attentifs aux mouvements. Pour l'instant, nous allons nous occuper de Diego, cette vilaine tâche.

J'ajoute en jurant entre mes dents :

- Il m'a quand même mis la mort des gringos sur le dos.

- Une sacrée pute pour faire ça. Réponds Alex.

Je ricane de nervosité.

- Oui, ça, tu l'as dit.

- C'est qui la pute ? Intervient River, demi réveillé.

- J'ai envie de dire que c'est toi, mais malheureusement on ne parle pas de toi. Répond Alex, une pointe de défi dans la voix.

- Mais t'as gueule, toi, qu'est-ce que tu m'veux ? Bafouille-t-elle en dégageant ses cheveux de son visage.

Les yeux à moitié clos, elle élance son bras autour du cou d'Alex, le coinçant dans son siège.

- Tu comptes l'étrangler avec le peu de force que t'as ? Demandais-je en la dévisageant.

Je saisis fortement son bras, la poussant à l'arrière.

- Eh, mais lâche-moi ! Crie-t-elle.

- Ne commence pas, tu risquerais de le regretter quand tu redeviendras normal. Crachais-je.

- Normal ? M'interroge-t-elle.

Je souffle.

- Aller, dort.

J'apporte ma main à mon visage, je sens la griffure qu'elle m'a faite, ça pique un peu. J'ajoute :

- Il nous reste environ 3 h de route avant d'arriver à Tijuana.

Je regarde les bandes blanches défiler à toute vitesse, elles défilent trop vite.


~


La drogue a descendu, River se réveille doucement.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? On est où ? Dit-elle les yeux à moitié clos.

Je soupire, exaspéré, et réponds :

- On est en route pour Tijuana.

- Pardon ? Tijuana ? Il s'est passé quoi ?

Je me tourne pour lui faire face, elle a les yeux luisant et les cheveux un peu emmêlés.

- Comment dire ça calmement pour pas que tu ne paniques ? Tu t'es faite droguer, regarde ton bras. Expliquais-je.

Elle écarquille les yeux, elle déplie son bras dévoilant le petit trou et elle crie presque :

- PUTAIN DE MERDE !

Sa respiration accélère, elle demande avec absurdité :

- Non, tu ment, tu es sur ?

- Un peu oui, tu m'as menacé de mort, étrangler Alex et baver un peu partout sur les sièges.

Elle plaque sa main sur sa bouche, elle a dormi 3 h, son visage est un peu gonflé, mais elle reste tout de même jolie. Son t-shirt décolleté me laisse voir sa poitrine, ils ne sont ni trop gros, ni trop petits, juste parfaits.

- Je... J'ai fait ça, moi ? Tu ne vas pas me tuer si ? Je suis vraiment, vraiment désolé, je n'étais pas moi-même ! Et qui m'a drogué ? C'est Alex ? C'est qui ? Putain, c'est quoi ce délire...

- Pour commencer, non, je ne vais pas te tuer, et ensuite, on ne sait pas encore qui l'a fait. Donc c'est assez pour te montrer que tu es en danger, même en étant avec moi.

Elle se laisse tomber à l'arrière, elle croise les bras faisant naître des frissons.

- Je me suis faite piquer... Je ne peux pas devenir accro à cause de ça, hein ? Elle demande les yeux brillants.

- Non, je ne crois pas, pourquoi tu demandes ça ?

Elle secoue la tête négativement.

- Comme ça.

Elle scrute mon visage avant d'ajouter :

- Ce que tu m'as fait n'était pas bien, mais je voulais m'excuser pour... la griffure.

- Mmh...

Si elle s'attend à des excuses, elle rêve, jamais je ne m'excuserai. Elle semble surprise par ma réponse, elle hoche simplement la tête avant de reculer un peu dans son siège.

- Ça m'a fait peur, c'est tout, j'ai cru que t'allais me noyer pour de bon. Je sais à quel point c'est dur de travailler dans ce genre de trafic et de faire obéir des hommes à longueurs de journées. Alors je m'excuse sincèrement.

Je ricane.

- J'allais te noyer, River, j'allais réellement te tuer.

