Chapitre 7

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    KENAN   Je m'approche d'elle à grands pas, elle ne me remarque pas

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KENAN



Je m'approche d'elle à grands pas, elle ne me remarque pas. Les gens dans la foule s'écartent naturellement en me voyant approcher. Je ne les quitte pas du regard. Si c'est une ennemie, je vais vite le savoir, en général chaque gang a un tatouage et puis à son allure, elle est faible. Les miens ; une tête de mort, à la nuque, moi, j'ai une tête de mort qui recouvre l'entièreté de mon dos, de haut en bas. Si une personne se faisait tatouer une tête de mort, elle s'engageait dans le cartel, sa vie appartenait au cartel, elle était prête à mourir pour. Il n'y a pas de marche arrière, si elle voulait partir, c'était une trahison, alors elle mourrait. Elle devenait une menace, qui pouvait anéantir tout le système de l'organisation. L'empathie n'existe pas.

J'arrive auprès d'elle, elle me remarque enfin. Elle ne semble pas comprendre pourquoi je suis là, devant elle. J'arque un sourcil.

- Suit-moi. Dans mon bureau. Dis-je froidement.

- Dans votre bureau ? Répète-t-elle.

Personne ne lui a dit, mais les employés n'ont pas le droit de venir s'amuser. C'est leur lieu de travail et rien d'autre.

Elle est le parfait petit pion qui ne sait gérer la danse. J'allais l'utiliser pour mon propre intérêt.


RIVER.


Dans son bureau Je comptais partir, il est tard.

- Je préfère partir, il est tard, désolé... Commençais-je à dire.

Il fronce les sourcils, pas d'accord avec mon avis.

- Tu te dépêches de venir sans dire un mot, je ne t'ai pas demandé ton avis.

Sa voix résonne plus que glaciale, ce qui me met mal à l'aise. Peut-être que c'est pour me virer ? Une boule de stress se forme dans ma gorge, je hoche la tête. Je peux peut-être me rattraper si c'est ça. Il se retourne prenant soin de me bousculer, il marche devant moi, ses gestes sont gracieux. Même si c'est mon patron, je n'ai jamais vu un homme aussi beau que lui. Même sans ses multiples tatouages, il serait beau.

On arrive près de son bureau, il ouvre la porte à l'aide d'une carte magnétique. Habituellement, je fais un code pour entrer, il change tous les jours. J'entre et une odeur de sang se fait sentir, je fronce les sourcils et je regarde un peu partout intriguée par cette odeur nauséabonde. Mes yeux s'arrêtent sur une mare de sang près du canapé. Je porte ma main à ma bouche, il se passe trop de trucs bizarres ici.

- Assois-toi. Entendis-je alors que j'étais captivé par ce sang.

Je m'assoie alors sur l'une des chaises en face du bureau, des frissons apparaissent en sentant la fraîcheur de la climatisation. Je sens surtout son regard pesant sur moi. Pour quelle raison m'a-t-il fait venir ici ?

Mes jambes tremblent légèrement en me remémorant mes recherches à son sujet, chef de cartel. Le cartel le plus puissant du Mexique. Je suis face au roi de la pègre et à la cause des chagrins de chaque famille, dont la mienne. C'était une mauvaise idée de travailler ici, mais le salaire est beaucoup trop important.

Je plante mon regard dans le sien, m'attendant à ce qu'il me dise qu'il me vire. Si c'est le cas, j'allais me retrouver à la rue. Plus les secondes passent, plus ses yeux encrés dans les miens me rappellent la dure réalité. Ils étaient aussi vrais que les scènes de crimes dans ses tableaux, aussi sombres que lui. Il dégage une aura particulière, sombre, meurtrière.

Alors qu'il allait parler, une sonnerie retentit dans la pièce, son téléphone posé sur le bord. Il arque un sourcil et prend son téléphone. En voyant le nom affiché, il fronce les sourcils. Il décroche et se lève de sa chaise pour sortir du bureau. Je me retrouve comme une conne assise, à attendre. Super.

