TRUST

Chapitre 35

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RIVER.

J'ouvre lentement les yeux, je ne manque pas de m'étirer, les rayons du soleil me forcent à ouvrir bien en grand mes paupières. Je me redresse, faisant tomber la couverture de mon corps. Et c'est lorsque je sens un courant d'air frais sur ma poitrine que je constate que je n'ai pas de haut. Je plaque immédiatement mes mains contre mes seins afin de cacher ma nudité. Au fur et à mesure que les minutes défilent, je me souviens peu à peu de la soirée
d'hier soir. C'est pas vrai...

Je soulève la couverture et découvre mon corps, nu. Une sensation étrange, un peu honteuse s'empare de moi. Je me suis finalement laissé aller, mais au contraire, je ne regrette pas.

– Enfin réveillé.

Je sursaute à ce ton de voix, avant de regarder Kenan dans l'encadrement de la porte, je tire vivement la couverture sur mon corps.

– Tu m'as fait peur ! Dis-je en plaquant ma main sur mon cœur.

Il s'avance, il est habillé d'un T-shirt de compression et d'un short noir assez court.

Je regarde quelques secondes ses cuisses et cette image revient dans ma tête. Je sens mes joues rougir bêtement, je pince des lèvres et tourne le regard sur son visage tout en passant par son corps.

– Ça fait longtemps que tu es réveillé ? Ajoutais-je pour couper ce blanc.

Il s'assoit sur le bord du lit, prenant soin de décaler la couverture.

— Un moment, et puisque tu dormais, j'ai été faire un tour.

Je reste fixe sur ses lèvres et je ne peux pas m'empêcher de penser encore et encore à hier soir. Putain, je suis une obsédée, il faut que j'arrête !

— Habille-toi, je t'emmène quelque part, et après on ira manger. Dit-il doucement en prenant doucement ma main.

Il y dépose ses lèvres avant de remonter le regard jusqu'au mien.

Je me perds quelques instants.

— Fais vite, je t'attends en bas, Hermosa.



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J'arrive dans le salon, mais ne vois personne. Je regarde un peu partout, tout n'est que désert. Il est peut-être dans le jardin ? Je traverse ces couloirs et j'ouvre la baie vitrée, j'entends quelques voix, j'avance vers la piscine et c'est là que je découvre Kenan et Alex. À côté d'eux, la moto de Kenan est garée.

– Kenan ? Dis-je assez fort.

Il se tourne, tandis que j'avance pour les rejoindre. Alex ne manque pas de me lancer des regards noirs. Je ne sais pas ce que je lui ai fait, mais il n'a pas fait de m'aimer.

– La gringa est de retour. Murmure-t-il en soufflant,

Je ne peine pas à lui répondre, et lui lance à mon tour un regard noir. Je fais une mine hautaine en tournant le regard sur Kenan.

– Je passe un coup de téléphone et on y va, attends-moi ici. Dis Kenan en sortant son téléphone.

Il s'éloigne aussitôt en composant un numéro, me laissant seule avec Alex. Une bataille de regards commence, je le regarde de haut en bas.

— Alors, la famille ça va ? Prononce-t-il d'un ton ironique.

Je hausse les sourcils, il se fou de ma gueule ou je rêve ?

— Et toi, toujours pas de copine. Ça doit être dur d'assumer un tel visage, je te plein.

Et je crois toucher une corde sensible, il devient rouge de colère et je sens même qu'il peut me frapper. Je prends mes distances en reculant.

— Ce n'est pas parce que Kenan t'a salement baisé que t'es tiré d'affaire, ma pauvre. Baiser des petites salopes dans ton genre, il adore ça. Crache-t-il.

Je sens une sombre colère me monter à la tête, avant même de savoir ce que je fais, j'élance ma main dans son visage. Elle s'étale sur sa joue et forme presque immédiatement une grande marque rouge. Je suis un peu surprise par mon geste, mais il la bien mérita.

– Pendejo!

Je me tourne, mais Alex m'attrape le bras prêt à me frapper ; je pose ma main sur le guidon de la moto pour me faire un appui et dégage rapidement sa main sur mon bras. Je recule, me cognant contre la moto. Mon cœur rate un battement lorsqu'elle flanche à l'arrière à quelques centimètres de tomber de la piscine. Je tente de la rattraper, mais c'est trop tard. Elle tombe, faisant gicler l'eau à quelques mètres autour d'elle.

— PUTAIN ! Hurlais-je.

Je regarde Alex qui est tout aussi choqué que moi, il pâlit lentement. Je recule doucement, je vais me faire tuer !

— Putain, de merde. Parvient-il à dire.

— Non, non, non... dis-je en regardant la moto couler au fond de la piscine.

Il a le regard fixé sur la moto, je recule petit à petit jusqu'à me retrouver devant la baie vitrée. Je me retourne et prends un pas de course jusqu'à la cuisine. J'ai qu'à dire que j'étais pas là et que c'est Alex ? Non, putain, ça ne marchera pas ! L'ouvre le frigo et en sort une bonne bouteille fraîche que je plaque dans mon cou. Je sent ma tension monter.

– River, qu'est-ce que tu fais là ?

Je ris nerveusement tout en ouvrant la bouteille d'eau, j'essaie de fuir son regard quelques instants tout en buvant une gorgée. Il fronce les sourcils.

— Attends, ta fais quelque chose ? Me questionne-t-il d'un ton inquiet.

– Rien, je te jure que ce n'est pas moi !

Il me lance un dernier regard inquiet en me pointant du doigt et à la seconde d'après, il part en courant en direction du jardin.

– Kenan revient ! Criais-je.

Il ne m'écoute pas et continue sa route, putain de merde. Non. Je vais faire une crise de panique. Je me tiens contre le comptoir tout en essayant de reprendre à un rythme normal ma respiration. Après quelques minutes, je parviens à avoir une respiration normale, je bois une gorgée d'eau fraîche en tenant ma poitrine d'une main.

— River vient ici tout de suite ! Cris Kenan de l'extérieur.

Mon sang se glace, suivi d'un rire nerveux. Je tourne en rond dans la cuisine essayant de trouver une solution. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller.

— Aller River, respire. Me dis-je à moi-même.

Je traverse la baie, la tête haute, prête à sortir le mensonge du siècle. J'essaie de paraître sereine alors que je suis à deux doigts de perdre mes poumons tellement que mon stress est puissant. Je croise d'abord le regard mesquin d'Alex qui me fait froid dans le dos. Je sens que ce connard a menti, lui aussi.

– C'est toi qui a fait ça ? Crache Kenan en pointant du doigt sa moto dans l'eau.

Je prends une grande inspiration et croise les bras pour essayer de garder l'équilibre.

– Mais qui a fait ça ! C'est super grave, comment tu peux m'accuser ! Ça doit être Alex, il est super jaloux de toi, je suis sûr que c'est lui. Dis-je d'un ton convaincant.

Il lâche un rire nerveux, avant de se tourner vers Alex et de lui lancer un regard complice. Je me rétracte, qu'est-ce qu'il a dit...

– River, tu sais qu'il y a des caméras ?

Je tourne la tête, sentant un malaise s'installer dans mon corps. Je me fige, putain de merde.