Elle passe une main sur son visage, avant qu'elle ouvre la bouche. Alex la coupe :

- Alors, je suis fatiguée. Il reste environ 30 minutes de route. Vos disputes de couple ou je ne sais quoi, j'en ai marre. Kenan, aurais-tu l'amabilité de prendre le volant pour que je puisse un peu me reposer ?

J'arque un sourcil, j'hésite à répondre.

- Arrête-toi sur le côté, River, tu montes devant. Dis-je en la regardant.

Elle hoche doucement la tête, le regard luisant.


~


Elle a la tête tournée vers la fenêtre, le menton posé dans sa paume, je l'entends souffler bruyamment.

- On est encore loin ? demande-t-elle.

Je soupire.

- Non, dans à peine 20 minutes.

Elle tourne enfin la tête vers moi, elle place ses mains sur ses cuisses.

- Je voudrais rendre visite à mon frère, quand on sera de retour à Los Cabos.

- Non, tu ne peux pas.

Elle fronce les sourcils.

- Et pourquoi ?

- Par ce que.

- Je veux aller voir mon frère, tu ne peux pas m'interdire d'aller voir ma famille ! Crie-t-elle.

- Ta famille ? Dis-je dans un ricanement. Tu parles de celle qui t'a abandonné ?

- Je t'interdis de me parler de ça ! Crache-t-elle.

- Et moi, je t'interdis de hausser le ton avec moi, je t'ai déjà prévenu.

- Puta madre !

Je freine d'un coup sec, elle part en avant, à deux centimètres de se prendre la brise.

- Puta madre ? Répétais-je d'un ton glacial.

- Ouais, puta madre, Répond-t-elle également d'un ton froid.

- Tu sais à qui tu parles, River ?

- Je parle à un mec qui ne sait même plus quoi faire de son pouvoir, et qui interdit toute sorte de choses qui ne le concernent même pas. Je m'excuse à longueur de journée, j'essaie de ne pas faire des crises de nerfs par peur d'être tué ou bien que cela retombe sur mon frère qui n'a rien à voir dans l'histoire. Mais avec des gens comme toi qui ne perdent pas de temps et qui s'en prennent à tout l'arbre généalogique pour X raisons.

Avant même que je puisse répondre, elle ajoute :

- T'as qu'à me tuer d'ailleurs !

Un sourire sadique se dessine dans le coin de mes lèvres, elle blanchit automatiquement. Elle décompose. Je saisis fortement son bras, je l'approche de moi.

- Tu veux mourir, River ? Tu veux vraiment que je te tue ?

Je vois dans ses yeux qu'elle prend un peu de courage.

- Oui, si c'est pour t'avoir collé à la peau toute ma vie, je préfère.

Un ticanement glacial sort d'entre mes lèvres, créant des frissons sur son épiderme.

- Vivante ou morte, je te collerai à la peau.

Elle recule légèrement.

- Je te rappelle que je travaille pour toi, rien de plus. Affirme-t-elle la voix tremblante.

- À bon ? Tu penses vraiment qu'il n'y a rien de plus ? River, voyons, si seulement tu pouvais contempler ton visage lorsque j'ose t'approcher ou t'adresser la parole.

En collant son front contre mon torse, j'ajoute :

- Remets-toi en question, je me retiens vraiment de te faire du mal. Ton corps tremble, je peux même parfois sentir ton cœur battre. Ose ignorer qu'il n'y a rien. C'est dommage qu'Alex dort juste derrière, sinon je me serais bien servi de cette petite bouche qui parle toujours trop.

Je l'entends sangloter contre moi, elle essaye de résister à mes bras qui l'entourent.

- Lâche-moi. Dit-elle la voix tremblante.

- Bien sûr, je vais te lâcher, mais demande-le avec politesse.

Suite à mon ton de voix ferme, elle s'éclaircia la voix :

- Est-ce que tu peux me lâcher, s'il te plaît ?

Je la lâche, en une seconde elle est déjà collée contre la portière. Je tend mon bras qu'elle essaye d'éviter, j'y attrape une mèche de cheveux, je caresse sa joue.

- Ce soir, je t'invite au restaurant. Habille-toi bien muñequita.






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