Je regarde un peu partout, essayant de trouver une distraction malgré la fatigue qui commence à se faire sentir. Je porte ma main à ma bouche quand je baille, et mon regard se pose sur une pile de feuilles avec des taches de sang dessus. Encore du sang, depuis que je travaille ici, je ne vois que ça. J'en retrouve partout dans le club. Le tic tac d'une horloge, les feuilles avec des taches rouges, c'est plus qu'angoissant.


~


Ça fait trente minutes que j'attends et il ne revient pas. Il se fait extrêmement tard, il faut que je parte.

Je me lève enfin de cette chaise, je réajuste mon short. Dans un long soupir, j'étire mes membres, bras et jambes.

- J'ai hâte d'arriver et de dormir. Me murmurais-je à moi-même.

Je traverse toute la pièce, les yeux à moitié clos. Ce n'est pas pour moi les boites et revenir tard, au moins j'ai testé et je sais que ce n'est pas mon truc.

J'ouvre la porte, la musique résonne encore, il est encore tôt pour ceux qui aiment sortir. Je sillonne le couloir sans faire attention aux gens qui passent, aux clients. Je vois des filles de mon âge avec des hommes qui ont l'air beaucoup plus vieux, j'ai tendance à me dire que je suis bizarre. J'ai toujours été à l'écart avec les autres, non pas parce que je me faisais harceler, mais parce que je préférais être seule. J'ai eu pas mal d'amis quand j'étais plus jeune, mais ça n'a pas duré.

J'arrive enfin près du bar, je vois la sortie, et pourtant j'ai traversé le club et je n'ai toujours pas vu le patron. Il m'a peut-être oublié, s'il a quelque chose à me dire, ça peut attendre demain après-midi. Enfin, je crois.

En sortant, je vois des gens fumer, d'autres s'embrasser en pleine bouche et d'autres se tripoter. Plutôt pudique...
Et parmi eux, il y a Alex qui semble draguer l'une des fumeuses, c'est plutôt drôle à voir.

J'attrape mon téléphone pour regarder l'heure exacte, mais je vois vite qu'il a plus de batterie. Je m'enfonce dans l'allée qui mène jusqu'à chez moi, plus je m'avance, plus ça devient sombre, et plus je suis en train de regretter. À cette heure-là, il n'est pas prudent d'être seule, surtout dans les rues de Los Cabos. J'accélère la marche, je court presque tout en tenant mon téléphone contre ma poitrine. Et avec tout ce qu'il se passe à El Burdel, je deviens paranoïaque, ça fait peur. Avec toute honnêteté, même si mon patron est charmant, il est plus effrayant. Son regard noir qui ne se détache jamais et ses gestes lourds et brusques, sans oublier sa voix grave et suave qui résonne toujours durement. Il ressemble à une phobie, quand on la voit, on a peur, on la déteste, mais on est incapable de fuir, on reste pétrifié.

J'arrive enfin près du soi-disant chez moi, je souffle de soulagement. Je m'empresse d'ouvrir avec ma clé, mais la serrure est défoncée. Une vague de stress parcourt l'entièreté de mon corps, je regarde autour de moi pour voir s'il n'y a personne. Personne en vue, peut-être qu'il y a quelqu'un à l'intérieur. D'une main tremblante, je pousse la porte d'entrée, je passe le seuil. Cet appartement se compose de seulement trois pièces, s'il y a bel et bien quelqu'un, je vais vite le savoir. Je m'enfonce dans l'obscurité, je marche doucement, je regarde partout dans la pièce salon/cuisine : il n'y a personne, j'ouvre la porte de la salle de bain et je n'y trouve personne, il ne reste plus que ma chambre. Je m'avance doucement, j'ouvre, mon regard scrute la pièce, la fenêtre est ouverte, je peux facilement voir s'il y a quelqu'un. Effectivement, personne ne se trouve dans ma chambre. Et je vois qu'il ne me manque rien. Ça ne peut pas être un voleur, alors qui a bien pu s'introduire ici, et pourquoi le faire ?



 Ça ne peut pas être un voleur, alors qui a bien pu s'introduire ici, et pourquoi le faire ?

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